pour une mission de 6 mois payées 10,5 € bruts de l’heure !

 

 

Probablement pas le seul patron qui abuse de la misère actuelle pour laquelle les salariés sont les premières victimes. Et après, il faudrait aider ces patrons, par des subventions, qui profitent sans vergogne de la situation en voulant le beurre et l’argent du beurre. Ça c’est la compétitivité !

 

C’est le cri d’une femme de 53 ans, treize ans responsable des achats dans une grande entreprise, qui n’a pas vraiment retrouvé un emploi malgré l’accompagnement d’une cellule de reclassement, qui font beaucoup de vent. À part refaire mon CV, «je n’ai eu droit qu’à un bilan de compétences très allégé dont je devais moi-même tirer les conclusions» explique-t-elle déçue. En deux ans et demi, des centaines de lettres de candidature n’ont débouché que sur deux entretiens dont un pour un CDD de trois mois. Certaines annonces me hérissent le poil s’emporte-t-elle. Je n’ai même pas ce niveau de diplôme, et visiblement mes vingt ans d’expérience ne compensent pas ! Doit-elle retourner à l’école ? Invraisemblable !

 

C’est malheureusement le cas de beaucoup de salariées (és) licenciées (és). Cette période de chômage intense, les trois millions onze mille de chômeurs à fin août sont atteints, le chômage ne cessant d’augmenter à partir d’avril 2009 avec une pente plus élevée à partir de mai 2011 pour la France métropolitaine catégorie A.

 

Il conduit à des comportements écœurant de la part de certains patrons. Pourquoi exiger un tel niveau d’instruction pour 6 mois et ne payer que 10,5 € bruts de l’heure à une personne de 53 ans ? À 18 ans cette personne n’avait en aucune nécessité de faire des études jusqu’à bac+5 ! De plus, comment, avec un salaire de 10, 5 € bruts de l’heure un bac +5, pour 6 mois, un jeune qui constate cela, puisse se sentir motivé pour faire des études sachant que c’est en gros le niveau de salaire brut payé pour des emplois à domicile ? Faut-il qu’elles aient bac + 5 ! Une telle annonce devrait être interdite et conduire à des sanctions pénales. Elle ne provoque que du découragement parmi les demandeurs d’emplois. On ne peut que s’indigner.

 

Mais il y a pire, le statut d’auto entrepreneur bénéficie du régime fiscal de la micro entreprise. Il constitue un abus dont profite l’entreprise qui vous prend, puisque vous lui coûtez peu, mais vous pouvez lui rapportez. Dans ce contrat vous êtes, par loyauté, contraint d’en donner le détail, vous ne devez pas faire de concurrence.

 

L’avantage principal est de simplifier les procédures, notamment le paiement des charges. La personne qui choisit d’être auto entrepreneur, le fait pour assurer son propre emploi ou créer son entreprise. Ses revenus non salariaux sont ceux déclarés aux URSSAF auxquels est appliqué un abattement pour frais professionnels. Il est affilié à la sécurité sociale et doit valider ses trimestres de retraite. Il s’acquitte forfaitairement des charges sociales et des impôts uniquement sur ce qu’il encaisse. S’il n’encaisse rien, il bénéficiera de l’assurance maladie dès le premier euro. Il doit tenir une comptabilité, faire des factures et des devis et se faire payer. En d’autres termes, l’entrepreneur «simplifié» a son siège social dans l’entreprise qui lui permet d’exercer cette activité dans le cadre de sa politique commerciale. S’il vient à être licencié il ne bénéficie pas d’allocation de chômage. Les revenus sont variables environ 1.000 euro par mois en moyenne suivant l’activité. Dans les services aux ménages c’est 690 euro par mois en moyenne sans préciser si c’est net de charges. D’autres informations donnent 4.300 euros par an en moyenne. C’est une activité qui peut être complémentaire à une petite retraite dans le cadre du slogan «travailler plus pour gagner plus». C’est surtout un tremplin pour des jeunes qui veulent devenir commerçants, achats ventes par internet, voir entrepreneurs, ce qui est plus difficile.

 

Le statut d’auto entrepreneur est aussi une période d’essais qui peut conduire à l’embauche.

 

Au bout de trois années, 58 % déclarent du chiffre d’affaire relève l’étude le l’INSEE, ce qui est déjà bien. Ce n’est finalement qu’une échappatoire pour les chômeurs qui y trouvent une activité leurs permettant de rester actifs. Quant aux entreprises, elles n’ont pas besoin d’embaucher un salarié, ce qui n’arrange pas le chômage, évite de payer des charges, et de licencier.

 

Ne trouvant rien elle chercha jusqu’à donner son CV à l’agent immobilier qui lui vendait sa maison. Il l’a prise pour son réseau d’agences comme auto entrepreneur, elle n’est payée qu’à la vente d’un bien. Ce n’est même pas elle qui en fixe les conditions de vente, elle est donc piégée. Depuis février elle n’a rien vendu, donc rien perçu, et vit sur son allocation chômage, mais malgré cela, elle voit un intérêt à ce statut. Elle ne tourne pas en rond chez-elle. Ce travail ce n’est pas qu’un salaire, «c’est du lien social et l’impression d’être utile à quelque chose qui manque terriblement quand on est seul chez soi».

 

Un autre qui a été à 49 ans chef d’une équipe de 30 personnes se trouve passer ses jours devant son ordinateur scrutant les annonces sur les sites de recrutement. Jamais il n’aurait cru qu’il était si difficile de retrouver un emploi. Il comprend très bien ce qu’apporte le statut d’auto entrepreneur, puisque maintenant, il n’a plus rien à bricoler chez lui. En d’autres termes, se statut ne donne que peu ou pas de travail, mais il permet de ne pas s’ennuyer.

 

Depuis juin il fait du porte à porte dans les agences d’intérim. Quand il était jeune, il se présentait le matin et il était sûr de repartir avec au moins une journée de travail. Maintenant, quand il arrive, on lui dit d’aller créer son profil sur Internet. Tout est virtuel dit-il, il n’y a plus personne à qui parler. Il ne se souvient plus de son dernier rendez-vous, était-ce il y a sept ou huit mois ? «Les séniors une fois au chômage c’est des paumés». Alors, il a modifié son CV, il ne cherche plus comme chef d’équipe mais comme simple ouvrier payé au SMIC.

 

Une autre, plus de 50 ans, est encore plus paumée, elle n’a pas internet et elle reçoit par courrier et par le pôle emploi des annonces. Elle compte sur ces annonces et sur le bouche à oreilles, espérant bientôt un appel d’une blanchisserie, elle qui a travaillé 25 ans à la chaîne dans la peinture.

 

Pierrette aussi à laissé tomber, il faut dire qu’avec le nombre de plans sociaux dans sa région, «ils ont 200 dossiers à suivre en même temps». Elle se débrouille chez-elle, un peu comme tous les chercheurs d’emplois.

 

D’autres font le grand saut. Une de 46 ans avec sa copine ont investit leurs indemnités de départ dans l’achat d’un restaurant. Le week-end salle comble, mais la semaine personne, et au terme d’une année, elles se sont dit, si on insiste on va être dans la misère, elles ont revendu le restaurant à temps.

 

Une autre qui revient vers 22 heures de son nouvel emploi situé à 37 km, précise qu’au prix de l’essence la distance est un paramètre essentiel. Elle fait une mission d’intérim renouvelée chaque semaine, mais elle gagne le double de son ancien salaire, et entrevoit une embauche même si elle sait qu’elle sera en CDI. Elle ne se fait pas d’illusion, elle peut perdre cet emploi du jour au lendemain. Comme beaucoup, elle n’avait pas mesuré il y a quelques années ce qui se passait. Elle pensait que la crise ne durerait pas.

 

Il y a des cas inhumains.

 

Deux salariés d’une usine qui manipulaient des céréales destinées à la l’alimentation de bétail ont été exposés aux pesticides. «Ça brûle, c’est épouvantable, le visage, le cuir chevelu, les yeux, le nez, les mains…» Et c’était tous les jours comme ça, ils n’en pouvaient plus. Actuellement, ils sont malades. «Vomissements, démangeaisons, diarrhées, saignements de nez, raideurs dans les doigts, maux de tête, douleurs au ventre, aphtes dans la bouche, problème respiratoire, picotement de la langue». Ils réceptionnaient et transportaient des céréales venant de hangars où elles étaient stockées. Pour des raisons d’économie, la direction décida de ne plus avoir de ventilation dans ces hangars. Du coup, les céréales entreposées commencèrent à s’échauffer et s’infestèrent de vermines, des milliards de charançons, de moucherons. L’horreur ! Pour pouvoir s’en débarrasser, l’entreprise traita à fortes doses de pesticides. C’est comme ça qu’ils ont été intoxiqués. Les deux ouvriers portèrent plainte contre X en mai 2009. Ils ont été licenciés en juin et juillet 2011. Leur dossier est aux prud’hommes pour contester leur licenciement, et une enquête est ouverte au Tribunal de Grande Instance. Et nous touchons Mars !

 

Cette situation de chômage atteint toutes catégories confondues A,B,C à près de 4,8 millions y compris les Dom. Si l’on tient compte de tous ceux qui sont sans travail et en âge d’une activité salariée, on devrait avoir les 8 à 9 millions de personnes qui vivent dans des conditions précaires.

 

Document Dares septembre 2012.

 

Le président de la république à prétendu inverser la courbe du chômage en une année, propos qu’il faut placer dans le contexte, il connait très bien les difficultés à juguler le chômage, c’était plus une volonté exprimée. Jean-Marc Ayrault à l’émission des paroles et des actes le jeudi 27 septembre précisa que le volontarisme du gouvernement était de faire tout son possible pour que la courbe s’inverse en deux années. Ce qui est plus réaliste et encore. Les plans sociaux de l’héritage Sarkozyste ne sont pas encore tous actifs, les données du chômage se rapportent à fin août. Curieux qu’au cours de cette émission ou des spécialistes ont dû affuter leurs armes n’en n’ont pas parlé ? Le chômage va donc encore augmenter d’ici la fin de ces plans sociaux, le gouvernement n’a aucun moyen légal de les empêcher. Une loi est en préparation pour interdire les fermetures d’usines dans le cas ou elles sont viables, pour l’obliger l’entreprise à la recherche d’un repreneur. Votée dans trois mois, elle pourrait s’appliquer à Mittal. Elle constituerait un frein à ces fermetures brutales.

 

La grosse demande de l’opposition et des grands patrons porte sur la compétitivité. C’est ne voir le problème que d’un coté de la lorgnette, en négligeant tous les autres paramètres. Là encore Jean-Marc Ayrault a raison d’y associer les conditions sociales. Faire de la compétitivité oui, mais pas en détruisant ce qui reste de social chez-nous. Ce problème est évacué pas les grands patrons mais il concerne le gouvernement.