Guizhentang

Derrière ce nom à la prononciation approximative pour les occidentaux que nous sommes se cache une entreprise pharmaceutique dont le nom complet est Guizhentang Pharmaceuticals Company.

Cette société qui fait le buzz sur internet depuis quelques jours se serait bien passée de tant d’égards à son encontre.

Située sur le territoire chinois, il semblerait que la publicité faite à cette compagnie soit née de sa demande d’introduction en bourse.

Des voix se sont élevées via le web chinois pour dénoncer des actes de barbaries, de tortures et d’humiliation que cette entreprise pharmaceutique fait subir à ses fournisseurs.

 

Mais qu’est-ce qu’il leur prend donc aux chinois, seraient devenus soucieux des libertés ? En tout cas, le peuple se réveille – ou du moins sort de sa torpeur- s’indigne, s’insurge et se révolte contre le mal fait à autrui.

Relatant donc la demande d’introduction en bourse la presse se fait alors l’écho de certains doutes quant aux pratiques utilisées par ce laboratoire pharmaceutique.

On sait à quel point la médecine chinoise est ancestrale et les us et pratiques tellement étranges pour nos esprits quelque peu étriqués d’européens. Mais il y a des limites à vouloir se soigner zen…

 

Après la corne de rhinocéros broyée, sensée avoir des effets thérapeutiques et aphrodisiaques (rappelons quand même que la principale substance présente dans la corne n’est rien d’autre que de la kératine…), l’éléphant chassé pour ses défenses en ivoire qui serviront à la fabrication de bijoux, objets de décoration et autres vertus médicinales –il faudra d’ailleurs penser à expliquer aux chinois que les défenses d’éléphant ne repoussent pas. Dans un récent sondage effectué par IFAW (Fonds International pour la protection des animaux) ils sont 7O% à penser que les chasseurs d’éléphants ne font que ramasser les dents tombées à terre- et autres baleines et requins.

Si certaines « chasses » n’ont plus officiellement lieu, certaines pratiques restent monnaies courantes.

 

En Chine se soigner naturel d’accord, mais pas en cautionnant certaines pratiques. Ainsi, l’une d’elles a dernièrement révolté une partie de la population. Il s’agit de la façon dont la bile d’ours est prélevée. Ah oui, parce qu’en Chine la bile d’ours sert à dissoudre les calculs biliaires et les calculs rénaux. Et il paraîtrait même que la bile d’ursidés aurait certaines vertus aphrodisiaques.

La réglementation chinoise –parce qu’il existe même une réglementation à la barbarie- prévoit que la bile ne peut être prélevée que sur un animal pesant au moins 100kg, soit un animal âgé d’un an environ.

Le prélèvement a lieu en moyenne deux à trois fois par jour, tous les jours, peu avant le repas, moment le plus opportun.

Le prélèvement s’effectue avec un cathéter mesurant une dizaine de centimètres, relié directement à la vésicule biliaire des animaux à peine endormis. Le pompage est ainsi réalisé grâce au cathéter dépassant de l’abdomen.

Pour sans doute gagner du temps cette opération est réalisée sans stérilisation ou désinfection.

 

   

 

Si l’ours meure en moyenne au bout du quatrième prélèvement, rien ne se perd et la dépouille de l’animal part pour la boucherie.

En Chine mais aussi au Japon ou encore au Vietnam, la viande d’ours est un met très prisé dont qui rapporte encore plus d’argent que la bile.

Si les ONG dénoncent cette barbarie elles précisent que ce ne sont pas moins de 7000 ours qui aujourd’hui sont prisonniers des fermes chinoises.

 

 

 

  

 

 

Pour répondre à la polémique, Guizhentang Pharmaceuticals Company a ouvert ses portes aux médias et au public, « en signe de bonne foi et de "transparence »…sauf que la presse internationale n’était pas conviée et les journalistes triés sur le volet pas autorisés à poser des questions.

 

Quoi qu’il en soit d’après un membre de l’ONG Animals Asia Fundation « la bile prélevée sur les animaux est souvent contaminée par du pus, des bactéries, des toxines, voire des agents cancérigènes. 95 % des bêtes décédées dans nos deux refuges sont mortes des suites d’un cancer du foie lié à une affection de la vésicule biliaire. »

 

En conclusion, je retiendrais cette triste anecdote rapportée par un membre d’une ONG sur place

« L’année dernière, une ourse s’était suicidée dans une ferme à bile en Chine, après avoir tué son petit qu’elle entendait hurler de douleur. Elle a réussi à le rejoindre, surprenant l’employé de service, et a serré fort  son ourson dans les bras jusqu’à l’étouffer puis, elle s’est jetée contre le mur pour mourir…»

 

 

 

Les animaux auraient-ils la conscience qui fait défaut aux hommes ?

 

 

Sources Courrier International, 24 matins.fr