A chaque élections présidentielles, c’est la même rengaine, tous les candidats, déclarés ou pas, parcourant l’Hexagone pour se voir adouber par 500 parrainages. Les médias en parlent de façon ponctuelle, les journalistes y consacrent quelques pages de temps en temps pour prendre la température. Qui a déjà ses soutiens ? Font des sondages en faisant des hypothèses, en imaginant si untel n’avait pas son quota, de la véritable politique fiction qui ne sert à rien sauf à combler des encarts restés vides au moment de la publication.
La dernière enquête d’opinion qui a fait le buzz est celle avec le paramètre Le Pen sans ses 500 signatures, le résultat montre que Hollande et Sarkozy feraient jeu égal au terme du 1er tour, 33% chacun.
Mais au fait, d’où vient ce passage obligé vécu comme un rite d’initiation en vue de s’asseoir sur le trône républicain de l’Elysée ? Une brève explication s’impose.
Le fait de démarcher à travers la France afin d’obtenir les 500 approbations est une forme de présélection utile afin d’éviter des candidatures farfelues ou dangereuses pour la sécurité de l’Etat. Pour éviter que le choix puisse se porter sur des dizaines et des dizaines de candidats.
Il faut saisir l’importance d’une telle élection, la présidentielle ne revient pas faire sortir des scrutins un homme devant gérer un petit patelins de quelques âmes mais de donner au pays une personne de confiance et ayant les qualités nécessaires pour gérer à bien le destin de la nation.
Par le biais du président, le peuple détermine son gouvernement, le chef suprême des armées détenteur du feu nucléaire mais aussi les magistrats, hormis ceux du Parquet. En glissant son vote dans l’urne, le citoyen fait acte d’une grande puissance. Le rôle fut renforcé quand le Grand Charles instaure en 1958 la Vème République, là même dans laquelle nous vivons encore aujourd’hui, même si certains prédisent sa fin pour en établir une VIème.
La présidence c’est également, l’image de la France à l’extérieur. Lui qui porte la voix du pays dans la sphère internationale. Depuis 2007, il a bien déjà été écorné par un Sarkozy ayant l’insulte facile vis-à-vis de ses homologues internationaux.
En 1963, le choix du Président est soumis à l’ensemble des français. Les constitutionnalistes, devant une telle chose, mirent en place une forme de barrière, un filtre, une sorte de soupape de sureté. Pour pouvoir être soumis à l’humeur des électeurs, le prétendant devra dorénavant obtenir, dans un premier cas, 100 parrainages.
Les élections passent, les locataires de l’Elysée également et réunir les 100 signatures devient une chose trop aisée. De plus en plus de personnes se présentent, de 5 en 1965, on passe à 12 en 1974.
Le nouveau numerus clausus sera de 500, en outre, il faudra les trouver dans 30 départements différents et pas plus de 50 par département. Un vrai chemin de croix s’impose. Les maires, les députés, les sénateurs, les parlementaires européens, les conseillers régionaux et généraux voient alors défiler devant eux ces VRP un peu étranges.
Le système fait polémique, lui qui devait assurer un bon déroulement démocratique de l’élection, s’est perverti en se politisant. Beaucoup de petits partis dénoncent la mainmise des grands, une forme de pression sur les élus pouvant donner leur voix. Effectivement, un maire donnant sa voix à un candidat non aimé d’un grand parti et cela peut se traduire par une suppression pure et simple de subventions nécessaires à la survie de la commune.
Celui qui obtiennent le précieux sésame doit déposer ses preuves d’acceptation au Conseil Constitutionnel qui les vérifiera, les validera et éditera la liste des signatures.
Le candidat recevra une aide de l’Etat de 153000 euros pour « vraiment » se lancer dans l’aventure. Le système des 500, sous la tempête des complaintes, risque de changer de forme dans les années à venir. Il n’est pas infaillible est ne permet pas toujours aux meilleurs de se présenter.