Hollande et Merkel vers un compromis ?

 

Les demandes de François Hollande sont claires. Il veut relancer l’activité par des mesures relativement consensuelles au niveau européen. Il souhaite par exemple mobiliser les 80 milliards d’euros de fonds structurels européens non utilisés ou encore augmenter la capacité de prêts de la Banque Européenne d’Investissement. Il a par ailleurs relancé le débat autour des euro-obligations. Sur tous ces points, il reçoit le soutien non seulement de Mario Monti et Mariano Rajoy, mais aussi celui de la Commission Européenne. Mais pas celui de l’Allemagne. Le nouveau président français souhaite lancer des eurobonds pour financer des grands projets d’avenir. Pour mutualiser la dette, ce n’est pas aussi clair. L’Allemagne est totalement opposée sur ce point. Elle ne veut pas permettre à des pays instables comme la Grèce, d’emprunter à des taux très bas, et relâcher inconsciemment la pression sur les règles de discipline budgétaire. Mais l’Allemagne ne voulait pas non plus de plans d’aides d’envergure internationale pour les pays en difficulté, et elle ne jugeait pas opportunes les opérations de liquidités de la Banque Centrale Européenne pour les banques. Alors un compromis est envisageable. La réunion informelle qui se tient mercredi à Bruxelles doit permettre de préparer le sommet qui aura lieu en juin, et durant lequel des décisions importantes devraient être rendues publiques. 

 

L’OCDE relève ses prévisions de croissance pour la France

 

Une bonne et une mauvaise nouvelle pour François Hollande. On commence par la bonne. L’Organisation de Coopérations et de développement économique a relevé ses prévisions de croissance française pour 2012. Elle prévoyait 0,3%, elle table finalement sur 0,6%, plus que les 0,5% du programme électoral de François Hollande. En revanche, elle prévoit 1,3% de croissance pour l’année suivante, c’est bien en-dessous des 1,7% de François Hollande. L’organisation craint que l’incertitude de l’environnement économique européen ait une répercussion sur l’économie française. L’OCDE a revu ses prévisions de croissance à la baisse : un recul de 0,1% est désormais envisagé, au lieu d’une augmentation de 0,3% initialement annoncée. De plus, le moral des entreprises et des ménages ne progresse pas, ce qui laisserait la consommation et les investissements en berne. Elle conseille à la France de diminuer ses dépenses, dont le niveau est un des plus élevés d’Europe.

 

 

Les facilités d’emprunt de l’Allemagne inquiètent

 

Cette année, l’Allemagne doit lever 250 milliards d’euros pour financer sa dette. Cet objectif devrait être facile à tenir. En avril dernier, le pays a emprunté à court terme des fonds à un taux … négatif ! -0,012% très exactement. Cela signifie que l’Allemagne gagne de l’argent en empruntant ! Les investisseurs préfèrent placer leur argent en Allemagne quitte à y perdre un peu, plutôt que de le placer dans d’autres pays ou d’autres banques et y perdre beaucoup ! Mercredi, la Banque Centrale d’Allemagne va émettre pour 5 milliards d’obligations à court terme avec un rendement nul ! Au final, même avec un taux nul, les investisseurs perdent de l’argent, si l’on tient compte de l’inflation ! L’appétit pour le risque être donc très faible. Même les taux à 10 ans sont historiquement bas. La semaine dernière, le Trésor Allemand a placé de la dette à 10 ans à 1,47%. C’est en-dessous des taux japonais, réputés pour être les plus faibles du monde.

 

L’Italie va régler ses comptes avec ses entreprises

 

C’est un geste que la patronat attendait depuis des mois. Mario Monti a annoncé que l’Etat allait régler ses dettes vis-à-vis de ses fournisseurs. Des dettes estimées à environ 25 milliards d’euros. Les entreprises concernées (environ 150 000) pourront obtenir soit un crédit d’impôt, soit une avance bancaire. Ce remboursement intervient dans un contexte dans lequel les entreprises italiennes souffrent pour équilibrer leur trésorerie et ont un accès très limité au crédit. Le chef du conseil italien, Mario Monti, a par ailleurs promis que le pays allait se mettre en conformité avec les règles européennes qui prévoient un délai fournisseur de 60 jours au maximum !