Les laissés pour compte de la société actuelle

Les jeunes d’Afrique du Nord ayant fait leur révolution il y a un ou deux ans, ils vont forcément faire des émules, en France et dans les autres pays d’Europe, quand le néolibéralisme aura parqué, dans les banlieues et autres villes dépotoirs, d’autres rejetés du système.  

D’autant que les politiciens ne se préoccupent plus guère d’eux, si l’on croit l’article de Nordile Nabili, directeur du Bondy Blog, publié dans l’édition du 5 mars du  Nouvel Observateur

(cf. http://leplus.nouvelobs.com/contribution/347152-indesirables-banlieues-l-hypocrisie-des-candidats-a-la-presidentielle.html).

 

Bref, si révolution, en Europe il doit y avoir, elle viendra forcément du bas, de tous les précarisés qui en ont marre de vivre indécemment. Et pas seulement en France, puisqu’en Allemagne toute une frange de la population a basculé dans la précarité depuis les lois Hartz. Reste qu’en Allemagne les jeunes semblent mieux s’en sortir qu’en France, en raison d’écoles professionnelles de bonne qualité et d’un bon encadrement des jeunes à la sortie de l’école.

 

Se pose, également, en France, un autre problème que dans les autres pays d’Europe (à l’exception de l’Angleterre), puisque ce pays a, depuis son époque coloniale, des départements d’outre mer, et aussi,  jusque durant les années 60, cette Algérie française qui, une fois soulevée, obligea le Général de Gaulle a prononcé l’indépendance de l’Algérie.

On notera que ce même De Gaulle  déclare, dans ses Mémoires, qu’il donna l’indépendance à l’Algérie car il ne voulait pas voir la France être envahie par les Algériens au passeport français. Or,  constatons que, sur ce point, l’Histoire lui a donné tort puisqu’une forte communauté algérienne et, au delà, maghrébine, s’installa en France après l’indépendance de l’Algérie.

 

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Maintenant, si l’on étudie le dossier de l’immigration sans parti pris, on constate que les premiers immigrés, furent, après la Seconde Guerre Mondiale, les Italiens, suivis des Nords-Africains, des Espagnols et des Portuguais, dans le cas de la France; et suivis des Turcs dans le cas de l’Allemagne. Quant aux Anglais, ils verront débarquer sur leur territoire, les Indiens de l’Inde, les Pakistanais, les Afghans, et finalement toutes sortes de gens qui tous appartiennent à l’ancien empire  anglais.

 

Or, s’il est plus facile d’amalgamer des peuples de même phratrie, de même culture et de même religion, cela l’est moins quand ces trois composantes-là différent.

 

Ce qui ne veut pas dire que les pauvres, dans les différents pays de l’Europe, sont des étrangers, puisqu’on trouve, parmi eux, également des nationaux, et, qui plus est, des gens toujours plus nombreux en raison des licenciements par des entreprises qui elles aussi étaient nationales avant de s’internationaliser.

 

Ce sont donc parmi ces nouveaux pauvres qu’ils faut chercher les gens qui voteront dorénavant, ou à l’extrême droite (en considérant que les étrangers sont responsables de leur situation précaire), ou à l’extrême gauche (en considérant que ces responsables sont les bourgeois de la droite et de la gauche caviard).

 

Et si la situation devait empirer, ces prochaines années, à cause du chômage et des tensions sociales, il se trouve que certains Etats d’Europe auront à subir, ou bien des révolutions émanant de gens situés très à gauche sur le plan politique, ou bien des putchs réalisés par des militaires  qui se situent eux-mêmes à l’extrême droite sur ce même échiquier.

 

Et il existera aussi, troisième variante,  toute une classe de jeunes qui, comme en Afrique du Nord ces dernières années,  profiteront des réseaux internet afin de créer des unités non formalisées, et donc très difficiles à contrer, sur le plan politique, grâce aux instruments tradtionnels. 

 

 

11 réflexions sur « Les laissés pour compte de la société actuelle »

  1. Nous revoilà sur les éternelles thématique et questionnement du vivre ensemble.

    Les migrations des peuples (je dis migration afin d’éviter les lieux communs liés à l’immigration) est le propre de notre condition. Depuis l’aube de l’humanité , en la recherche de nouveaux espaces et de lieux de vie afin de croître et se multiplier, le peuples de l’herbe fût vite confronté, avec la sédentarisation, à la question (et non problème) de l’identitaire et de son attachement à l’espace investi. Une foultitude de transcendance (de tout temps) est venu là-dessus « religere » (lier) en une identité d’abord dite spirituelle – voilà venu le temps des nuages de pierre avec l’identitaire – et que les nationalismes ont poursuivi et entériné avec les droit du sol, comme les préceptes du Roi Salomon en son temps, et dont les lumières, depuis plus de deux siècles, voire cinq avec Thomas More, un précurseur, quatre avec Montesquieu et sa bande , ou même 20 avec le fils de l’homme… ont relativisé pour universaliser la coexistence diverse et variée de la chair de l’esprit comme une totalité une et indivise. Pas de race, ni d’identitaire de sol qui tienne, mais une humanité voguant à travers l’espace et le temps (concept humain) sur une rotondité symbolique ayant offert à notre évolution conscientisante le miracle de la vie, et appelé GAÏA.
    La répartition de ses richesses s’est vite instrumenté sous la loi d’érain (et des reins) du plus fort (ou du plus apte à survivre dit-on dans les milieu droitisant).

    la question est aujourd’hui de savoir si c’est le plus faible d’entre-nous qu’il faut aider et qu’il reste à privilégier (car c’est de lui , ou à partir de lui que se construit notre humanité , ou celle du plus fort qui entraîne la chaîne (cf. en économisme l’optimum de pareto) qui se délite dans l’aliénation de l’homme par l’homme.

    ma construction communautariale, communicante et communisante, celle du peuple de l’herbe, m’a enseigné que, dans un vivre ensemble commun, c’est le plus faible que nous avons le devoir de soutenir et d’aider si nous voulons arriver ensemble vers la destination que nul n’a encore su vraiment définir. Le comble n’est-ce-pas! pour cette humanité confronté à elle même, plus qu’à l’environnement qu’elle a un temps cru assujettir à son indépassable égocentrisme.

    mille excuse de cette digression écrite sur le fil retenant qui tu sais chair Claude.

    Gardons-nous et re_gardons-nous

    sourire

  2. le sceau que tu as reçu en MP prouve mal_heureusement l’indécence souvent peu propice à se vêtir juste du regard de l’autre.

    Ailes …
    ——— —- ———
    —- —— —– ——

    sourire

  3. sourire chair Gaie_taz

    tu peux à ta guise édulcorer en public ta réponse sous MP . en précisant peut-être à la place de … sous la bannière d’une « bâtisseuse fraternité » qui…
    Mais il me semble – nez_en_moins – que deux choses principielle(s) de mon discours t’ont échappé.
    – La première est que loin de toute religiosité (à t’entendre constructive) je suis plutôt, l’ai précisé dans un de mes posts, un crypto_nihil’holiste_hinayaniste (je préciserai si ce terme est sans correspondance pour toi, et assurément éloigné de toute franche platrerie spéculative à présent. Bien que le lien de fraternité soit d’une raisonnante résonance euh_vie_d_amant.
    – La seconde est … et sans ciel (euh) :-: les vidants percepts de l’insignifiance de toute chose, dans le saisissement de l’impermanence de toute chose, et de l’engagement – élan vital ou pulsion (éros et thanatos) – dans l’appréhension (j’entends tjrs saisissement, ou pleine conscience) de l’instant qui se vie… seul sens d’équilibre à l’existence que je défroque à présent sous le terme se « vie ». En cette approche, pour l’accoler à ton fil, il n’y a pas de laissé(e)s pour compte : mais il y a le lassé pour compte : compte vide de toute sonnante et trébuchante matérialisation du conte qu’il accepte pour exister… (on pourra revenir sur cette façon bien cavalière de m’en tirer). VIVRE ou EXISTER : le seul choix qu’il nous reste à anticiper afin d’intégrer toute altérité en soi into the wild. (voilà brièvement au saut du lit, sous les caresses de l ‘instant qui se « vie », tjrs et encor, fait_mine-hymne, pour ce que notre masculine inconséquence abroge quasi universalement avec ses millénaires de machisme aujourd’hui séculaire. Les peuples du sud ont encore beaucoup de mal à intégrer ce que Jung qualifiait ou symbolisait par anima – animus en soi pour une conscience disons un brin plus… vacillante, donc « éclairé » – je dirais évidée justement d’elle même. Là est s’en doute la distanciation qui nous unis (oxymore volontaire) ou si tu l’entends mieux ainsi : nous sépare – bien que toute séparation soit non sens. De l’équilibre de toute chose. Conjonction des opposés. Cf le sigle de mon avatar.

    Tiens un ti texte vite censuré ici que j’insère à nouveau sous ton fil pour coloriage , que dis-je: B.A.R.I.OL.A.G.E hein…formationnel !

  4. • [b]hype ô – crisis ![/b] du peuple de l’herbe.
    les multitudes de plaines s’enchainaient aux horizons sans fin – et les espaces s’entrouvraient sur des rites immuables. Piétinements incessants. Cavalcades insensées. Ebrouement sûr – vivant à l’heure des infinis ressentis. Râles des_vies_denses… Sens de l’élan, qui s’affranchit sous la pression de ces flancs suants la vie qui sévit au-delà de toute contrainte. Conscience sans temps… instant de vertige – animal… Cavalier du vent – lung tâ – se libérant de son souffle, dans cette étreinte fugace. Car_est_ce… propiciatoie ( ?)

    réponse :
    si le masque c’est face, le clown éthéré que je suis ricane, car depuis tout ce temps passé à dialectiser sur le sourire subtil, mais tragique, de nos consciences conditionnées, il ressent l’immarcescible relent qui émane de toute conscience – face à sa petite mort – et à la mort itoo. l’instant du tragique se mêlant insidieusement à l’ineffable réalité de l’impermanence de toute chose et du non-attachement ultime… et de l’ailé réalisation de nos chairs à la fusion propice au retour élément terre , la conscience plonge en un dernier sourire dans l’oubli d’elle-même.
    – [i]That’s all folks…[/i]

    De l’angoisse au questionnement… il ne nous reste finalement dans le galop de l’existence qu’à faire un avec sa cible, et apprendre à mourir en vivant.
    – bis repetita placent: et les multitudes de plaines s’enchainaient aux horizons sans fin, et les espaces s’entrouvraient sur des rites immuables. Piétinements incessants. Cavalcades insensées. Ebrouement sûr – vivant à l’heure des infinis ressentis. Râles des vies denses… Sens de l’élan, qui s’affranchit sous la pression de ces flancs suant la vie qui sévit au-delà de toute contrainte. Conscience sans temps… instant de vertige – animal… Cavalier du vent se libérant de son souffle dans cette étreinte fugace.

    nous sommes les témoins d’un passé révolu… l’instant s’offre à nous ! Saisissons l’impossible: cet éternel présent nous attend pour s’instruire de nous-même(s).

    sourire

  5. [quote]…
    • hype ô – crisis ! du peuple de l’herbe.
    les multitudes de plaines s’enchainaient aux horizons sans fin – et les espaces s’entrouvraient sur des rites immuables. Piétinements incessants. Cavalcades insensées. Ebrouement sûr – vivant à l’heure des infinis ressentis. Râles des_vies_denses… Sens de l’élan, qui s’affranchit sous la pression de ces flancs suants la vie qui sévit au-delà de toute contrainte. Conscience sans temps… instant de vertige – animal… Cavalier du vent – lung tâ – se libérant de son souffle, dans cette étreinte fugace. Car_est_ce… propiciatoie[/quote]

    Quel rapport avec l’article???

  6. Oui mon cher Hasta Siempre, si tous les hommes étaient des sages, mon discours sur l’avenir, comme d’ailleurs sur le présent, ne vaudrait pas un clou. Mais ou est la sagesse en ce monde, toi qui semble vouloir la défendre sous la bannière d’une d’une bâtisseuse fraternité qui s’est largement inspirée des philosophes grecs, eux mêmes puisant `d’ailleurs à une très antique tradition égyptienne où la sagesse s’imbibait non seulement de religion, mais de sabéisme, cette sagesse qui sera colportée plus tard, dans le sud de la France, par des Cathares qui, parce qu’héritiers des gnostiques du temps des débuts du Christianisme – lesquels s’imbibèrent aux aussi des valeurs de sagesse attachées aux anciennes religions païennes – seront massacrés par l’Eglise

    Dans l’un de messages précédents tu parlais de l’animalité de homme, qui, pour moi, est encore d’actualité, quand bien meme on pourrait penser le contraire avec les progrès de la civilisation. Or je constate que le progrès va avec l’éducation et que celle-ci me paraît s’être très sérieusement dégradée ces dernières années – non que les gens soient moins intelligents, mais le fait qu’on a perdu, de nos jours, des valeurs comme le respect de l’autre, ou l’amour de la vérité, puisqu’aujourd’hui le seul but, pour grimper dans la société, est d’écraser l’autre.

    Sans donc évoquer d’autres régimes que celui qui prévaut essentiellement, aujourd’hui dans le monde, on rencontre une violence, dans les rapports humains,
    qui ne peut que conduire à la guerre. Car si les hommes nés dans la guerre ont toujours eu le souci de faire la paix, ceux nés dans la paix n’ont pas eu à subir les affres de la guerre qui leur eût donné la volonté de s’en affranchir à tout jamais.

    ET c’est sur ce point que nous divergeons : pour moi il y a pas de finalité dans l’Histoire, sinon sous la forme d’un monde idéal (appelé Jardin d’Eden dans la Bible) qui préxista au monde réel. Or celui-ci a de tout en évolué selon une loi dialectique établie par Hegel et qui a toujours reposé, de mon point de vue, sur l’inégalité des rapports entre les hommes.

    (suite)

  7. Et, si dans ce domaine,on peut considérer, avec Churchill, que la démocratie est le plus mauvais des régimes politiques à l’exclusion de tous les autres, cette démocratie est aujourd’hui passablement malmenée par des gens qui n’ont plus les mêmes valeurs que les maîtres fondateurs de la démocratie.

    Si donc la démocratie devait mourir dans un proche avenir, ce n’est pas à cause des valeurs qui la fondent ou qui l’ont fondée, qu’en raison de la corruption de ceux qui , vu leur position dans la société des hommes, sont chargés de l’incarner au premier chef.

    Même chose dans le domaine du religieux :meme si tous les hommes sont censées croire dans le mëme Dieu bon juste et misécordieux, les saints de la Terre (genre abbé Pierre, ou, à un autre niveau, un certain Michel Coluci) se font rares par les temps qui courent, et notamment parmi des communautés religieuses qui, parce qu’elles sont dirigées par des créatures mortelles, sont moins immortelles que le Dieu dont elles se réclament – n’en déplaise à ceux qui prétendent le contraire.

    Quant à la fibre sociale, au delà du fait que certains l’ont en naissant et d’autres non, on vit actuellement dans le système du chacun pour soi, ce système qui est né récemment (ou qui a resurgi récemment) grâce au néolibéralisme. »

    Et comme celui-ci opère à l’échelle mondiale avec des moyens faramineux, les syndicats, qui n’ont pas ces moyens, sont en train d’etre laminés un peu partout.

    Mais force est néanmoins de reconnaître que la classe ouvrière (au sens large, puisqu’elle inclut des employés du tertiaire ou du commercial) est mieux traitée par les patrons quand les syndicats existent que quand ils n’existent pas, et, notamment lorsque les gens sont, des deux côtés, des modérés privilégiant le consensus à la confrontation.

  8. [quote][i]…meme si tous les hommes sont censées croire dans le mëme Dieu bon juste et misécordieux… [/i][/quote]

    Non, non, pas « tous » les hommes. Loin de là même 😉

    [quote][i]Et comme celui-ci opère à l’échelle mondiale avec des moyens faramineux, les syndicats, qui n’ont pas ces moyens, sont en train d’etre laminés un peu partout. [/i][/quote]

    Que nenni ! Les syndicats français ont des moyens exorbitants ([b]enveloppe annuelle de 4 milliards d’euros)[/b], à un tel point qu’ils n’ont même plus besoin d’aller à la pêche aux adhérents. Et ils ne s’en privent pas d’ailleurs. Seulement 7% des salariés Français sont syndiqués.
    Alors d’où provient une manne si généreuse, et surtout pourquoi ?

    La corruption a gangrené la société en général et les syndicats n’y ont pas échappé.

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