Un bonus-malus renforcé
Ce mercredi 25 juillet était un jour chargé pour l’industrie automobile. PSA a annoncé une perte opérationnelle de 819 millions d’euros pour le premier trimestre. Dans le même temps, Arnaud Montebourg, le ministre du redressement productif détaillait en conseil des ministres son plan d’aide à l’ensemble de l’industrie automobile, et pas seulement aux constructeurs. Comme prévu, le dispositif bonus-malus va être renforcé pour les véhicules "propres", soit les voitures électriques et hybrides. L’achat d’un véhicule électrique permettra de recevoir 7 000 euros contre de 5 000 euros actuellement, et l’achat d’un véhicule hybride donnera lieu à une prime de 4 000 euros contre 2 000 euros aujourd’hui. La hausse des bonus sera immédiate tandis que le renforcement du malus sera appliqué à partir de 2013. Le plan prévoit aussi une facilité de financement pour les équipementiers, les constructeurs et les sous-traitants via une aide exceptionnelle de 600 millions d’euros. L’innovation sera aussi favorisée par le recentrage du crédit impôt recherche pour les PME.
Toutes ces mesures auront un coût, environ 1,4 milliard d’euros. Arnaud Montebourg chiffre le renforcement des bonus à presque 500 millions d’euros pour 2013. Il estime qu’il sera financé par une hausse conjointe des malus. Pas sûr néanmoins que les malus couvrent les bonus. Ce dispositif a coûté 1,5 milliard d’euros en trois ans. La facilité de financement sera couverte par des redéploiements de dépenses concernant la banque des PME Oséo et des budgets issus du Grand Emprunt. Sur ce point, le projet semble viable.
Enfin, il n’est pas du tout certain que ce programme favorise les entreprises françaises qui produisent en France. L’efficacité de la prime à la casse avait ainsi été beaucoup contestée sur ce problème. Le leader en France sur les véhicules hybrides, c’est le japonais Toyota. Le constructeur produit bien en France, à Valenciennes, sa Yaris hybride. Mais ses autres modèles mi-hybrides mi-thermiques sont produits à l’étranger.Et ce sont surtout ces modèles bas de gamme qui attirent les consommateurs, beaucoup plus que les modèles haut de gamme de Peugeot et de Citroën. Pour l’électrique, le bonus va effectivement profiter aux entreprises françaises. Mais Peugeot produit à l’étranger ce type de véhicules, en Espagne ou au Japon. En revanche, Renault construit bien sa Zoé et sa Kangoo électrique en France. Mais les ventes de véhicules électriques ne représentent que 2% du marché et le manque d’autonomie et d’infrastructures adéquates de rechargement de batterie risquent d’en freiner plus d’un à l’achat…
Le chômage grimpe encore en juin
Le chômage a augmenté en France au mois de juin, pour la quatorzième fois consécutive. Le nombre de chômeurs de catégorie A (ceux n’ayant exercé aucune activité) s’élève à 2 945 800 (+0,8%), et carrément 4 395 500 si l’on ajoute les catégories B et C (activité réduite), soit une progression de 1,1%. C’est le chiffre le plus élevé depuis 1996. En comptabilisant l’outre-mer, le chiffre monte à 4 670 900. Ce sont les chômeurs de moins de 25 ans et de plus de 50 ans qui ont le plus souffert. Le taux de chômage au sens du Bureau International du travail (BIT) s’élève à 9,6%, en hausse de 0,3 point, et même 10% en comptant l’Outre-Mer (+0,2 point). Beaucoup d’études montrent que le taux de chômage en France Métropolitaine dépassera les 10% à la fin de l’été. Pour lutter contre le chômage, le gouvernement prévoit la création de 80 000 contrats aidés supplémentaires (en plus des 225 000 créés au premier semestre, et des 115 000 décidés par l’ancien exécutif pour le second semestre). Les contrats de génération devraient être appliqués à partir du 1er janvier 2013, et 100 000 emplois d’avenir seront créés en 2013.
La récession se poursuit en Grande-Bretagne
Le Produit Intérieur Brut britannique s’est contracté de 0,7% au deuxième trimestre après après une baisse de 0,3% au premier trimestre, confirmant la récession que connaît la zone depuis la fin 2011. Les prévisions donnaientun recul beaucoup moins marqué, à 0,2%. Le secteur des services qui représente 75% du PIB a reculé de 0,1%, et le secteur industriel a baissé de 1,3%. L’activité économique du pays est désormais inférieure de 0,3 point au seuil qui avait conduit l’entrée au gouvernement de l’actuelle coalition menée par David Cameron. L’économie souffre de la crise de la dette en zone euro et des lourdes mesures d’austérité qui augmentent les prix et la fiscalité (hausse de la TVA notamment) et qui dégradent la situation sociale. Selon certains analystes, le redressement budgétaire s’élève au total à 350 milliards d’euros. Le déficit public reste très élevé, à 8,3% du PIB et le taux de chômage est à 8,1% de la population active.Le FMI a abaissé des prévisions pour la Grande-Bretagne, encore plus que pour les autres pays, et mise sur une croissance de 0,2% pour cette année, et 1,4% pour l’année prochaine.
La Banque centrale d’Angleterre n’a pas abaissé ses taux au début du mois, mais a annoncé la reprise de son programme de rachats d’actifs pour un montant total de 50 milliards de livres (62 milliards d’euros) dans le but de faire baisser les taux d’emprunt.