Tandis que notre démocratie déliquescente n’en finit plus de se déconsidérer avec ses sondages contradictoires à quelques heures d’intervalle… Comme si "on" commençait à nous préparer à une "grande surprise"… On peut légitimement  se demander dans la foulée : quel crédit accorder aux machines à voter ?
Surtout quand on sait qu’en 2007, un million et demi de nos concitoyens étaient concernés… Et probablement 3 millions le seront cette année. Sur 44 millions d’électeurs, c’est 6 à 7%. Pas grand chose. Mais assez pour inverser une tendance en cas de résultat ric-rac.

Des failles techniques gravissimes

D’abord, ces machines ne sont pas fiables. En Belgique où l’on a dénombré dans un bureau de vote 4.000 votants de plus que d’électeurs (la plus grosse fraude mais pas la seule) le gouvernement
wallon a décidé d’abandonner le vote électronique en 2011. Bien que l’enquête d’Etat ait conclu que cette erreur résultait d’un "apport accidentel d’énergie par les rayons cosmiques" (sic)
Les urnes téléportées, c’est la faute à Monsieur Spock !

La Hollande avait devancé les Belges dès 2008, considérant que non seulement des modifications du logiciel et des composants étaient extrêmement faciles, mais encore qu’après les soi-disant corrections de sécurité apportées, il devenait possible de contrôler la machine dans un rayon de 10 mètres sans câble. La puce de la machine une fois changée comme celle d’un téléphone, on affichait les résultats sur une tablette à partir de laquelle le décompte pouvait être modifié.

A l’origine de ces enquêtes, des soupçons dans des bureaux de vote où l’abstention, d’habitude importante, avait quasiment disparu. Et d’autres, où d’une année sur l’autre une majorité d’électeurs avaient changé brusquement de couleur politique, sans qu’aucun mouvement de population ni aucun fait local marquant ne justifie cette brusque glissade.

Et en Allemagne, où l’on est sourcilleux sur les procédures électorales, en 2009 le tribunal constitutionnel a déclaré illégal le décret autorisant ces machines. 

On le voit, le défaut majeur de ces machines est qu’on ne peut exercer aucune vérification du travail de ceux qui les mettent en place, aucun contrôle du décompte des votes, et bien entendu aucun recomptage ou recours n’est possible.
Pire, l’anonymat n’est plus respecté puisque, outre le possibilité de frauder à grande échelle, il est aisé de savoir qui a voté pour qui par un simple tri croisé à la portée d’un informaticien moyen.

Enfin s’y ajoute, dans les cas tangents, la possibilité d’échanger son vote contre un avantage (ou de l’argent)  Il suffit alors au votant de se filmer avec son portable quand il appuie sur la "bonne" touche pour prouver qu’il a respecté le deal.

 

Un contexte politique propice aux soupçons

Pour la présidentielle de 2007, sur les 12 candidats, 8 avaient demandé un moratoire pour le vote électronique, 3 ne s’étaient pas prononcés (ou les média aux ordres avaient oublié de leur poser la question ?) Un seul s’était déclaré fervent partisan de la machine à voter : Sarkozy.

De toute façon, juge et partie, quand il était ministre de l’intérieur, il avait signé en 2003 le décret autorisant ces machines. Et le conseil constitutionnel dont on a parfois du mal à saisir la subtilité du raisonnement, avait rejeté toutes les requêtes. Contre l’avis de nombreux professeurs de droit constitutionnel.

Finalement, on devait apprendre plus tard que de nouvelles machines avaient été agréées, dans les jours précédant l’élection présidentielle de 2007.
De toute façon, les fabricants de ces machines se sont réservé le droit d’en modifier les spécifications techniques à leur guise (ou à la demande de ceux qui les achètent ?) et il n’est pas prévu d’en confier l’expertise à des techniciens mandatés par les candidats. 
Alors, bien sûr, "on" essaie de nous rassurer. Les machines utilisées en 2012 seront vérifiées par Veritas, une firme réputée qui appartient au groupe Wendel dont le patron est le baron Ernest Antoine Seillière, ancien président du MEDEF.
Des références de tout premier ordre qui ne règlent pas ce léger problème : en raison du secret industriel pesant sur ces machines, il est impossible de se procurer les rapports d’expertise.

Pour parfaire mon éducation, je me suis alors renseigné sur les villes qui mettront ces machines à la disposition de nos "chers compatriotes".
Pour 2012, c’est un secret d’Etat. Les préfets octroient les autorisations et le ministère de l’intérieur les répertorie dans l’opacité la plus complète. Ils n’ont pas la liste complète, paraît-il. Etonnant de la part d’une administration tâtillonne obsédée par les statistiques.
Par contre, on sait qu’en 2007, il y avait 82 communes de plus de 3500 habitants qui utilisaient les machines à voter. 70 d’entre elles étaient des municipalités UMP ou divers droites.
Je ne voudrais surtout pas faire de mauvais esprit.
Mais finalement, je me demande si ce n’est pas Terminator qui avait raison quand il disait :
"Ne faites jamais confiance aux machines !"

http://www.ordinateurs-de-vote.org/Machines-a-voter-recette-pour-une.html

http://www.wikistrike.com/article-le-bureau-veritas-ou-comment-truquer-les-machines-a-voter-72549114.html

http://www.ordinateurs-de-vote.org/Toutes-les-villes.html