Espagne : cession d’actifs en vue
Lundi, l’Espagne a demandé officiellement à l’Europe une aide pour recapitaliser ses banques en difficulté. Aucun montant précis n’a été spécifié mais le chiffre tournerait autour des 62 milliards d’euros, celui annoncé comme le pire des scénarios par des audits indépendants commandés par le pays. L’aide ne concernerait pas les plus gros établissements bancaires (BBVA, Banco Santander), mais ceux déjà nationalisés (Bankia, CatalunyaCaixa, NovaGalicia et Banco de Valencia). On ne sait pas non plus qui prêtera cet argent : le Fonds Européen de Stabilité Financière ou le Mécanisme Européen de Stabilité (MES) ? C’est une question importante car le MES disposera d’une priorité de remboursement en cas de défaut de paiement, par rapport aux autres créanciers privés. Les établissements qui recevront de l’argent devront se conformer aux règles européennes entourant les aides d’Etat, autrement dit des cessions d’actifs en contrepartie. Ce qui entrainerait des ventes importantes de participations que détiennent les banques ou encore les caisses régionales (les "cajas") dans de très grosses entreprises nationales. Pendant de nombreuses années, les banquiers se sont enrichis en siégeant dans les conseils d’administration et les cajas octroyaient des prêts aux entreprises qui éprouvaient des difficultés à se financer. L’ensemble des ventes serait évalué à environ 22 milliards d’euros. Mais dans ce contexte de crise, les investisseurs pourraient être tentés d’attendre pour acheter des parts, pour espérer voir les prix baisser encore un peu. Les entreprises concernées envisageraient d’acheter elles-même les parts quand elles le peuvent…
Un milliard de gel des dépenses
Ce lundi, le ministre de l’économie et des finances Pierre Moscovici, dans l’attente du rapport de la Cour des Comptes, avouait que le gouvernement allait devoir réaliser entre 7 et 10 milliards d’économies supplémentaires, s’il veut tenir ses objectifs de réduction des déficits (4,5% du PIB fin 2012, 3% fin 2013). Ce mardi, Jérôme Cahuzac, le ministre délégué au budget, a annoncé que la France allait geler ses dépenses, pour un montant d’un milliard d’euros, hors charges de la dette et pensions. Les ministères vont devoir se serrer la ceinture, hormis les ministères dits prioritaires que sont l’Education, la Justice et l’Intérieur. Outre les ministères, tous les opérateurs de l’Etat et les administrations sont concernés. On parle déjà d’une coupe dans les dotations pour les collectivités, estimées à 55 milliards d’euros.
Toujours ce mardi, Michel Sapin, le ministre du travail et du dialogue social, a affirmé que la hausse du SMIC sera de 2% au premier juillet. En tenant compte de l’inflation de 1,4%, le coup de pouce promis par François Hollande sera de 0,6%. Concrètement, les employés au SMIC toucheront un peu plus de 20 euros supplémentaires, chaque mois.
Bouclier fiscal : 735 millions d’euros aux riches en 2011
Le bouclier fiscal voté sous le quinquennat de Jacques Chirac et modifié par Nicolas Sarkozy a coûté 735 millions d’euros à l’Etat en 2011, aux titres des revenus 2011, bien que le dispositif ait été supprimé en 2010. 13 034 contribuables en ont bénéficié, soit en moyenne un cadeau de 56 400 euros. Ce dispositif permettait de plafonner à 50% des revenus les taxes des contribuables. 735 millions, c’est 100 millions de plus qu’en 2010.
En bref, le Crédit Agricole va débloquer 1,875 milliard d’euros pour aider les collectivités locales à se financer. Depuis le démantèlement de Dexia, elles ont de plus en plus de mal à trouver des fonds auprès des banques, très réticentes. Le Crédit Agricole ne veut pas que des établissements comme la Banque Postale qui détient des parts de Dexma, la filiale de Dexia qui s’occupe de ces prêts ait la vois libre vis à vis des collectivités locales. Ces prêts sont pourtant très pénalisants : leur durée est de 15 ans, sans dépôt en face.