En 1888, cinq crimes épouvantables sont commis à Londres. Aujourd’hui, cette affaire criminelle mondialement connue serait-elle enfin résolue ?
C’est en tout cas ce qu’affirme Sophie Herfort, jeune Française, auteure du livre Jack l’Eventreur enfin démasqué, paru aux éditions du Seuil.
Whitechapel, quartier de toutes les débauches
Whitechapel regroupe, à l’époque, 200 asiles, 62 maisons closes, des Juifs Russes à n’en plus finir, des Français, des Irlandais, des Allemands, des Hindous… Un amas de pauvres ouvriers ayant fui leur pays, séduits par la révolution industrielle semblant s’emparer du tout Londres victorien. Mais les salaires sont minables, et près de 2000 ouvrières* doivent se livrer à la prostitution afin d’échapper à une extrême misère. C’est dans ce sinistre contexte qu’agira celui qui, plus tard, se fera appeler Jack l’Eventreur.
L’affaire JTR
Sans donner dans les détails spatio-temporels, l’affaire JTR ("Jack The Ripper") c’est sept abominables meurtres, dépassant chaque fois le degré d’horreur du précédent.
Cinq prostituées égorgées, quasiment décapitées au couteau, atrocement mutilées, certaines privées de leurs organes génitaux. Mary Ann Nichols, dite Polly, Annie Chapman, dite Dark Annie en raison de ses cheveux noirs, Elizabeth Stride, dite Long Liz, Catherine Eddowes, dite Kate Conway, et Mary Jane Kelly, dite Ginger sont, tour à tour, assassinées en l’espace de seulement deux mois.
On remarque toujours le même profil chez ces victimes, 45-47 ans, alcooliques, divorcées, sauf pour la dernière, âgée de seulement 24 ans.
Nul doute que l’assassin possédait des connaissances en anatomie, ne serait-ce animale…
Melville MacNaghten
Un taxidermiste, pourquoi pas… Mieux encore, un chasseur taxidermiste. Pour Sophie Herfort, un coupable se profile, Melville MacNaghten, chef de Scotland Yard dès 1890.
En 1888, MacNaghten, exploitant de thé en Inde, parcourt 8000 kilomètres pour rejoindre Londres, après avoir vendu quelques exploitations. En effet, un ami policier le recommande pour intégrer Scotland Yard.
Le chef Warren, en poste à l’époque, refuse catégoriquement de le recevoir. Quelques jours après, le corps d’une première prostituée est retrouvé.
D’autres indices troublants mènent à la piste MacNaghten, comme les lettres envoyées au graphologue chargé d’examiner les courriers de JTR, sur lesquelles figure "DSS", initiales de ce même expert.
Un morceau d’enveloppe retrouvé sur les lieux du premier meurtre. Un "2" et le mot "square" y apparaissent distinctement. MacNaghten résidait alors au 32, Warwick square.
La lettre "M" est fréquemment retrouvée sur les courriers de JTR, double initiale de Melville MacNaghten.
Les allusions faites au renvoi du chef Warren confortent également cette théorie. En effet, l’assassin prétendait avoir des vues sur le poste de chef de Scotland Yard et, surprise, les crimes cessèrent dès que MacNaghten obtint la place de Warren, le dernier meurtre survenant deux jours après la démission de ce dernier.
Un vulgaire différend ?
Et si ces meurtres atroces ne résultaient que d’un vulgaire différend ? Plus de 130 ans après, tout est possible. Mais alors que Sophie Herfort semble persuadée d’avoir levé le voile, une ombre subsiste tout de même au tableau: les écritures de JTR et MacNaghten diffèrent. L’analyse graphologique est formelle. Mais dans ce cas, pourquoi MacNaghten aurait-il brûlé l’ensemble du dossier JTR ? Peut-être pour s’éviter une inculpation de meurtres de la part du véritable éventreur…
* Chiffre donné par Scotland Yard en 1888.
[b]Bravo pour cet article. Cette énigme policière est fascinante à plus d’un titre, que dis-je mythique. Vraiment bravo.
Petit bémol cependant, la dernière personne tuée âgée de 24 ans ne devrait pas faire partie des victimes, elle ne correspond pas du tout au profil, et chaque expert vous dira qu’un tueur en série ne change pas si facilement de cibles et de méthodes..Cela reste donc étrange, mais pour le coup l’identification est bluffante.
TOm[/b]
Oh là là, je me rends seulement compte de ce commentaire (encore un souci de boîte mail pff).
Merci, oui, en effet, pour ce qui est de la dernière victime, rien n’est moins sûr.
L’écriture différentente n’était qu’un jeu de MacNaghten pour ne pas se faire
appréhender.