Hier, en meeting à Nantes, Nicolas Sarkozy n’a pas manqué de redonner un coup de barre à droite ! On pensait qu’après l’accord avec jean-Louis Borloo, il allait peut-être remettre un peu de social dans sa campagne, mais non, il est toujours sur la ligne d’un de ses conseillers connus pour avoir été très proche de l’extrême droite ! Il s’en est donc tenu à tenter de séduire les électeurs du Front National en vue de se retrouver en tête à l’issue du premier tour de la présidentielle…

 

 

(Capture d’image sur la vidéo du monde.fr)

 

L’essentiel de son discours a donc été consacré à l’immigration, mais selon le Monde, il a commencé « son allocution largement improvisée de 45 minutes par une attaque en règle contre la CGT qu’il accuse d’avoir empêché la parution du quotidien Ouest-France dans lequel il donnait une interview ».

Sa déclaration : "J’ai un message pour les permanents de la CGT, qui ont scandaleusement empêché la diffusion de ‘Ouest-France qui avait commis un crime : prendre une interview que je leur ai donnée. Voilà la conception de la démocratie par les permanents de la CGT. Honte sur les gens qui se comportent de cette nature. Je leur dis : faut-il que vous ayez peur pour nous empêcher de parler ? Mais vous n’y arriverez pas !"

Une fois de plus, alors que les militants sifflaient, Nicolas Sarkozy a fait part de son intention de recourir au référendum pour contourner ce qu’il appelle « les corps intermédiaires ». Il veut donc se passer des syndicats et accuse la CGT « de se livrer à de la politique politicienne au lieu de défendre les intérêts des travailleurs ».

Le journal Le Monde précise que si Ouest France a connu des problèmes ce jour là, ce n’était pas lié à la publication de l’interview du Président-candidat, mais c’était en raison d’un mouvement national  dans la presse, mené par plusieurs syndicats dont la Filpac-CGT et le Syndicat national des journalistes (SNJ) ? Ce mouvement a été décidé « par solidarité » avec les salariés du pôle de presse normand du Groupe Hersant Média, dont fait partie le journal Paris-Normandie. Ce pôle de presse a été placé en redressement judiciaire le 29 février dernier. Le tribunal de commerce du Havre doit prendre une décision pour le 11 avril. Un plan social pourrait s’en suivre.

Marc Peyrade, secrétaire général de la Fédération CGT du livre, du papier et de la communbication a déclaré au quotidien : "Le but n’était pas de censurer Sarkozy mais de défendre des emplois menacés dans la presse". Il a ajouté… : "mais si ça l’a embêté, tant mieux ! Et s’il pense que la CGT est contre sa politique, il a peut-être raison…" Il a aussi expliqué que "Depuis le 15 mars, la Filpac-CGT et le SNJ sont mobilisés dans plusieurs journaux régionaux pour défendre les 112 emplois en jeu à Paris Normandie".

Le mouvement avait donc des répercussions hier mardi sur presque toute la presse locale, sur le journal Ouest-France évoqué par le Président-candidat, mais aussi sur Centre presse et La Voix du Nord. Cela n’a pas empêché Nicolas Sarkozy d’en profiter pour faire huer la CGT et tordre un peu la réalité pour montrer que cela le réconforte dans sa volonté de « contourner els corps intermédiaires », ce qui n’est pas sans poser un problème démocratique ! L’accusation est donc trompeuse, voire mensongère ! Toutefois elle contribue à montrer son positionnement réel, si besoin était ! 

 

(Sources : le Monde, Médiapart,L’Humanité,Euroep 1)