Les ministres de la Défense et des Affaires étrangères de l’Afrique de l’Ouest se sont réunis  lundi à Abidjan pour étudier la possibilité de déployer une force au Mali, afin d’aider à la reconquête du nord, occupé par des groupes islamistes armés, et délivrer les populations des folies de la charia. A en croire le ministre des Affaires étrangères ivoirien, c’est une tâche ardue mais pas impossible.

Cette solidarité affichée par la CEDEAO (communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest) est à louer dans son ensemble. Car l’Afrique a une longue tradition de solidarité. Une solidarité qui toute fois a été fortement remise en cause par la complexité des intérêts des états et des dirigeants. On a vu notamment des pays servir de bases arrière à la déstabilisation de leur voisin des décennies durant. Aujourd’hui la CEDEAO affiche une détermination farouche d’en finir avec  la situation au Mali et rétablir l’intégrité territoriale du pays. Cependant, à l’analyse de la situation, la coalition des pays de l’Afrique de l’ouest a-t-elle vraiment les moyens de mener une guerre dans le désert ? C’est la question qui brûle sur toutes les lèvres en ce moment. La situation au Mali est extrêmement complexe et la guerre dans le désert est un autre art. Les soldats de ces pays n’ont aucune expérience des combats du désert, moins encore face à des organisations terroristes. La seule armée dont la présence pouvait rassurer pour avoir mené plusieurs raids contre des positions d’Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), l’armée mauritanienne,  a annoncé par ses autorités qu’elle ne participera pas à l’envoie de troupes. Le Ghana, ainsi que le Sénégal ont refusé également de mener leurs soldats à l’abattoir. Sur ce point, l’organisation part déjà en rang dispersé.

3.300 soldats au total devraient être mobilisés pour l’assaut final contre le Nord Mali. Au nombre des conséquences qui pointent à l’horizon d’une telle précipitation, la débâcle certaine des troupes qui vont combattre. Pour la toute simple raison qu’elles n’ont aucune connaissance du terrain. L’échec de l’armée malienne en est la preuve parfaite. Les terroristes dans cette région sont très mobiles et la guerre, ils ne font que ça tous les temps. Ensuite, il faudra compter avec les éventuelles représailles auxquelles les pays qui seront engagés dans cette guerre vont exposer leurs populations. On pense notamment à l’importation du terrorisme au Sud du Sahara. Nos frontières sont poreuses et nous avons du mal à contenir le trafic de la drogue des armes et le grand banditisme. Ajouter à ces fléaux un autre encore plus grave comme les attentats seraient vraiment irréprochables à nos dirigeants.

C’est pourquoi, nous pensons encore que tout ce ballet diplomatique n’est que du grand bluff pour justifier les dépenses de l’argent du contribuable. Tout ce zèle déployé dans les interminables sommets, nous espérons qu’il ne franchira pas le Rubicon, et que les spécialistes de la question trouveront une solution plus réaliste,  qui aura moins de conséquences pour les populations. Car il faut bien que celles-ci soient en vie pour qu’on puisse manipuler leurs votes dans les urnes à la faveur des élections