Le Monde l’imagine rejoindre le grand Jean-Sébastien Bach au paradis. Il faut dire qu’il fut un de ses plus fidèles et fervents serviteurs. 

En effet, le claveciniste et chef d’orchestre hollandais est à l’origine du renouveau de la musique du Cantor dans les années 70. Avec son compère autrichien Nikolaus Harnoncourt, il a dépoussiéré l’interprétation de la musique baroque avec notamment l’utilisation d’instruments d’époque. 

Gustav Leonardt était aussi musicologue et c’est en s’appuyant sur les dernières découvertes musicologiques qu’il a eu l’idée d’essayer de nous faire entendre la musique de Bach, Haendel et autres musiciens baroques comme l’avait entendue les spectateurs du 18ème siècle. Les deux pionniers ont commencé par les cantates, n’hésitant pas à utiliser des jeunes garçons pour les voix féminines.


Il fut parfois fraichement accueilli et en particulier par les musiciens classiques qui critiquaient le son égrillard et le manque de justesse des instruments anciens. Le terme péjoratif de « baroqueux » a été  inventé à cette époque. 

Heureusement, le public a suivi et de nombreux artistes se sont engouffrés dans la brèche comme Philippe Herreweghe. 

Claveciniste exigeant, Gustav Leonhardt a formé de nombreux disciples désormais célèbres comme Ton Koopman.

Ce géant de la musique laissera le souvenir d’un artiste exigeant et sincère qui ouvrit la voie vers une autre façon d’aborder la musique ancienne. Il laisse une discographie importante. Ses interprétations des œuvres de Bach sont des références absolues et beaucoup le considèrent comme le plus grand claveciniste du 20ème siècle. Il faut l’écouter interpréter « les variations Goldberg » pour s’en persuader.


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