Comme prévu, Dimitri Medvedev a cédé cette semaine son fauteuil à son ancien mentor Vladimir Poutine, au grand dam d’une population et d’une opposition qui ne cessent de désapprouver ce jeu anti-démocratique bien que légal et même constitutionnel.
En effet, ayant terminé son bail à la tête de la Russie et jouissant d’une popularité dans son pays, Vladimir Poutine avait décidé en 2008 de passer – pour un mandat, pas plus ! – son fauteuil à celui qui à l’époque était son premier Ministre. Curieusement, une fois élu, Dimitri Medvedev décide de faire de son ex-patron son Premier Ministre. Jusque là, certains naïfs n’ont pas compris le « plan » de l’actuel homme fort de Moscow. Il a fallu attendre la fin du mandat de monsieur Medvedev, pour que le jeu de Poutine se révèle à tout le monde. De ce fait: on est revenu au schéma de départ, avec Poutine une fois encore à la Présidence et le très fidèle Medvedev à la Primature !
Et, depuis la prestation de serment du Président Poutine, de violentes manifestations sont organisées quotidiennement dans les villes de Russie, pour condamner cette tactique un peu lâche. Cependant, si ce jeu peut sembler pour certains contraire aux règles démocratiques, la formule demeure tout même juridiquement et même constitutionnellement légale. Un procédé qui risquerait fort opportunément d’inspirer certains leaders africains.
La communauté internationale mène depuis quelques temps une lutte acharnée contre toute tentative de confiscation de pouvoir. Aussi, il devient de plus en plus difficile pour de nombreux président africains de faire sauter le verrou de la limitation des mandats, pour s’éterniser au pouvoir. Et dans un tel contexte, l’expérimentation des méthodes nouvelles s’avère indispensable. Ce jeu de « passe-passe » made in Poutine apparait donc pour eux comme une formule sûre et sans trop de risque. Car le plus dure dans ce procédé est de trouver une « marionnette » fidèle et sincère comme Medvedev. Et en Afrique, il en existe à profusion !