Le grand quotidien Herald Tribune, reprend et analyse les propos tenus par la nouvelle ministre des Finances, C. Lagarde, où celle-ci estimait devant l'Assemblée Nationale, la semaine dernière, que les Français pensaient un peu trop alors qu'il leur faudrait travailler plus. Voilà sans doute, un des aspects de ce qu'est et sera la "nouvelle politique" , à la sauce Sarkozy, s'abrutir de travail, et laisser son cerveau au vestiaire. L'UMP aurait-elle peur de perdre les prochaines élections, au point de vouloir que nos concitoyens cessent de penser ?

De plus, si effectivement la France est le pays des Lumières, en dépit de tous ces discours pseudo-économiques sur l'état de l'économie de la France, rappelons …

qu'effectivement même si les Français pensent beaucoup (reste à vérifier, au vu des dernières élections présidentielles), même si les 35 heures ne sont pas parfaites, il n'en demeure pas moins que les travailleurs français sont parmi les plus productifs, et les plus compétitifs tant sur le marché européen, que sur le marché mondial. Travailler n'a jamais empêché de penser, et penser n'a jamais empêcher de travailler, mais il semble que pour la nouvelle équipe dirigeante faire les deux soient un peu trop difficile…

“Don't think so much, French government says”, voilà le titre d’un long article du quotidien International Herald Tribune, qui revient sur les propos tenus la semaine dernière par la nouvelle ministre des Finances, Christine Lagarde.

Le candidat Sarkozy nous avait déjà asséné, tout le long de sa campagne son « travailler plus pour gagner plus », il semble que maintenant enfin apparaissent les grandes lignes du programme économique du président Sarkozy, qui peuvent se résumer ainsi « travailler plus et penser moins ».

Le grand quotidien anglophone est revenu sur les propos de la ministre des Finances, Christine Lagarde. En effet, la semaine dernière, celle-ci avait déclaré à l’Assemblée que la «France est un pays qui pense. J’aimerais vous dire: assez pensé maintenant, retroussons nos manches». Dans son article, l’auteur souligne qu’en effet, en France, «pays qui a produit les Lumières», la «pensée a perdu de son cachet dans le gouvernement du Président Sarkozy».

«Le nouveau président lui-même a cultivé cette image de non-intellectuel», analyse le Herald Tribune. Le journal reprend, les propos, plutôt clairs du chef de l’Etat à la télévision le mois dernier: «Je ne suis pas un théoricien. Oh, je ne suis pas un intellectuel! Je suis quelqu’un de concret!»… Cependant, il semble que le message n’ait pas convaincu, ceux que l’on se plait à qualifier d’intellectuels. «Ce dédain pour la réflexion est peut-être allé trop loin», analyse Elaine Sciolino, auteur de l’article et pour illustrer son propos elle est allé interroger notre philosophe number-one, accroc aux chemises blanches et aux studios télé, j’ai nommé le lumineux BHL. «C’est le genre de chose que vous pouvez entendre dans des conversations de café, de la part d’abrutis qui boivent trop», déclare BHL dans le Herald, il est intéressant de noter qu’au contraire de ce qu’on pourrait penser notre penseur millionnaire a une longue expérience des bistrots de quartier ! «A ma connaissance, c’est la première fois dans l’histoire moderne de la France qu’un ministre ose débiter ce genre de phrases. Je suis pro-américain, pour le marché, j’aurais donc pu voter pour Nicolas Sarkozy mais cette tendance anti-intellectuelle est une des raisons pour laquelle je ne l’ai pas fait.», heureuse surprise de découvrir une des raisons pour laquelle BHL n’a pas voté Sarko, l’anti-intellectualisme, étrange aussi de se rappeler que voilà quelques mois, le même BHL livrait l’admiration et l’estime qu’il avait pour Nicolas Sarkozy…mais bon, cela relève-t-il sans doute des mystères de la Pensée, ou bien encore une forme philosophique du concept de la girouette, ou peut-être est-ce philosophiquement tendance d’enfin se rendre compte de ce qu’est la véritable « nouvelle politique » façon Sarkozy, où démagogie primaire et idéologie de comptoir trouvent enfin une reconnaissance politique ! BHL, qui a écrit un livre sur le voyage de Tocqueville aux Etats-Unis, et sans doute une part de lui se prend-elle pour Tocqueville, précise que la ministre, lorsqu’elle a invoqué Tocqueville dans son discours, a été «trop sélective» dans ces citations du philosophe du XIXe siècle. «Il lui a suggéré de relire les œuvres complètes. Sur son temps libre», s’amuse à commenter le Herald Tribune. Alain Finkielkraut, l’autre intellectuel convoqué, télé-philosophe et ex-chantre de l’autoritarisme façon Sarkozy, semble lui aussi découvrir l’aspect démagopopulopétainiste de la « nouvelle politique » initié par notre bien aimé Président : «Quelle absurdité de dire que l’on devrait penser moins, assène-t-il. Si vous avez la chance de consacrer votre vie à la pensée, vous travaillez en permanence, même dans votre sommeil.» Avec ironie, le quotidien souligne toutefois que «Sarkozy n’est pas un nain intellectuel. Ses discours de campagne étaient truffés de citations de grands penseurs français», et en effet, les discours du candidat Sarko étaient bel et bien fournis en matière de citations, sentences de philosophes, penseurs, etc.…Cependant, utiliser des citations, pompées un peu partout, ne relève pas d’un grand effort, de nombreux bacheliers s’y sont exercés voilà quelques semaines. Sans doute, les propos invoqués dans cet article n’étaient pas ceux du président Sarkozy, mais il n’empêche qu’ils émanent de celle qui est en charge des Finances françaises, et le contenu, quelque peu douteux de cette phrase, qui paraitra sans doute à certains, bien innocente, apporte un peu plus de détails quant à l’évolution voulue par Sarkozy. Si en effet, la plupart de nos intellectuels nationaux n’ont pas le talent, le charisme, la force de conviction de grands hommes du passé, il n’en demeure pas moins, que ce type de propos a des relents nauséabonds, relents de période de l’Histoire où il ne faisait pas bon de penser. Mais qui dit penser, dit aussi créer, dit aussi s’exprimer, faire usage de sa liberté,etc….La ministre veut-elle une nation de bœufs, qui s’échinent au travail, et s’abrutissent en regardant TF1, chaîne officielle de l’UMP ? Il est certain que si les Français suivent les propos de notre nouvelle ministre, notre très cher président a toutes les chances d’être réélu dans cinq ans….mais désolé, la France a été le pays des Lumières, et le reste, même si nos intellectuels ne semblent plus être à la hauteur, Voltaire, Diderot et les autres continuent de nourrir notre nation…