Les temps sont difficiles, stress et inquiétude se sont mêlés à notre condition humaine. Suées et crampes à l’estomac sont devenues le lot quotidien d’une grande majorité de nos concitoyens. Boucler la fin du moins et avoir encore quelque chose à mettre dans notre assiette jusqu’au 31, une fois les factures sans cesse croissantes payées, devient de plus en plus difficile.  Sans cesse, on entend, dès que l’on tourne les boutons de la télé, de la radio, les pages d’un journal, parler de chômage, récession ou encore de délocalisation des entreprises afin qu’une minorité d’actionnaires puissent remplir un peu plus leur porte-monnaie de billets. La limite entre pauvreté et misère n’a jamais été aussi perméable. Un mauvais coup du sort et vous voilà dehors, un balluchon sur le dos, il vous faut trouver une place sous un pont. 

 

Le Crédit Municipal de Paris, aussi communément appelé, "ma tante", a vu son nombre de client augmenté de 30% l’année dernière, signe de la paupérisation de la population. En grande majorité, ce sont les femmes qui ont accourues chez "tatie". 

 

Afin de célébrer son 375ème anniversaire et de faire une BA, comme le ferait des scouts, le Crédit à décider de rendre les objets à leur propriétaire. Attention, cette mesure altruiste ne concerne que les articles d’une valeur inférieure à 150 euros. Une petite somme pour certains mais une vraie fortune pour d’autres. Un petit geste qui concerne 4000 "neveux" et "nièces" et faisable grâce aux bénéfices dégagés  en 2011.

 

Pour son directeur, Bernard Candiard, "le mont de Piété", un autre de ses surnoms, représente une planche de Salut avant de sombrer dans l’indigence. Des bijoux, des vins, des tableaux et autres breloques sont donc retournés dans les mains de leur propriétaire. Des bibelots souvent cédés à contre coeur pour pouvoir payer une note de gaz ou d’électricité, pour rembourser une partie des intérêts liés à un crédit ou tout simplement pour remplir son panier quand on doit passer au supermarché. 

 

Vendre des objets chez "ma tante" est une chose aisée et prend à peine quelques minutes. Il suffit de se rendre le coeur noué avec l’objet dont on veut se séparer, une expert l’analyse, propose un prix, comme si on pouvait refuser, et l’échange se fait. Une somme d’argent qu’il faudra bien entendu rembourser et la tendance actuelle est à l’allongement du délai de remboursement. 

 

Un beau geste, unique en son genre pour une banque. C’est justement le point qu’il faut souligner, le Crédit Municipal de Paris n’est pas une banque comme les autres, cependant il serait souhaitable que cette affaire fasse jurisprudence et que d’autres groupes financiers suivent le même exemple.