Siné ne boude pas, si ce n’est son bonheur, du moins son serein contentement. Loin de jouer les gauchos grincheux, il se félicite que nous soyons débarrassés de « l’autre » et ne voit même pas un avatar d’un nouveau Claude Allègre se profiler dans le tableau gouvernemental. Pas de clause restrictive donc… en tout cas pour le moment : furtive félicité. Voilà pour la couverture de ce Siné Mensuel nº 10. Laquelle ne reflète que peu le contenu, privilégiant deux thèmes : l’immigration et l’écologie.
Non, François Hollande ne guérit pas les écrouelles, ni ne confère la vie éternelle aux composants électroniques. Mais tant qu’à faire, éradiquer les bogues et virus de l’UMP et consorts ne saurait nuire.
D’où la couv’ de Siné : « achevons-les », dès le premier tour des législatives si possible. C’est assez mal barré avec mon candidat pour la cinquième de Paris, Gaspard Delanoë, « le frais », que je ne vois guère dépasser la majorité absolue dès dimanche soir.
Dans mon coin, le candidat UMP ne lésine pas sur les frais de campagne. Il a dû se procurer les listes électorales et adresser à tous les votants de la dernière présidentielle sa profession de foi sous pli séparé. La Poste a dû être ravie de cette initiative (les facteurs et factrices, sans doute beaucoup moins).
Mais trêve de digressions. De quoi donc qu’ils causent dans ce dixième Siné Mensuel ? De xénophobie, d’abord, avec le reportage du correspondant en Israël, Michel Warschawski. La chasse aux étrangers et aux trop peu coreligionnaires n’a que très peu à envier en Israël à celle qui animait un Merah et, hélas, d’autres, comme on l’a vu récemment à Villeurbanne.
Il ne s’agit certes pas de renvoyer les uns et les autres dos à dos, mais de dire à la communauté laïque israélienne que certains Israéliens se comportent tels les prisonniers nazis des camps américains avec leurs compatriotes moins endoctrinés : exactions sans fin, meurtres à l’occasion, cela sous le regard distrait de gardiens, bons kapos américains, dont ce n’était pas le problème.
Laquelle société laïque israélienne pourrait nous renvoyer aux réalités françaises. Balayons d’abord devant notre porte. Oui, mais, c’est un peu comme laisser les Syriens s’entretuer, non ? Je sais, ce genre d’amalgame simpliste, à la BHL, ne nous mène guère loin…
Gérard Noirel, historien de l’immigration, avance qu’elle apporte 12 milliards d’euros annuels à la France. La pizza, l’asado, le couscous, &c., en sus. Vaste débat. Dans lequel je n’entrerai pas. Mais Noirel, contrairement à ce que soutiennent à l’envie les identitaires et le « bon peuple » pour lequel il y a aura toujours trop d’étrangers en France (sauf, bien sûr, soi-même, qui a fait souche, fraude modérément l’impôt, et dont l’incivilité se borne à ne pas rendre la tondeuse à gazon au voisin encore plus souchien que soi-même), Noirel donc montre que les médias sont beaucoup plus complaisants qu’il ne leur paraît à l’égard des thèses anti-immigration. Les médias, c’est qui, ça ?
C’est peut-être ceux qui donnent du crédit à l’industrie pharmaceutique qui « invente de nouvelles maladies pour vendre des médicaments souvent inutiles et parfois dangereux. ».
C’est l’un des autres thèmes de ce numéro. Il y a certes un « suivisme » des médias qui vous prônent les bienfaits puis les méfaits du bronzage, des cures vitaminées, ou… ceux de l’immigration. L’immigration, c’est comme le cholestérol. Il y aurait le bon et le mauvais, jusqu’à ce qu’on nous dise que le bon n’est si bon et le mauvais pas si mauvais. Si, si, là, récemment, je lisais une « très sérieuse » étude tendant à établir qu’il y a aussi du bon dans la mauvaise graisse.
Comment s’y retrouver ? Sans doute en usant de modération.
Le Planning familial a toujours des problèmes de subventions et Véronique Brocard s’en fait l’écho. Thème récurrent… Qu’il ne faut pas considérer que sous l’angle de la contraception et de l’avortement. Avec la crise, je crains que le nombre de femmes, jeunes et moins jeunes, en phase de grossesse désirée ou non désirée ou tout simplement déboussolées, s’adressant au Planning, va plutôt croître que régresser. Le rôle social du Planning dépasse largement ses visées initiales.
Sujet intriguant sur l’organisation des Jeux olympiques à Sotchi, ex-résidence d’été des hauts apparatchiks soviétiques comme des familles les plus méritantes (via les comités d’entreprise ou leurs équivalents). Ce seront, en 2014, les JO les plus coûteux de leur histoire : cela profitera à Siemens et Alsthom, concurrents pour des TGV partant de Moscou. Peut-être aussi, plus tard, serait-ce profitable pour mater des révoltes dans le tout proche Caucase. Dokou Oularov voudrait y instaurer un émirat islamiste. Le séparatisme circasien et tcherkesse y est bien vu par la Géorgie, voire par la Turquie, avance-t-on.
Laure Noualhat, l’écolo de Libération et de Siné Mensuel, s’intéresse aux convoitises que suscite l’Arctique. Transports maritimes nouveaux, exploitations minières facilitées par la fonte des neiges et des glaces. Pas sûr que cela soit pour le meilleur.
Retour, une nouvelle fois, sur les incidents dans les centrales nucléaires françaises. Blandine Flippo flippe. Il n’y a pas que des risques d’allitérations majeures dans le nucléaire français.
Que deviennent donc, ou en quelle passe sont donc Philippe Val, Doc Gynéco, Éric Besson et d’autres soutiens de Nicolas Sarkozy ? Rubrique pipeule qui se poursuit avec le cas Zemmour. Cela valait-il vraiment la peine de se pencher sur le sort de ces personnages ?
Mais parfois, les pipeules en font des leurs qui valent d’être relevées. Le mercredi, c’est aussi le jour de sortie en kiosques du Canard enchaîné. Qui révèle que tout le courrier adressé à François Hollande à l’Élysée après le 6 mai aurait été passé à la broyeuse, histoire de faire des électrices et électeurs aux législatives mécontents de ne pas recevoir la moindre réponse.
Prochain sujet pour Siné Mensuel : se fendre d’une lettre élogieuse adressée à Nicolas Sarkozy, à l’Élysée, histoire aussi de demander un autographe à Carla Bruni, et voir si elle a été transmise. Mais vous pouvez tenter le coup aussi.
Content de vous « revoir » sur cette antenne…
Bien cette métaphore du cholestérol, mais aussi très à la mode …Entendu dans « c’est dans l’air » (une autre antenne) ……La croissance?(cher à Hollande)C’est comme le cholestérol il y a la bonne croissance et la mauvaise…bref
La bonne croissance messieurs dames , c’est d’investir dans la décroissance et par exemple dans le planning familial…..que vous mentionnez , urbi et orbi et surtout orbi…..
Salut
Heureusement que vous êtes là, vos articles méritent les primes de C4n