Ce qui se passe en Grèce fait peur à plus d’un titre… Tout d’abord, cela se passe chez nous, en Europe. Ainsi donc, il est possible que cette engrenage se reproduise là-même où, il y a 60 ans, a déferlé l’horreur qu’a été le nazisme.

Les beaux esprits vous diront que, non, définitivement, ces temps-là sont révolus. Qu’il peut y avoir, ça et là, des poussées de nationalisme engendrées par la crise économique qui nous touche, mais rien de comparable. Sans doute ont-ils raison.

Mais, moyen de rassurer ? De SE rassurer ?

Car l’Europe, le FMI sont là pour aider les pays en crise face à un système tacitement accepté par tous avec ses avantages (la libre consommation et le marché global) comme ses inconvénients (le marché global et la libre consommation !).

La différence avec la fin de la guerre, c’est que les villes d’Europe étaient brisées, rasées : de vastes chantiers de reconstruction et de l’emploi en perspective.

C’est peut-être cela le sens des destructions de bâtiments lors des dernières manifestations de la placeSyntagma : cassons tout ainsi nous pourrons reconstruire !!!

Je suis cynique… Mais n’y a-t-il pas un plus grand cynisme qui consiste à dire aux peuples que la reconstruction de l’économie du pays passe par la destruction de l’individu, de ses espoirs et de ses conditions de vie ?

Là aussi, la réponse est toute trouvée : regarder comme l’Argentine s’est relevée de la crise qui l’avait mise à genoux. C’est sûr, mais certains argentins le payent encore. Enfin, vous me rétorquerez que j’ai une vision réduite de la chose. C’est sûr, je vous l’accorde, n’étant pas économiste ou politique, je ne mesure pas la « vertu » du système.

Ce qui est toujours gênant, c’est que les mêmes qui préconisent les remèdes de cheval ne seront pas touchés. Où l’on refait le parallèle avec la guerre : les officiers envoient les soldats au carnage par vague entière, dirigeant les manœuvres de l’arrière.

Bref, pour en revenir à la Grèce, que va-t-il se passer ? Chômage, paupérisation, donc recours au travail au noir, libéralisation du marché du travail tout bénéfice pour ceux qui ont déjà profité largement du système, services publics (santé, éducation) lessivés, mais aussi, haine de l’étranger qui vient prendre le peu de travail qu’il vous reste, haine du politique qui vend le pays aux Chinois ou aux Pays riches du Moyen-orient, rage de la jeunesse  face à l’avenir qu’on lui annonce.

Oh, peut-être que dans 15 ou 20 ans, la Grèce se sera relevée, ce qu’on lui souhaite. Mais quelle graine tout cela aura fait germer dans le cœur des plus révoltés ? Aller savoir….

La consommation est un drôle de « hochet » que l’on agite sans cesse devant vous afin que vous achetiez, tout et n’importe quoi, juste histoire de faire tourner cette belle mécanique qu’est l’économie mondialisée. Mais il ne faut pas s’étonner, qu’au moment où l’on retire brutalement le hochet au grand bébé que nous sommes devenus, celui-ci ne l’accepte pas facilement !