Hier, lundi 6 février, à Barcelone, est décédé le peintre et sculpteur catalan Antoni, à l’âge de 88 ans.
Il fut associé a d’autres grands noms de l’art du XX ème siècle, comme Miro et Dali. Il est connu pour ses toiles parfois étonnâtes où l’on voit des compositions faites avec des matériaux de récupération. Il utilisait souvent ce qu’il est convenu d’appeler « des matériaux pauvres, tels que la ficelle, le fil de fer, la paille et la terre. Artiste autodidacte, il a reçu de nombreux prix et récompenses. Selon le journal espagnol El Mundo, c’ était "le dernier grand artiste du XXe siècle".
(capture écran site "inferno.com)
Antoni Tapies a créé plus de 8000 œuvres au cours de sa carrière. Elles ont été exposées dans els plus grands musées d’art contemporain du monde, comme Le Centre Pompidou à Paris.
Déjà, en 1950, il est reconnu très tôt aux Etats-Unis, il ne correspondait pas à l’abstraction française de l’époque. Lui, il mêlait à la couleur des matériaux comme le sable et le plâtre et réalisait des collages avec des journaux ou des bouts de ficelles. Il donnait l’impression aux artistes en herbe qu’il était facilement imitable ! Dans ses tableaux, on distingue parfois des fragments de corps (peints) : des pieds, des morceaux de torse faisant allusion à des crucifixions. Lui aussi, comme les autres grands maîtres, il avait su créer « un nouveau langage ».
Antoni Tapies fut brièvement incarcéré dans les années 60 pour avoir résisté contre Franco, en Espagne. Durant le règne de ce dictateur, il n’a jamais exposé en Espagne. Il détestait Dali qui, lui, c’était compromis avec le régime. En 1984 il avait créé sa propre fondation, destinée « à promouvoir l’étude et la connaissance de l’art moderne et contemporain ». Installée à Barcelone depuis 1990, dans l’ancienne maison d’édition Montaner i Simon, elle abrite une des plus vastes collections des oeuvres de Tapies, constituée en majorité de donations de l’artiste lui-même. (d’après Libération)
Les hommages ne manqueront pas, comme celui du chef du Parti socialiste espagnol, Alfredo Perez Rubalcaba, qui a déclaré dans un communiqué : «Tapies était radicalement libre dans sa créativité, et cette liberté s’est manifestée aussi bien dans son travail que dans son engagement éthique dans la société».
Lorsqu’on regarde des tableaux de Tapies on a souvent l’impression qu’ils sont spontanés, improvisés. Ce qui n’est pas le cas selon Jean Frémon, co-directeur de la galerie Lelong à Paris – qui représente l’artiste en France. Tapies peignait avec tout son corps, et il gardait en mémoire, inscrit en lui, les mouvements, le geste du peintre », précise-t-il au Nouvel Obs.
Antoni Tapies était un géant et on dit que les géants ne meurent jamais…
Sources : Le Parisien, Libération, Le Monde, Le Nouvel Obs