Les gouvernements se suivent, les lois en faveur de la culture pour tous ne cessent de favoriser l’usager mais on a beau faire, on a beau dire, la culture pour tous serait-elle une utopie ?

 

Je vais souvent assister à des spectacles payants comme gratuits. Dans cet article, je n’évoquerais que les spectacles gratuits. Force est de constater que nous voyons souvent les mêmes personnes c’est-à-dire des gens engagés dans la vie locale d’une manière ou d’une autre. C’est la réflexion que je tenais lorsque j’assistais en l’Eglise St Gilles de Bourg-la-Reine à un concert de musiques de Noël, concert gratuit et ouvert à tous. Je ne voyais dans cette église outre les mélomanes que des gens engagés dans des associations sociales, culturelles etc….

La culture ouverte à tous ? Oui puisque je me tenais à côté d’une personne vivant dans un quartier sensible mais engagée dans une épicerie sociale dans une ville voisine.

Alors quoi ? La distance. Non, on peut traverser Bourg-la-Reine de part en part en 20-25 mns. En effet, nous sommes la plus petite commune, en surface des Hauts-de-Seine et notre ville peut tout entière contenir dans le parc de Sceaux proche de notre petite ville de 20 000 habitants.

Alors que se passes-t-il ? Pensons-nous à tous ? Offrons-nous de la culture à toutes les couches sociales ? Ne sommes-nous pas dans nos choix élitistes ? Je ne le pense pas, du moins pour nous, car le panel de sorties culturelles est large.

Je citerais par exemple les expositions d’orchidées, cartophilie, créamode, dessin, montres mais aussi cirques, concert, bd, expo travaux réalisés par des femmes, histoire de la femme dans le monde, art moderne, hip hop, slam, etc…

Alors quelle est cette petite chose qui en retient certain ? Le trop facilement « ce n’est pas pour moi, je ne me mélange pas à ces gens-là etc….

Et pourtant, André Malraux comprenant le besoin d’ouvrir encore plus largement la culture à tous fut le premier à créer en province des Maisons de la culture.

Mais si la culture est ouverte à tous puisqu’elle descend « dans la rue » avec ses bd, ses tagues etc… ne peut être utilisée, « consommée » que par des gens qui ont une certaine appétence culturelle quelque soit leur âge, situation, nationalité. Si dès votre plus jeune âge, vous avez été voir des expositions en famille ou à l’école, vous en garderez un souvenir et y retourner plus tard. Ce qui est semé dans l’enfance se garde toute une vie. Mais pour garder cette semence en soi, il faut la cultiver, c’est-à-dire la partager, en parler en famille, amis etc…

Nous avons pour coutume dans notre ville d’avoir une exposition d’art contemporain qui dure trois semaines. Nous invitons à cette exposition des classes primaires et secondaires mais aussi des associations de jeunes. Tous répondent présents et sont contents de voir, d’apprécier ou  non, telle ou telle œuvre, de découvrir un artiste qui quelques années plus tard deviendra quelqu’un de célèbre. Ainsi semons-nous auprès des jeunes de tous quartiers une semence culturelle qui, nous le savons bien et y croyons fermement, grandira au fur et à mesure du développement humain de la personne.

Que serions-nous sans cette culture ? Un concert, une conférence va nous nourrir, forger nos goûts, notre jugement, nous éclairer, nous reposer, nous évader, nous permettre de voir les choses différemment et surtout de partager notre envie, nos choix et nos goûts car tel est le but de la culture se propager tout autour de nous. Les pouvoirs publiques seuls ne peuvent tout faire, c’est à chacun de nous de partager notre culture, au sens large, de la faire aimer et connaître au plus grand nombre.

Ainsi la culture est l’affaire de tous et non seulement de décrets et lois promulgués ainsi que de subventions distribuées afin de favoriser des artistes locaux dans l’expression de leur art.