A Proust la madeleine, à Copé la viennoiserie…

     L’écrivain en goûtant sa madeleine nous a fait découvrir le souvenir d’une enfance et toute l’histoire qui en a résulté, finalement un monde où grâce à un style fabuleux nous l’avons suivi pour notre plus grand plaisir.

    Mais il est des viennoiseries qui sont plus pernicieuses. Des viennoiseries qui doivent s’insinuer dans l’esprit pour le nourrir de dégoût et de cynisme.

    Tel est le cas du pain au chocolat de J F Copé.

    Certes, nous savons que nous aurons droit jusqu’au mois de novembre à ces sorties grotesques. Election à l’UMP oblige. En l’occurrence, il s’agit de convaincre des militants de PACA, région à forte tendance FN, de voter pour lui, plutôt que pour F. Fillon.

     Nous avions déjà eu le racisme anti-Blanc qui reprenait des thèses émises lors de l’élection présidentielle. Mais cette fois, pour beignet dans le pathos, on va chercher nos enfants à la sortie de l’école, quand ils tirent de leur cartable le goûter que maman a pris soin de glisser, soigneusement emballé. Une offense à la mère. Une punition au chérubin ! Que de vilénies faites à l’enfant innocent ! Il s’agit de « voyous » et non de musulmans qui perpètrent ces gestes. Même si c’est à l’occasion de ramadan.

    Rappel : le jeûne est obligatoire à partir de la puberté. Donc ces faits ont sans doute lieu à la sortie du collège.

     M. Copé veut bien démontrer que c’est dès la prime enfance qu’une religion peut être prosélyte. Que c’est tout petit qu’il faut montrer à ses camarades de classe la supériorité des lois musulmanes sur tous les comportements dans la vie quotidienne. Et de les corriger d’importance. Attendre que ces voyous soient barbus pour s’en méfier est une erreur de prévention grave.

     Nous avions eu avant mai la culpabilisation des ménagères qui ne savaient pas qu’elles achetaient de la viande hallal au super marché.

     Dans la foulée, le droit de vote des étrangers allait, en ultime conséquence, conduire à des cantines hallal ou kasher, mais surtout hallal. Quand on pense que dans notre jeunesse nous était servi du poisson tous les vendredis !

    M. Copé qui sait très bien que 30% des votants souhaitent un accord avec le FN, 30% seulement, compte sur l’ardeur militante plus droitiste que celle de l’électeur pour souffler la place à F. Fillion.

    La politique du croissant n’élève pas le niveau de l’UMP.

     Faut-il tomber si bas, en trempant son pain brioché dans un bol de cynisme, pour accéder à un poste de président de parti ?

     Faut-il voir dans cette sortie stupide le fond de l’âme du prétendant ? On peut avoir tendance à le croire.

    Imaginer qu’il faut en passer par de telles bassesses pour un jour présider le pays, pour fouler le pavé inégal de la cour de l’Elysée est proprement sidérant.

    Cet horrible pâtissier n’aura sans doute jamais ma voix.