Le printemps arabe, aux allures précoces car commencé dès janvier avec la révolte tunisienne, continue à répandre ses accents démocratiques encore aujourd’hui, il est vrai que vu le climat que l’on a ces jours-ci, il n’est pas difficile de se croire en période printanière.

Les choses ont bien changé au Maroc, Tunisie, Algérie, Lybie et en Egypte, mais dans des proportions inégales. Un dictateur reste cependant indéboulonnable et sourd aux revendications de son peuple et de la communauté internationale, le maître de Syrie, Bachar Al-Assad a même la prétention de les défier. Dans le sang et la poudre émanant des canons de mitraillette, le tyran reste en place, il réprime de façon violente depuis plus de 7 mois une nation en ébullition qui rêve de changements profonds. Il conseille aux puissances occidentales de ne pas faire un amalgame entre son pays et les autres états qui ont été touché, comme une maladie incurable à ses yeux, par ce vent de revendications libérales, dans le sens social du terme. Son attitude hostile a même été condamnée de façon unanime par la Ligue Arabe et les Nations Unies. Il se présente devant eux comme étant un rempart contre les islamistes et prévient que si au nom de la Démocratie, les forces d’Occident franchissent les frontières de son pays avec les armes, d’ailleurs cela semble un peu paradoxal, un nouveau bourbier tel l’Afghanistan pourrait voir le jour. Intervenir contre Al-Assad serait prendre le risque de dépenser des milliards d’euros, de faire perdre des vies aux soldats du ponant et de la population locale, d’entrouvrir la brèche d’une nouvelle crise mondiale et cela pendant plusieurs années. Avec ce genre de discours, Al-Assad tente d’assurer sa place sur le trône de plus en plus chamboulé face aux opposants voulant imposer un dialogue pour d’éventuelles concessions. A la guerre pour la liberté se mêle une guerre des médias, l’ONU affirme que la répression a fait plus de 3000 victimes tandis que le gouvernement syrien accuse des bandes armées indépendantes d’être à l’origine des massacres, les mêmes qui aurait tué plus de 1000 agents des forces de l’ordre. Tel un pénitent sur le chemin de croix, Assad reconnait que des erreurs de jugements ont été commises et il souhaiterait même une amélioration de la situation. Espérons que les choses s’améliorent dans le pays pour éviter que de plus graves déconvenues ne puissent arriver, que ce rempart auto-proclamé contre les relents arriérés d’un groupe de fanatiques religieux voulant imposer un régime digne des temps anciens, ne puissent prendre le contrôle.