Le Sinistre de l’Intérieur, Claude GUEANT, avec la complicité de son homologue du Travail, Xavier BERTRAND, a publié en date du 31 mai 2011 une circulaire aux préfets dont l’objet était « La maîtrise de l’immigration professionnelle », dans laquelle il est écrit, notamment : « En effet, la priorité doit être donnée à l’insertion professionnelle des demandeurs d’emploi aujourd’hui présents, qu’ils soient de nationalité française ou étrangère, résidant régulièrement en France. Il vous appartient donc de veiller à ce que les demandes d’autorisation de travail soient instruites avec rigueur. Cette rigueur doit être d’autant plus marquée que l’emploi visé ne nécessite pas de qualifications particulièrement élevées. La procédure de changement de statut (étudiants demandant un titre de séjour professionnel) devra faire l’objet d’un contrôle approfondi. L’exception prévue pour les étudiants qui sollicitent une autorisation provisoire de séjour dans le cadre d’une recherche d’emploi doit rester rigoureusement limitée. Le fait d’avoir séjourné régulièrement en France en tant qu’étudiant, salarié en mission ou titulaire d’une carte « compétences et talents » ne donne droit à aucune facilité particulière dans l’examen de la procédure de délivrance d’une autorisation de travail. » Certains préfets ont mis toute leur énergie dans l’application, à la lettre, de ces instructions. Résultat : des étudiants étrangers, hautement qualifiés grâce à un cursus effectué en France, en partie à la charge du contribuable français, n’ont plus le droit d’apporter leurs compétences à des entreprises françaises, sauf à entrer dans la clandestinité !
Nous formons des jeunes qui, leur diplôme en poche, vont aller travailler dans des entreprises étrangères en leur offrant tout le savoir que nos grandes écoles leur ont transmis ! Certains d’entre eux, embauchés déjà avant la proclamation des résultats, ont vu leur contrat de travail annulé, car le visa de travail leur avait été refusé. Il y aurait même eu deux cas de ce type dans des ministères… Ces cerveaux étrangers qui ont déjà tendance à privilégier des pays anglophones au détriment de la France, on les stigmatise encore au lieu de profiter de leur savoir pour enfin imaginer, inventer, créer et déposer des brevets, ce que bon nombre de pays ont compris et appliquent avec frénésie. Il est pourtant évident que les postes que pourraient occuper ces étudiants étrangers, souvent, ne trouveraient pas de candidats français, notamment pour des raisons liées au niveau du salaire proposé. Ce qui est certain aussi, c’est que ces diplômés étrangers, embauchés de façon régulière par les entreprises, contribueraient à la richesse nationale par leur travail, bien évidemment, mais également par leurs cotisations et leurs impositions, et donneraient de l’espoir et de l’exemplarité aux jeunes de nos banlieues en leur montrant qu’un immigré qui réussit n’est pas forcément un sportif ou un artiste, mais peut aussi être un chercheur, un ingénieur, un technicien.
Claude GUEANT et Xavier BERTRAND sont dans le nouveau parti des crétinistes?
D’abord, nous n’avons pas pour vocation d’accueillir tous les diplômés du monde (pour pasticher M. Rocard), mais surtout, c’est faux, car de nombreux « diplômés étrangers » occupent des postes en France (mon docteur par exemple, un Camerounais du Cameroun) parce qu’ils ne sont pas pourvus par des diplômés français. Et c’est très bien ainsi !
Évidemment, il serait stupide de se priver, si nous en avions besoin, de gens bien former, pour la recherche (c’est déjà le cas) ou comme ingénieur (j’en connais). Mais si nous n’avons pas de poste à pourvoir (ce qui est le cas pour nos jeunes diplômés) que pouvons-nous faire s’ils vont ailleurs ? Sans doute que dans les pays anglophones leur formation dans nos écoles est reconnue à sa juste valeur (contrairement à ce qu’il se dit) !
Mais peut-être souhaitez-vous que l’État (c’est-à-dire nous) les prenne à leur charge pour ainsi alourdir le surplus de fonctionnaires ?
Une autre raison est que ces diplômés étrangers manquent cruellement à leur pays ! Nous leur avons payé leurs études ? Hé bien tant mieux, je suis ravie et fière de contribuer à la formation d’une élite qui servira plus tard leur pays ! Car il est des pays où cette main-d’oeuvre hyper diplômée manque cruellement.
Noedi, morsque vous faites allusion aux médecins étrangers, vous évoquez un autre problème.A savoir qu’à cause du numérus clausus qui interdit de dépasser un certain nombre de diplômés de médecine, nous sommes obligés d’avoir recours, notamment dans les hôpitaux, à des médecins ayant fait leurs études à l’étranger; mais leur diplôme n’est pas assimilé au diplôme français, et ils sont sous-payés, pour ne pas dire exploités. Le cas que j’évoque est celui des étudiants étrangers ayant fait leurs études en France.