Il est aberrant que nos dirigeants actuels et ceux de l’opposition, aidés de leurs conseillers en économie, n’arrivent pas à cerner le problème et à comprendre la situation telle qu’elle est, pour sortir de ce fléau le peuple français.

Ou alors ils ont tout compris et cette situation les arrange pour garder la plus grosse part du gâteau.

Contrairement à ce qu’ils disent surtout dans les campagnes électorales ils se foutent pas mal du peuple, qui devrait être content des miettes qu’on lui laisse.

 

Trois constatations évidentes : 

– L’économie est mondiale et les pays capables de produire et d’exporter des biens et des services sont de plus en plus nombreux. Donc les beaux jours pour les cinq à six pays qui fournissaient la planète sont finis.

 

– L’automatisation, la mécanisation s’étant développées très fortement la création des richesses a de moins en moins besoin de main d’œuvre humaine.

 

– Le fossé se creuse, que dis-je un gouffre se creuse, entre les plus riches et les plus pauvres. Et vous pouvez constater que lorsqu’une fortune, un milliardaire naît, se sont des centaines de milliers d’humains qui basculent dans la précarité. Car l’argent ainsi accaparé par une personne ne sert plus qu’à spéculer et seulement une part infime retourne dans l’économie réelle et sert à la création de richesses pour tous.

Ces trois phénomènes simultanés font augmenter fortement le chômage et diminuer notablement le nombre d’individus solvables et capables de consommer la totalité des capacités de productions mondiales.

 

Pour le moment et justement grâce à la délocalisation, le capitalisme a su créer de nouveaux marchés qui nuisent aux peuples des pays riches (dont la France) mais qui reculent l’échéance d’une vraie crise mondiale.

En effet plus les capacités de production (l’offre) augmentent et plus la solvabilité des masses (la demande) diminuent et plus une vraie crise est à redouter.

La seule manière d’éviter ce marasme est de partager les richesses en créant en grand nombre des emplois (donc des revenus) dans les services publiques pour que le maximum d’individus soient solvables et puissent consommer ce que l’offre est capable de produire.

Pour se faire chaque États (en réalité des provinces du pays « Terre ») doivent par le biais de l’impôt et des taxes prendre une part importante aux plus riches pour une redistribution nécessaire et vitale même aux nantis. Une grosse ou une petite entreprise ont tout intérêt que leurs productions puissent être achetées.

 

A priori de grands capitalistes comme Bill Gates, patron de Microsoft, l’ont compris.

Prendre l’initiative de donner sans qu’on le lui impose la moitié de sa fortune n’est pas un acte de pure bonté, mais un acte réfléchi.

Avec ses 40 milliards ou plus, somme impossible à dépenser par un individu, Bill Gates a apparemment compris qu’en remettant une bonne partie de cette somme dans le circuit de la consommation ses affaires continueraient à être fleurissantes.

Déjà au point de vue moral, voir des fortunes colossales n’est plus admissible, mais en plus cela est nuisible pour tout le monde.

Des sommes considérables bloquées dans les mains d’un petit nombre d’individus, voilà le plus néfaste pour l ‘économie, même capitaliste.

Vouloir être pour le bien des peuples et ne pas avoir le courage d’une politique fiscale juste et évidente qui améliorerait la vie de tous est une posture qui ne sera plus acceptée par les électrices et électeurs.

 

Les Trente Glorieuses, c’est à dire l’essor économique de la France après la Seconde Guerre mondiale jusqu’au milieu des années 70 a pu exister pour plusieurs raisons : 

– Une demande intérieure et mondiale très forte due aux destructions guerrières en grande part et à l’évolution naturelle des modes de vie.

 

– De l’autre côté, une offre limitée aux quelques pays disposant d’une industrie en marche avec une main d’œuvre qualifiée relativement réduite du fait des 50 millions de victimes que cette guerre a éliminé.

 

– Le monde ouvrier avec ses syndicats représentait une vraie force compte tenu du besoin de main d’œuvre pour satisfaire la demande. Donc cette force a pu arracher au patronat des avancées sociales et une redistribution par le biais des salaires plus importante pour la part due à la main d’œuvre. Ce qui a entraîné une demande intérieure très forte et par voie de conséquence une augmentation du niveau de vie des masses populaires françaises.

 

– Le patronat entrepreneurial (paternaliste) du fait de ses bénéfices extraordinaires était plus enclin à céder aux revendications salariales.

 

– Car une personne ou une famille voyant les sommes importantes qu’elles encaissaient, grâce à ses investissements, mais surtout grâce au travail de tous ses salariés, auraient eu du mal moralement à refuser cette part du gâteau totalement méritée.

 

Dès le milieu des années 60, la tendance va commencer à s’inverser.

Suite au Baby-Boom de l’après-guerre, les populations avaient besoin d’amour après un épisode d’horreur, la contraception était à ses balbutiements, les naissances ont augmenté significativement le nombre d’individu sur le marché du travail.

D’autres pays se développant ont acquis des capacités de production.

La technologie par la mécanisation et l’automatisation, a développé à une vitesse exponentielle de nouvelles capacités de production.

Mai 68 a été l’apogée de cette période bénite des dieux.

Le peuple s’était mis à rêver de liberté, d’un paradis sur terre, et cette belle utopie n’a duré que le temps d’un printemps car tous ces phénomènes pré-cités ont sonné le glas de Trente Glorieuse.

 

Début des années 80, d’autres éléments viennent se rajouter et vont accentuer un déclin vers la précarité, d’abord des plus faibles, mais qui va atteindre les couches moyennes dans un avenir proche si un changement de cap et de mentalités ne voient pas le jour rapidement : 

 

– L’accès à l’indépendance des femmes par leur arrivée sur le marché de l’emploi va avoir pour conséquence d’affaiblir le monde salarial en augmentant sensiblement l’offre de travail par rapport à la demande.

 

– Le capitalisme paternaliste a fait place aux financiers, aux actionnaires anonymes qui n’ont pas d’état d’âme et dont le seul but est de faire et d’accumuler le plus de fric possible.

 

– Les économies primaire, secondaire et tertiaire étant saturées suite à toutes les causes énumérées ci-dessus, une économie quaternaire se développe dans les loisirs. Si certaines activités de l’homme dont le ludique ou la culture sont tout à fait saines et indispensables, d’autres sont une gangrène de plus et nuisent en réalité à toute la société. Prenons par exemple le jeu : ce sont 15 milliards qui sont dépensés chaque année par les consommateurs aux PMU, aux Casinos et à la Française des jeux, et qui ne créent aucune richesse mais de la misère et génèrent en définitif que très peu de services avec très peu d’emplois par rapport au chiffre d’affaire. Ces 15 milliards détournés d’activités plus créatrices d’emplois seraient plus utiles dans des secteurs ou en contre partie de la dépense des richesses ou du bien être seraient offerts aux consommateurs.

L’économie pour être fleurissante a besoin que les masses consomment de tout : de l’alimentaire, de l’immobilier, des biens d’équipement, de la technologie, des loisirs et la liste est impressionnante.

Donner du pouvoir d’achat au peuple est plus qu’une nécessité, c’est un devoir.

Et là, il n’y a pas de miracles, la solution coule de source.

Une vraie redistribution, en empêchant l’accumulation des richesses dans les mains de peu d’individus, est vitale.

 

Les capacités de production de l ‘économie capitaliste ne pourront se maintenir ou augmenter qu’à la condition que les peuples aient accès à la consommation.

La création d’emplois dans les services publics, qui sera une richesse pour tous et un vecteur sérieux pour le bien être de la société, est la solution aux problèmes de chômage, de précarité et d’une partie importante de la délinquance. 

 

 

 

Le Terrien Universel