Roger Federer n’a encore rien pu faire face à la puissance de Nadal. L’espagnol retrouvera soit Murray soit Djokovic en finale.
Cela sera sa deuxième finale à Melbourne. Rafael Nadal a atteint ce jeudi midi la 15ème finale en Grand Chelem de sa carrière en battant en demi-finale le suisse Roger Federer en quatre sets (6-7, 6-2, 7-6, 6-4). Il tentera de gagner pour la 11ème fois un tournoi du Grand Chelem contre Murray ou Djokovic qui s’affrontent demain matin à 9h30 (heure française).
Depuis la finale de Wimbledon en 2007, le Suisse n’a jamais battu le Majorquin au cours d’un grand tournoi. L’histoire s’est répétée encore une fois aujourd’hui. Comme souvent, Roger Federer y a cru en début de match avant de s’effondrer par la suite. Il est parvenu à remporter à l’arrachée le premier set au tie-break mais s’est englué par la suite dans un match physique et intense dans lequel on aura vu la panoplie de chaque joueur. Mais plus le temps passe, et plus les fautes directes du suisse sont nombreuses, et plus Nadal prend le dessus.
Dans le premier set pourtant, Federer est encore en forme. Peu fatigué après sa démonstration contre Del Potro, il frappe bien les coups, enchaînant à merveille revers croisés, décalages coup droit et agressions suivies de montées au filet quand son adversaire tape un peu plus léger dans la balle. L’espagnol a du mal à suivre le rythme, ne joue pas très bien (comme souvent depuis des mois maintenant) mais arrive à garder la tête hors de l’eau pour atteindre le jeu décisif. Dans celui-ci, le Suisse prend le dessus et grâce à une faute en revers de son adversaire, parvient à empocher la première manche. Il enchaîne avec un break d’entrée de deuxième manche. C’est là que la machine s’enraye.
L’espagnol a du coeur, de la hargne, n’aime pas spécialement se faire marcher dessus comme ça. Il a du répondant, de l’abnégation, du courage et il le prouve. Presque dos au mur et malgré encore quelques grosses bévues (notamment en revers), il arrive à déstabiliser Federer qui perd progressivement de sa superbe. Pour remporter un point, le Suisse doit allonger le jeu, prendre des risques inconsidérés qui le poussent souvent à la faute. Les coups droits long de ligne ainsi que les frappes de plus en plus fortes ne passent plus ou arrivent dans la raquette du Majorquin qui enchaine les sprints. Rapidement, ce dernier remporte la deuxième manche aisément (6-2).
Petit à petit, il prend le dessus physiquement et mentalement sur son adversaire, le dégoutant progressivement. Malgré un léger mieux en début de troisième manche, Federer ne parvient plus à dominer le jeu et imprimer sa marque sur la rencontre. Il commet même des fautes grossières surtout en coup droit (63 au total !). Ces erreurs viennent se rajouter à l’efficacité de l’espagnol sur son service (77% de premier service). Perdu, le suisse change alors de stratégie et monte beaucoup plus au filet pour casser le rythme et abréger les points. Cela fonctionne un moment mais pas tout le temps. Cela lui a permis au point d’éviter l’humiliation qui se profilait et de sauver la baraque en ne perdant qu’au tie-break la troisième manche avant de résister puis de sombrer à la quatrième (6-4 pour Nadal) alors que de nombreuses opportunités de break lui avaient été offertes. Mais le Majorquin était trop fort, trop réaliste.
Il rencontrera en finale soit le Britannique Andy Murray, soit le Serbe Novak Djokovic. Dans tous les cas, cette rencontre s’annonce prometteuse.