Rendu à l’hôpital gynéco-obstétrique de Yaoundé Ngousso au mois d’Août dernier pour accoucher, la petite Vanessa Tchatchou, 16 ans, donnera naissance à un enfant prématuré qui disparaitra juste quelques heures après sa mise au monde. Déçue et abattuepar ce qu’elle considère comme le vol de son bébé, la jeune fille décide d’élire domicile dans cette formation hospitalière de référence jusqu’au jour où lui sera rendu son enfant. Soutenue par plusieurs organisations de la société civile et certains hommes politiques, la jeune élève réussit finalement à faire de cette affaire une véritable affaire d’Etat.
C’est ainsi que le 9 Mars dernier, le président Paul Biya, se trouve obligé de limoger le directeur de cet hôpital de référence de Yaoundé. Une façon pour l’homme fort du Cameroun, de sanctionner Doh Anderson Sama qui a dirigé pendant plusieurs années cette formation hospitalière, pour son incapacité à trouver une solution à cette crise qui ne cesse de prendre des proportions inquiétantes au Cameroun.
Seulement, quelques jours après ce limogeage, des policiers se sont rendus dans cette formation hospitalière, pour expulser de force cette jeune élève. Un acte qui n’a pas du tout plu au comité de soutien à Vanessa Tchatchou, qui a aussitôt organisé le vendredi 16 Mars dernier une manifestation devant les portes de cet hôpital pour exiger que justice soit faite sur cette affaire. Une manifestation qui a débouché sur des affrontements violents entre les forces de police et les organisateurs de cette manifestation.
Pour justifier leur acte, les autorités policières ont dit agir suivant une recommandation présidentielle. Car selon eux, le président de la République Paul Biya apprécierait mal le fait que cette fille ait décidé d’élire domicile dans cet hôpital, même après le limogeage du staff administratif de la structure. Mais, ce même président de la république du Cameroun s’empêche carrément de se souvenir que la pauvre Vanessa n’attend rien d’autre que la rétrocession de son enfant qui lui a été enlevé par les autorités de cette formation hospitalière construite par les chinois en l’an 2002. Sinon, que profite-t-elle du limogeage de monsieur Doh Anderson ?