Deux grands perdants, le devoir civique et Mélenchon.

Abstentions 42,77 %

Mélenchon 21,48 % des voix derrière Phlippe Kemel 23,5 % et Marine Le Pen 42,36 %.

Mais aussi deux en grande difficulté, Ségolène Royal et François Bayrou.

Ce ne sera pas une vague rose comme le clament les responsables UMP, mais François Hollande a-t-il besoin d’une vague rose pour applique sa politique, non ! Seule la majorité absolue plus une voix lui suffit. Que la droite se console ainsi, c’est de bonne guerre, mais Sarkozy aura tout perdu municipales, régionales, le Sénat, la présidentielle et les législatives, et si le PS obtient la majorité absolue ce sera un triomphe qui n’a jamais été obtenu, mais rien n’est encore fait !

Pour Jean-Luc Mélenchon le tribun qui a boosté la pub de Marine Le Pen qui n’en demandait pas tant, c’est une seconde claque après la première de la présidentielle. Perdre n’est pas déshonorant c’est la démocratie, c’est le jeu, et comme il le dit le plus dur est de l’accepter. Il n’a pas réussi à mobiliser l’électorat populaire, il n’est pas crédible dans ses propos. Il ne suffit plus de clamer des orientations communistes pour mobiliser cette partie de la population, qui les a rejetées depuis des années. C’était donc de sa part une analyse hors du temps, bien qu’il ait gagné 8 points. En outre, il combattait implicitement le PS son ancien parti bien qu’il ne le clamait ouvertement. Dans cette circonscription les votes xénophobe et populiste sont particulièrement appréciés, ce que l’on peut condamner, nos difficultés économiques n’en sont pas la cause. Combattre sur ce plan, même si l’on estime que les propos de Marine Le Pen sont à rejeter, c’était accepter de perdre à l’avance. Ce que l’on peut lui reprocher, c’est d’avoir placé cette circonscription dans le cadre d’un test national pour le FN, et même s’il a fait un score honorable, c’est une grave faute pour un homme politique de cette envergure.

Pour Ségolène Royal bien qu’elle soit en tête avec 32, 03 % des voix devant le dissident PS Olivier Falorni 28, 91 %, rien n’est gagné puisque la candidate UMP Sally Chadjaa obtient 19, 47 %. Il est bien évident que le tout contre Ségolène Royal va jouer une nouvelle fois puisque Olivier Falorni se maintient au second tour, il faudrait un miracle pour qu’elle soit élue. Le comble pour elle, c’est qu’elle a laissé sa circonscription des Deux-Sèvres à Delphine Batho qui lui a succédé en 2007 comme députée et qui, porte parole de François Hollande, est élue au premier tour avec 53, 18 %. Devant cette hécatombe pour elle, tout le PS appelle le dissident à se retirer, Martine Aubry et Cécile Duflot iront la soutenir. Ce n’est plus de la politique, mais de la haine qui régit cette élection. Elle paie ainsi, si elle n’est pas élue, son comportement politique qui fut autoritaire. Elle a beaucoup dérangé ses opposants ainsi que les siens.

Pour François Bayrou, c’est son coté instable qui change de couleur politique au gré de son humeur et qui déroute ses partisans. Il paie son soutien à François Hollande à la présidentielle, le courage ne paie pas en politique. Il arrive second dans la 2ème circonscription des Pyrénées-Atlantiques avec 23 63 % des voix derrière la socialiste Nathalie Chabanne 34, 9 %. Le candidat UMP Eric Saubatte arrive troisième avec 21, 72 %. C’est un cas douloureux, les socialistes ne peuvent retirer leur candidat, pour deux raisons. La première, est qu’il n’a jamais approuvé l’orientation politique de François Hollande la combattant sévèrement. La seconde, c’est le socialiste qui arrive en tête. Tout se joue pour lui sur le désistement de l’UMP Eric Saubatte ? Il joue donc son avenir politique, bien qu’il soit élu depuis 1986 dans cette circonscription. Il faut noter que la participation dans cette circonscription fut plus forte que celle sur le plan national avec plus de 65 %. Il a beau clamer qu’il y faut des hommes libres à l’Assemblée, et pas seulement des députés inféodés aux deux grands partis, cela suffit pas pour être élu. C’est sans effet dans une constitution bipolaire pour laquelle son ancien parti l’UDF fut un féroce partisan. Eric Saubatte s’est félicité de son résultat, «avec seulement trois semaines de campagne, c’est une véritable réussite !» a-t-il déclaré. Et de redire sa profonde détermination à faire tomber le patron du Modem, «c’est véritablement une page qui se tourne en Béarn. François Bayrou a trahi ses électeurs en votant François Hollande au deuxième tour de la présidentielle, il a trahi les valeurs humanistes du centre et de la droite. Et les Béarnais l’ont bien compris». Il s’estime actuellement le seul à incarner les valeurs de la droite. Les dirigeants socialistes locaux appellent, en sous main, leurs sympathisants à voter pour lui en reconnaissance de son soutien présidentiel.

Quant à l’abstention, elle fut la plus élevée de toutes les élections législatives. Elle est inférieure de trois points de celle de 2007. C’est très inquiétant pour la démocratie si chère à la stabilité du pays. Les partis majoritaires devraient s’en inquiéter, conséquence de la polarisation, qui ne porte l’intérêt que sur l’élection présidentielle. Les législatives comportent deux tours ce qui pour certains ont un tour de trop. Et puis aussi le mensonge politique, la calomnie qui ne sont jamais punis. Nombreux sont ceux qui jugent que le premier tour est fait pour connaître une orientation et attendent le second pour leur choix. L’autre point est qu’elle ne fut pas porteuse de débats nationaux, qui motive les électeurs. Elle fut trop plate. L’autre raison, est que pour beaucoup, le résultat ne faisait aucun doute, la gauche aurait une majorité à l’Assemblée nationale d’autant que les sondages le prévoyait. Pourquoi donc aller voter ? D’aucun avancent qu’elle devrait être groupée avec celle de la présidentielle, dans ce cas elle ne pourrait la corriger. Ce serait faire une élection rattachée au président, un peu comme aux États-Unis dont le président élu l’est avec son staff.

Les ministres se sont bien comportés, certains élus dès ce premier tour, Jean-Marc Ayrault très confortablement, Laurent Fabius, Victorin Lurel, Frédéric Cuvillier, Delphine Batho, et Bernard Cazeneuve. Tous les autres sont en position favorable voire très favorable dont Manuel Valls 48, 6 % devant l’UMP Cristela De Oliveira 19, 59 %. Deux ministres qui ont eu le courage d’affronter une circonscription acquise à la droite, sont récompensés. Aurellie Philippetti 43, 51 % qui affrontera au second tour l’UMP Julien Freyburger, 25,78 %, et Marie-Arlette Carlotti en ballotage difficile avec 34,43 % des suffrages devant le député UMP Renaud Muselier, 32,45 %, le FN étant éliminé. Michel Sapin ministre du travail en mai est suppléant dans la 1ère circonscription de l’Indre. Si le résultat des législatives est bon pour lui, ce sera donc directement Jean-Paul Chanteguet qui siègera à l’Assemblée. Jean-Paul Chanteguet, remporte 46,95 % des suffrages dans la 1ère circonscription, Châteauroux, et affrontera au second tour le candidat UMP François Jolivet, 30,20 %. Kader Arif, 30,84 %, a dominé deux dissidents socialistes en Haute-Garonne pour espérer battre l’UMP Dominique Faure, 24,41 %, au second tour.

A Paris la couleur politique reste inchangée et confirme celle des deux tours de la présidentielle. Claude Goasguen, 14ème circonscription, député sortant, est le seul a avoir été réélu au premier tour avec 58,11 % des voix, ce qui est d’ailleurs le meilleur score métropolitain pour un candidat de droite. Pierre Lelouche 1ère circonscription fait 41, 32 % et devance la socialiste Claire Morel qui fait 34, 07 %. Bernard Debré, 4ème circonscription, fait 45,07 %, il aurait pu être élu au premier tour, s’il n’y avait pas eu la candidature dissidente de Brigitte Kuster, 23,01 %. Dans la 2ème circonscription, François Fillon, échappe de peu à la victoire avec 48,62 %. Il bat Axel Kahn le généticien socialiste avec 33, 88 % des voix. Cécile Duflot obtient 48, 74 % et se trouve opposée à l’UMP Jack-Yves Bohbot qui obtient 18, 3 %. Dans la 8ème circonscription, la députée PS Sandrine Mazetier arrive loin devant Charles Beigbeder, UMP, qui obtient 25,75 %. Dans la 13ème circonscription, l’ex-ministre et président du groupe UMP du Conseil de Paris Jean-François Lamour totalise 43,9 %, pour 34,3 % au PRG Gilles Alayrac.

«Des candidats sortants ont connu des progressions de dix points par rapport à 2007, malgré le découpage très favorable à la droite», s’est réjoui le maire de Paris, Bertrand Delanoë, félicitant Annick Lepetit qui obtient 44,7 % dans la 3ème circonscription. «Nous nous fixons pour le deuxième tour de remporter deux tiers des circonscriptions à Paris», alors qu’actuellement la gauche en détient 13 sur 21, a-t-il déclaré, appelant pour la semaine à venir à «une mobilisation exceptionnelle».

Les autres candidats socialistes ou écologistes se placent en tête, s’assurant une bonne position pour le second tour. Ils font mieux que le score de François Hollande au premier tour de la présidentielle.

Quelques personnalités Jean-François Copé 45, 14 % devance nettement Caroline Pinet EELV 28, 98 %. Valérie Pecresse 46, 3 % devant le socialiste Jacques Lollioz 30, 54 %. Nadine Morano 34, 23 % derrière le socialiste Dominique Potier 39, 29 % en appelle aux voix du FN. Laurent Wauquiez avec 49, 74 % rate son élection de peu. Nathalie Kosciusko-Morizet qui est sur la liste noire du FN, donc à battre, fait 39,46 % devant Olivier Thomas PS 36, 29 %. Éric Woerth est arrivé en tête, avec 40, 17 %. Jean-Louis Borloo avec 43 % est en ballotage favorable. Stéphane Le Foll 46, 01 % devant l’UMP Marc Joulaud 31, 67 %. Xavier Bertrand, l’ancien ministre du travail sert les dents avec 38, 89 % devant Anne Ferreira, vice-présidente socialiste du conseil régional. Je suis plutôt satisfaite du score, affirme néanmoins cette dernière, qui, avec 35,47 % des voix, améliore nettement le score de François Hollande au premier tour de la présidentielle. Claude Guéant 30,41 %, qui a devancé le DVD Thierry Solère 26, 89 %, est en ballottage favorable dans les Hauts-de-Seine. Rama Yade est éliminée.

Le parti socialiste qui profite du vote utile a étouffé les écologistes qui par ailleurs font de mauvais scores étant battus dans la plupart des circonscriptions. De plus, le groupe socialiste passe devant celui de l’UMP avec 34, 43 % pour 34, 10 %. Le front de gauche fait 6,94 % soit plus de 4 points de moins qu’à la présidentielle, et les écologistes 5, 57 % font beaucoup mieux qu’à la présidentielle avec Eva Joly. Le résultat le plus spectaculaire est celui de Philippe Meirieu, devancé à Lyon par un candidat radical de gauche, Thierry Braillard, qui soutenait le socialiste Gérard Collomb, maire de la ville. Des groupes écologique et Front de gauche sont compromis à l’Assemblée nationale. Quant au FN crédité de 13, 77 % perd 4 points par rapport à la présidentielle, mais il progresse par rapport à 2007 et 2002 et peut espérer deux députés.

Le PS seul fait 29, 21 % et l’UMP 26, 62 %.

Ce vote utile à provoqué la chute du Front de gauche puisque Mélenchon n’obtient même pas le niveau requis des 12, 5 % des inscrits. Mais, ce mauvais score est aussi lié à celui des communistes dont beaucoup ont des résultats médiocres qui pourrait les priver d’un groupe à l’Assemblée nationale. A droite le vote utile a aussi provoqué un regroupement autour de l’UMP, effaçant le centre droit.

Le PS s’est prononcé pour un vote «républicain», d’ailleurs des candidats arrivés en troisième position se sont déjà retirés au profit de l’UMP pour faire barrage au FN qui maintien tous ses candidats en position favorable. Par contre, malgré la consigne de retrait donnée par Martine Aubry, la candidate socialiste Catherine Arkilovitch annonce son maintien au second tour dans la 3ème circonscription du Vaucluse, contre Marion Maréchal-Le Pen arrivée en tête avec 34, 63 % des suffrages devant l’UMP Jean-Michel Ferrand 30, 03 %. Quant à l’UMP, c’est ni ni pas de votes pour les socialistes, et pas de votes pour le FN.

Sur 353 circonscriptions ou le FN dépasse 12, 5 %, il arrive en tête dans 23 d’entre elles, et en seconde position 93. Il est impliqué dans 32 triangulaires dont 29 duels. Dans certains départements, le Front national devient pratiquement la deuxième force politique.

François Hollande ne peut que se réjouir, ses décrets d’avant les législatives ont soudés la gauche avec l’anti-Sarkozysme, mais il n’a pas désuni la droite qui reste dans un bloc soudé. Mais rien joué, et pas de triomphalisme. Les Français ont confirmé leur choix du 06 mai, c’est tout.