On l’aime bien, Paul McCartney. On lui doit un nombre incalculable de mélodies toutes plus belles les unes que les autres. On aimerait dire que son dernier album est formidable, mais on reste sur notre faim.

Avec « Kisses on the bot­tom », l’ex-Beatle nous offre un album de standards de jazz des années 20 à 40 qui ont bercé son enfance. D’où le titre qui signifie, si je ne m’abuse « baisers sur le derrière » et qui évoque sa plus tendre enfance bercée par le jazz. Bref, il a voulu se faire plaisir, il peut se le permettre. Il a choisi volontairement des chansons pas trop connues et s’est entouré du gratin.  Il ne pouvait pas choisir mieux qu’Eric Clapton à la guitare, Diana Krall et ses musiciens et Stevie Wonder, son vieux copain, à l’harmonica. Paul nous rappelle que Cole Porter et George Gershwin sont ses compositeurs préférés et ont influencé ses propres compositions. Que du beau monde : Nat King Cole, Sinatra, pas une faute de goût ! Dans sa grande générosité, il nous offre deux de ses compositions inédites. Disons que ce n’est pas ce qu’il a fait de meilleur. « My Valentine » est une mélodie intimiste soulignée par un Clapton égal à lui-même mais qui manque de charme. Dans « Only our Hearts », il nous rappelle qu’il a gardé une voix superbe malgré ses 69 ans. Mais à part le bref solo de Stevie, on s’ennuie ferme. Le problème, c’est que la voix de McCartney ne se prête pas au jazz et le swing est absent. Les orchestrations sont d’une grande banalité et le résultat vraiment décevant. De l’aveu même du chanteur : « C’est un album qu’on écoute en rentrant du travail, avec un verre de vin, ou une tasse de thé. De la musique d’ambiance. » On attend autre chose de Sir Paul McCartney que de la musique ‘d’ambiance ! {youtube}btyi_-57OL8{/youtube}