Est-il aujourd'hui possible d'échapper à l'omniprésence médiatique des Sarkozy. La réponse qui s'impose ne fait pas plaisir aux tenants de la pluralité rédactionnelle en presse écrite ou télévisée: c'est un "non" définitif et sans appel.

Cet humble article contribue à la déferlante de propos gravitant autour de l'épicentre Présidentiel… Sous prétexte de dénoncer le phénomème, moult rédacteurs alimentent ce même phénomène. J'ai fais pour vous l'expérience suivante: deux jours d'affilé, je suis resté posté devant le téléviseur avec pour règle du jeu de zapper d'un JT à un autre dès que le nom du président était prononcé. Résultat éloquent ! En passant alternativement sur quatre chaines, ce nom a été prononcé 13 fois en moins de 45 minutes. Mieux qu'Elvis, Ingrid, le CAC etc… Je précise que les reportages sur le crack boursier ou le triste anniversaire de la détention de Mme Bettencourt on été parasités par un commentaire sur l'action du président.

En presse écrite c'est même devenu caricatural. Que la ligne rédactionnelle soit favorable ou non au chef de l'état, tout est prétexte à évoquer son action, ses pensées sur tel ou tel sujet. Cela en devient insipide! Chacun se détermine par rapport à lui, y comprit chez les philosophes "de salon" qui en d'autres temps ne juraient que par la reflexion libre et exempte d'aprioris. Un défilé de courtisans à la cour de Louis XIV n'offrirait pas spectacle différent.

La question du calcul du temps d'intervention du chef de l'état sur les média radio et télé se pose avec plus d'insistance. On sent bien les tergiversations du CSA, embarassé par le constat du déséquilibre évident et son besoin de "ne point déplaire"… à qui l'on sait.

Alors pour éviter l'information polluée, tournons-nous vers les rédactions étrangères qui proposent des compte-rendu de l'actualité française vue par une lorgnette moins Elyséenne. L'essentiel, et rien que l'essentiel.