La Grèce a convaincu les bailleurs de fonds de lui débloquer le plan d’aide de 130 milliards d’euros, destiné à lui éviter un défaut de paiement.

 

 

 

 

La situation semble enfin se débloquer. Les dirigeants grecs auraient réussi à convaincre l’Union Européenne (UE) et le Fonds Monétaire International (FMI) sur les conditions qui devraient lui permettre d’avoir accès au deuxième plan d’aide de 130 milliards d’euros. Ce dernier lui éviterait un défaut de paiement le 20 mars, date à laquelle 14,5 milliards de dette grecque arrive à échéance. Le parlement grec a adopté dimanche dernier de nouvelles mesures d’austérité après celles déjà intervenues en 2011. Le secteur public, déjà très touché, devra encore se serrer la ceinture puisque 15 000 postes vont être supprimés et les salariés devront subir une baisse de 10% de leur rémunération. Une baisse de 22% du salaire minimum est également prévue. Toutes ces mesures devraient rapporter 3,3 milliards d’euros. Des réformes qui ont provoqué des émeutes très violentes dans la nuit de dimanche à lundi.

 

Mais l’Europe a tergiversé cette semaine et a appelé la Grèce à clarifier certains points. Elle lui a également demandé quelques 300 millions d’économies supplémentaires dans le budget 2012, un point sur lequel l’ensemble des parties semble s’être mis d’accord durant ces dernières heures. Et alors que l’Italie et l’Allemagne se montrent confiantes, le président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, mais aussi les pays du nord de l’Europe qui ont conservé leur triple A, ont confié être moins optimistes sur le dossier. La restructuration de la dette et le nouveau plan d’aide doivent permettre à la Grèce de réduire son endettement de 160% du Produit Intérieur Brut à 120%. La commission européenne, la BCE et le FMI estiment que cet objectif, avec les conditions actuelles, est intenable, et estiment plus plausible un endettement à hauteur de 129%, bien au-delà des objectifs initiaux. Dès lors, ces derniers pourraient être adoucis pour atteindre 125% d’endettement.

 

La Banque Centrale Européenne a donc envisagé plusieurs scénarios cette semaine pour aider encore un peu la Grèce. Elle a notamment suggéré que l’intégralité de ses bénéfices contractés sur les titres de dette grecque qu’elle détient soient reversés aux pays. Charge à eux ensuite de reverser l’argent (entre 12 et 15 milliards) à la Grèce. Tout ça dans le but d’éviter un financement direct de la part de la BCE, ce qui lui interdisent ses statuts juridiques. L’institution européenne envisage également de permettre aux banques centrales nationales des pays de la zone euro de subir une décote sur les titres grecs qu’elles possèdent. Une décote qui serait égale à celle que subiront les créanciers privés et qui pourrait être dévoilé dans les prochains jours, probablement en début de semaine prochaine. Ces banques centrales détiennent à l’heure actuelle 20 milliards de dette grecque, à bien distinguer des 40 milliards détenus par la BCE dans le cadre de son programme de rachats de titres. Cette probabilité de décote est évaluée à 50% et reste pour le moment au stade des discussions. Cette décote permettrait à la Grèce de disposer de fonds immédiatement. La dernière solution évoquée est une baisse du taux d’intérêt appliqué aux prêts bilatéraux adressés à la Grèce par la BCE.