Ce qui se passe chez nos voisins Suisses :
La Suisse passe pour un paradis fiscal, dans lequel les banques se veulent discrètes et peu regardantes, sur les fonds que certains étrangers fortunés, désireux parfois de gruger le fisc, viennent y déposer.
Par contre, ce que l’on sait moins, c’est que la Suisse met absolument tout en œuvre pour maintenir la richesse intérieure du pays, en évitant de céder à des avantages qui mettraient son économie en péril. Les membres de la population Helvète quant à eux semblent aller dans ce sens en tout cas, à en croire leur refus, d’une loi en leur faveur pourtant, qui devait porter les semaines de congés payés de 4 à 6 semaines, à la demande du tout puissant syndicat "Travail Suisse". Les dirigeants de ce syndicat, pensent qu’une durée de un mois de congés, ne serait pas suffisante pour permettre aux travailleurs, de récupérer des contraintes toujours plus fortes, observées au sein des diverses entreprises. Les Suisses ont donc purement et simplement estimé, que ce texte de loi s’il était voté, outre le fait d’avoir un coût de 5 milliards d’euros, imputables directement aux sociétés qui les emploient, mettrait ces dernières financièrement en péril, en diminuant leur productivité, et en augmentant leurs charges.
Donc, le 11 mars dernier, lors d’un référendum, les Suisses à hauteur de 67%, se sont prononcés contre le passage de 4 à 6 semaines des congés payés.
Inutile de dire que la plus importante fédération patronale du pays, s’est réjouie de l’échec de la proposition.
Rappelons que les Suisses en 2002, avaient également refusé l’instauration de la semaine de travail à 36 heures, au lieu des 42 travaillées à l’heure actuelle, soulignant au passage que la diminution du temps de travail en France, était selon eux à l’origine de bien des soucis, et que ce n’était pas sur ce genre d’option qu’il fallait prendre exemple.
Reste toutefois à savoir, si nos amis Suisses, ont agi ainsi dans un extraordinaire élan de civisme, ou s’ils ont eu peur pour leurs emplois !
[b]Alors, peur de perdre leurs emplois ou civisme ? probablement les deux, non ?[/b]
Les deux propositions de loi, telles que vous les décrivez, étaient stupides : on ne passe pas de 42 à 36 heures d’un coup, ni de 4 à 6 semaines de congés…
Toute personne de bon sens comprend que ça pose inévitablement des problèmes d’organisation dans le monde du travail…
Passer de 42 à 41 puis, voir ensuite est raisonnable, idem pour les congés.
Il faudrait évidement plus de détails pour se prononcer plus en avant.
Les Suisses ont-ils voté par bon sens ? A voir le score des tarés de l’UDC, je ne crois pas. Je dirais plutôt qu’ils sont embrigadés dans une certaine idéologie. A peu près la moitié des économistes pensent que les 35h ont détruit des emplois, l’autre moitié pense le contraire.
Le Suisse de base n’a jamais foutu les pieds en France, est aussi nul en économie que le Français de base. On lui dit que ce sont les 35h votées il y a 10 ans qui sont responsables de la situation actuelle en France et ils gobent.
Par peur pour les emplois ou par civisme… Peut être les deux, mais surtout par bêtise, j’en ai peur.
Ou alors, c’est par amour du travail. Car la tendance actuelle c’est d’aimer son travail. D’ailleurs, travailler pour l’argent, c’est vulgaire de nos jours. On travaille parce qu’on aime ce qu’on fait, parce qu’on aime son entreprise et son pays.
Bonjour aux intervenants. Je pense que les deux arguments sont justes, puisqu’il y a une culture du travail en Suisse, et que c’est probablement ausi par crainte de perdre leur boulot que les Suisses refusent d’élever leur vacances. Ceci dit, dans ce vote sur l’augmentation des vacances, il y a eu des variations régionales, puisque les cantons ouvriers (et donc syndicalisés) et françisés ont fait le meilleur score, comparés à des cantons agricoles de la Suisse Centrale ont y fait le moins bon score (étant entendu que là un paysan de montagne n’a jamais travaillé 35 heures par semaine de sa vie, et n’a jamais non plus pris plus que 4 semaines de vacances par année).
A part cela, il est une autre chose qui est typique aux Suisses : c’est de légiférer un minimum sur le plan économique, puisque la Constitution et la loi (qui est en l’occurrence le Code des Obligations) se bornent, en quelque sorte, tant au niveau fédéral qu’à celui des Cantons, à fixer des conditions cadre à l’économie du pays, tout le détail étant laissé, sur le plan de la réglementation du travail, aux conventions collectives signées, branche par branche, entre le patronat et les syndicats.
Mais c’est vrai aussi que le patronat a plus de poids, depuis l’introduction du néolibéralisme, face aux syndicats. Je crois que les travailleurs de ce pays préfèrent, durant la conjoncture actuelle, baisser la tête et faire profil bas plutôt que d’affronter ouvertement le patronat par des grèves ou des actions violentes. Ce qui ne veut pas dire que les grèves n’existent pas, ou que les Suisses ont toujours été des moutons, puisqu’en 1936 l’armée a tirée sur la foule à Genève lors des grèves de cette époque.
Mais le fait est que le Suisse a pour ainsi dire inclus dans ses gènes, depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, cette volonté des régler les choses par la négociation plutôt que par la force. Dans cette optique, la grève et les actions violentes sont des instruments de dernier recours, car ils ne caractérisent absolument pas la mentalité du Suisse.