Ces derniers temps au Liban, les séries d’incidents sur fond de tensions sunnito-chiites se sont succédées presque sans répit avec toujours plus d’intensité témoignant de la vulnérabilité grandissante du pays ! 

En effet après l’enlèvement par l’opposition syrienne le 22 mai, dans la région d’Alep des onze Libanais chiites revenant d’un pèlerinage d’Iran, Hassan Nasrallah est parvenu à circonscrire quelque peu les débordements consécutifs à cette agression qui ont fini par se limiter à des sit-in et des blocages de routes. 

Le temps passant et l’immobilisme des responsables étant ce qu’il est, la patience des familles est arrivée à bout à l’annonce de la mort de quatre de ces malheureux pèlerins dans un bombardement de l‘armée de l‘air syrienne. 

Démunis, les proches des victimes sont sortis ce mercredi pour manifester leur colère contre cet Etat passif en se livrant à des enlèvements tous azimuts de Syriens. 

Coïncidence ou planification, cet autre enlèvement de Hassan Salim Mokdad par l’ASL qui l’accuse faussement, dit-on, d’appartenir au Hezbollah, venu mettre encore plus de poudre au feu ? 

Les Mokdad originaires du nord Liban, du «Jord » et à l’image de cette région aride constituent un clan avec lequel badiner relève de l’exploit ! 

C’est encagoulés, fusil à la main que le bras armé des Mokdad a lancé de lourdes menaces contre les auteurs de l’agression de leur fils après avoir confirmé en contrepartie l’enlèvement de plus d’une trentaine de membres de l’opposition syrienne à la Bekaa dont un Turc, un Saoudien sans cacher leur volonté farouche de poursuivre leurs représailles jusqu’à la libération de Hassan. 

Le pays du Cèdre devenu théâtre d’enlèvements sans merci a retrouvé sa bien grise mine de comateux avec tous ces mécontents qui, pour se faire entendre par d‘impuissantes Autorités, battent le pavé, bloquent les routes (dont celle menant vers l’aéroport) à coups de pneus enflammés, de bennes à ordures incendiées. 

Dans ce chaos généralisé, les pays du golfe, cibles potentielles des ravisseurs pour collusion avec leur ennemi, ont appelé leur ressortissants à quitter le Liban. 

La Syrie a connu une période de prospérité unique quand pendant des décennies le voisin se mourrait. Aujourd’hui, incapable de neutralité de façade le pays du Cèdre se laisse lui emporter par le tourbillon syrien tout en répétant qu’en coulisses se monte contre lui un certain complot sans jamais parvenir à déjouer ce satané complot !