Urgences hospitalières – Une galère journalière

 

Tout le monde connait la conscience professionnelle et l’abnégation des personnels des urgences dans nos hôpitaux mais qui connait la galère journalière de ces gens face au manque de personnel et à l’insécurité qui règnent dans ces services d’urgence ?


 Nous avons bien malgré nous fait un petit séjour aux urgences de l’hôpital universitaire de bordeaux qui reçoit à lui seul la plupart des urgences de nuit de la communauté urbaine (250000 habitants). Ce service d’urgence n’est pas unique en son genre mais représente l’organisation des secours appliquée dans toute la France.


Partout un personnel jeune et souvent en formation, dans les écoles d’infirmières ou interne des hôpitaux qui montent des gardes épuisantes pour parfaire leur formation. Ici tout se gère en urgence depuis un grand hall d’entrée animé par le va et vient des ambulances privées, du SAMU, et du 15. Il faut à ce stade savoir effectuer des diagnostics rapides et évaluer les urgences vitales, car tout le monde ne pourra pas être pris en charge rapidement et la priorité est mise à ceux dont le processus vital est engagé. Aujourd’hui la salle d’accueil est pleine et les brancards attendent jusque dans les couloirs pleins de courants d’air, trois aides-soignantes s’agitent, distribuent des couvertures, remplissent des fiches de renseignement et préparent le terrain à une intervention plus médicale des deux infirmières urgentistes, complètement débordées, qui vont établir un pré diagnostic pour le seul et unique médecin présent à cette heure de la nuit et déjà sur le pied de guerre depuis plus de 12 heures.

Au fur et à mesure des bilans effectués, ce personnel, qui trouve encore le temps de venir réconforter des patients, passe de blessés en blessés, recousant ici, plâtrant là, tout en préparant les cas les plus graves à une intervention qui sera effectuée la nuit même par une équipe chirurgicale compétente et professionnelle qui travaillera sans relâche une bonne partie de la nuit

Dans cette agitation il ne faut pas oublier un personnel d’accueil, lui aussi surchargé et obligé à maintenir l’ordre dans les locaux. ils sont, journalièrement,  sujets à des agressions par des gens  qui peuvent entrer comme dans un moulin dans les services des hôpitaux, pour la plupart, peu voir pas du tout gardés par des professionnels de la sécurité. Une nouvelle fois, dans le sud-ouest, une personne en ébriété avancé, a agressé les urgentistes et  cassé matériels et baies vitrées en se servant d’un extincteur comme d’une arme et menaçant soignants et patients. Cette situation trop courante dans les services d’urgence n’est plus acceptable. Un service d’ordre digne de ce nom doit être mis en place dans tous les centres d’urgence qui, faute de recevoir du personnel supplémentaire, pourra au moins travailler en toute tranquillité et sans risquer de se faire agresser sur son lieu de travail. Soutenons les urgentistes ainsi que tous les personnels de santé qui donnent tous les jours et toutes les nuits le maximum d’eux même pour la santé de tous.

9 réflexions sur « Urgences hospitalières – Une galère journalière »

  1. N’attendez aucune réforme , de personne !
    la France productrice mondial numéro 1 de naphtaline et de formol !

    Alors qu’il suffirait d’interdire l’accès public aux urgences et relayer les demandeurs de soin surgents via des centres de soins assurant des permanence 24/24.

  2. je n’attends malheureusement plus grand chose de bon dans notre société et vous avez raison la solution serait de fermer les urgences au tout venant mais il faudra tout de même un service d’ordre à l’entrée des ambulances!

  3. Une des solutions serait aussi de garder les hôpitaux de proximité au lieu de chercher à les fermer!

    Dans les petites villes, les problèmes de sécurité que vous évoquez à juste titre pour les grandes agglomérations ne se posent pratiquement pas et le personnel y est beaucoup moins débordé.

    jf.

  4. bonjour jacques. Ce serait en effet la meilleure solution mais la politique actuelle va dans le sens de la désertification et de la réduction de personnel, bien loin du confort des habitants, des soignants et des malades. j’ai bien peur que notre pays, longtemps mis en exemple pour son organisation de la santé publique soit en pleine régression et c’est bien dommage.

  5. Les urgences, je connais trop bien, pas en tant que personnel médical, en tant que famille, pour mon mari entre la vie et la mort après un grave accident, mon fils trépidants et ses chutes jusqu’à sa dernière, fatale, pour mon autre fils, malade depuis plusieurs années et qui y est entré trop souvent.
    Faudrait-il que des personnes politiques aient connu cela pour que l’on comprenne à quel point les urgences sont le seul lieu ou enfin on peut se dire : on va sauver mon fils, mon mari, une personne que j’aime…
    Qui sera là assez tôt pour faire revenir à la vie le père de vos enfants, qui sera là pour vous aider à l’annonce du décès de votre cher enfant, qui sera là pour accueillir et soulager rapidement votre fils malade ?
    Nous tombons dans le non-progrès, les institutions qui ont été mises en place efficacement s’effritent.
    Si les urgentistes, débordés, deviennent non assistés eux-mêmes, que deviendrons- nous?

  6. [i]Une des solutions serait aussi de garder les hôpitaux de proximité au lieu de chercher à les fermer!

    Dans les petites villes, les problèmes de sécurité que vous évoquez à juste titre pour les grandes agglomérations ne se posent pratiquement pas et le personnel y est beaucoup moins débordé. [/i]

    Je suis entièrement d’accord avec vous!

  7. Bonsoir

    J’ai travaillé durant plusieurs années en milieu hospitalier et je peux témoigner [b]que le manque d’effectif est un véritable problème[/b]. En effet, nous ne pouvons pas être [i]au four et au moulin[/i] en même temps (comme on dit) Et pourtant, [u]en tant que soignant, nous aimerions passer plus de temps auprès de chacun [/u]car, l’écoute et l’accompagnement des patients reste, j’en suis certaine, [b]au moins 50 % de la guérison et/ou de l’acceptation de la maladie (voire la fin de vie)[/b].

    Nous nous injurions quotidiennement de ce manque de temps, de moyens et d’humanité croyez-moi !

    Les directions d’établissements sont généralement en accord avec nos insistances mais, on se voit refouler « gentiment » avec la phrase : [b]les caisses budgétaires ne permettent pas…plus de recruter du personnel en plus ! [/b]

    Amèrement, je vais vous avouer que j’ai quitté le secteur médical, pour me diriger vers le secteur social car, je devenais maltraitante à mon issue… Pour que vous compreniez bien mes dires, sachez que l’on nous demande en moyenne de réaliser une toilette complète en 7 minutes en maison de retraite ! [b]Une honte à mes yeux quand on pense qu’en moyenne une personne dépense 1500 euros/mois pour une chambre en maison de retraite ![/b]

    Ne pouvant plus cautionner ce genre de chose, après avoir tenter nombreuses fois de faire bouger les choses et face à cette « vie d’usine » qui considère l’humain comme des pièces, lasse…J’ai démissionné du jour au lendemain. Votre article tombe un peu dans celui qui est en cours d’attente de validation par CN4 qui retrace rapidement mon parcours professionnel.

    Bonne soirée
    Chrystèle

  8. je crois que dans le social vous rencontrerez malheureusement les mêmes problèmes et je trouve dommage de quitter un travail qui me semble tout à fait à votre mesure. ma première femme était infirmière, ma seconde femme était ash en maison de retraite, une de mes fille aînée est en maison de retraite avant de pouvoir migrer coté vétérinaire. ma troisième fille se destine à des études de médecine et j’ai moi même travaillé en aide à domicile auprès de personnes âgées pendant de longues années. tout cela pour dire que je connais assez bien le milieu ainsi que le professionnalisme et l’abnégation des soignants. On ne peut pas faire se métier ingrat et difficile sans avoir soi même une très grande sensibilité. je suis certain que vous manquez à vos pensionnaires et réciproquement d’ailleurs mais je comprends votre choix. notre santé va mal tout autant que nos politiques et je ne manque jamais une occasion de vanter les mérites d’une profession qui a bien besoin d’aide
    à bientôt chrystèle.

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