Il présente son livre, The Cryptos Conudrum (Forge Books éds), tel un roman. Mais comme Chase Brandon a passé 35 ans dans la CIA et qu’il ne lève pas l’ambiguïté, presque tout le monde a tendance à croire qu’il ne s’est pas seulement fait un magnifique coup de publicité en exhumant des preuves de la véracité des naufragés de l’espace qui auraient été découverts à Roswell, au Nouveau Mexique, voici 65 ans…
Si vous n’avez jamais entendu évoquer The Roswell Incident (l’affaire de Roswell), c’est que vous avez bien moins de 20 ans ou le nez totalement collé sur l’actualité immédiate. En juillet 1947, près de Roswell (Nouveau Mexique), un ou des objets non identifiés initialement ont été pris par nombre de témoins pour des vaisseaux d’extraterrestres pilotés par des équipages dont il aurait été retrouvé les dépouilles.
La version officielle – ou plutôt les deux versions officielles successives – veut que ce qui a été effectivement retrouvé soit un cible de tir aérien tractée par un ballon dirigeable puis finalement un ballon météorologique.
Seulement voilà, un mois auparavant, un pilote privé avait aperçu neuf objets volant à une vitesse défiant alors l’imagination. Puis il fut dit que des petits êtres à morphologie humaine avaient été retrouvés, pour certains morts (et auraient été autopsiés), pour d’autres vivants. Pour la suite, jusqu’à avant-hier en tout cas, consultez donc Wikipedia.
Où cela se complique, c’est que le lieutenant Walter Haut, du Roswell Army Air Field, mort en 2006, avait laissé derrière lui un document sous scellé révélant qu’une réunion entre le colonel William Blanchard et le général Roger Ramey avait été tenue, et que l’assistance avait pu voir des objets dont le matériau était totalement inconnu. De plus, toute la région fut passée au peigne fin ensuite pendant des mois.
Et voilà que Charles Brandon atteste que, par hasard, il aurait ouvert une boîte marquée Roswell dans les locaux des archives de la CIA, à Langley. Il aurait vu « des photos » et lu rapidement « des lettres » ne lui laissant plus aucun doute sur la réalité des témoignages rapportant que des soucoupes volantes pilotées auraient été retrouvées à Roswell.
« C’est tout ce que je dirais jamais du contenu de cette boîte, » a confié Brandon à Lee Spiegel, de l’Huffington Post. Bref, pour tenter d’en savoir un peu davantage, ou d’imaginer, lisez donc son livre, publié par Forge Books (ce qui évoque le nom forgery, soit faux ou escroquerie).
Dans son Cryptos Conundrum, dont le titre évoque la « Vault » des archives de la CIA à Langley, soit la section Historical Intelligence Collection, et une énigme, Brandon relate la découverte par son personnage, le Dr. Jonathan S. Chalmers, qui aurait rédigé un message codé crucial pour la survie de l’humanité. Et ce sauveur serait entré en relation mentale avec l’autre, le Sauveur, soit une sorte d’intelligence supérieure quelque peu différente de celles que s’approprient bibles, corans, évangiles…
Beaucoup de lecteurs semblent s’être franchement barbés à tenter de finir le récit, d’autres l’ont trouvé passionnant, du premier au cent-douzième chapitre (400 pages au total). Cette réception mitigée est-elle la raison des déclarations « cryptiques » de Brandon qui se dit volontairement tenu par le serment fait à la CIA de ne rien révéler pouvant mettre en danger la sécurité des États-Unis ?
La sécurité ou la réputation des dirigeants américains ? C’est un peu l’autre question qui peut être soulevée… Beaucoup de gens – même parmi les plus sceptiques quant à la possibilité d’un univers habité par d’autres êtres qu’humains – pensent que l’état-major américain a très certainement recherché à dissimuler une vérité relative à l’affaire de Roswell, fourni des explications publiques douteuses… Mais il ne peut être exclu que, dans le contexte de la guerre froide avec l’ex-Urss, une expérience ratée, digne du Dr Folamour, ait pu être tentée.
Alors, puissance divine régissant le destin des humaines et des autres résidents de l’univers ou pas ? Ce qui serait inconcevable pour une immense majorité de citoyennes et d’habitants des États-Unis, ce serait qu’il n’existerait pas un dieu les ayant conçus toutes et tous à son image…
Le génie suprême s’est-il évadé de la boîte de Langley ? Juste pour Brandon ?
Bizarrement, dans la version française de l’Huffington, Anne Sinclair titre sur « le boson de… Hollande ». Mais est-ce bien raisonnable après de telles révélations ? Diantre, la particule de dieu en possession de François Hollande ?
La recherche sur Roswell dans le site français ne fait pas la part belle au papier de Lee Spiegel qui n’a semble-t-il pas encore été traduit. Mais on en retrouve un autre selon lequel 36 % des Américains, d’après un sondage de National Geographic, croient aux extraterrestres. Et même près d’un sur dix en aurait repéré une ou un personnellement. Et c’était encore ainsi en mai dernier…
Là, grâce à Brandon, ce pourcentage devrait encore progresser. Si c’est un vétéran de la CIA qui le dit…
Pour l’essentiel, et les réponses attendues, peut-être devra-t-on attendre la sortie du film ? Chase Brandon, qui a collaboré à diverses productions cinématographiques et télévisuels en tant que consultant, nous en dira-t-il plus lors de la promotion de l’adaptation de son roman à l’écran ?
Le suspense est-il si intenable ? En tout cas, le roman semble camper un monde terrestre survivant à la date fatidique des calendriers mayas. C’est déjà cela…
Bien sûr, vous vous demandez ce que peut bien être, pour Anne Sinclair, le boson de Hollande, ou la particule du dieu élyséen…
Ben, il n’y en pas. Chute de l’édito de l'[i]Huffington[/i] :
« [i]Ah, si seulement l’accélérateur de particules du Cern, l’organisation européenne pour la recherche nucléaire, pouvait agir sur une collision propice aux facteurs de croissance, et découvrir la particule magique, ce boson de H…ollande qui pourrait résoudre non pas les questions posées par l’infiniment petit, mais celles posées par l’infiniment quotidien ![/i] ».
Et pendant que Nicolas Sarkozy sauvait par trois fois l’euro et l’Eurozone, les extraterrestres veillaient ! Au fait, n’était-il pas un peu extraterrestre, Sarkozy ? Il avait en tout cas les talons levés…