Toutes ces personnalités n’ont plus de crédibilité aux yeux des pauvres camerounais !

 

La préoccupation peut sembler banale, surtout quand l’on sait que le Cameroun compte à ce jour officiellement près de 300 partis politiques. Et pourtant ! Pour la dernière présidentielle qui s’est ténue le 09 octobre dernier, 23 candidatures ont été validées. Cependant, jusqu’ici, l’on présentait Ni John Fru Ndi comme l’un des rares  opposants  n’ayant jamais servi dans un gouvernement camerounais comme ministre… aussi, de par ses différents scores obtenus  lors des différentes consultations électorales, c’est en toute logique qu’il était présenté comme le principal opposant à l’actuel président Paul Biya. D’ailleurs, ses près de 11% enregistré lors du scrutin présidentiel du 09 octobre dernier en sont la parfaite illustration.

Crée en au lendemain de la libéralisation du terrain politique au Cameroun à l’aube des années 1990, le Social Démocratic Front a suscité auprès  de nombreux camerounais beaucoup d’espoir. Seulement, au fil des années, cette formation politique n’a pas pu s’adapter à l’évolution des choses. C’est ainsi que face à cette démarche statique, de nombreux cadres qui faisaient pourtant la force de cette formation politique ont quitté la barque pour créer eux-mêmes leur formation politique. C’est le cas de Bernard Muna, Jean Jacques Ekindi, et tout récemment Edith Kah Wallah…

En outre, malgré toutes ces défections parfois spectaculaires, le chairman du parti de Bamenda s’est toujours opposé à toute collaboration  avec le parti au pouvoir. Ce n’est que tout récemment qu’on a commencé à noter un certain rapprochement surprenant entre Ni John Fru Ndi et le président Paul Biya. En effet, les deux jadis pires « ennemis » se sont rencontrés pas moins de trois fois ces derniers mois ;  une chose qui ne s’était jamais produit – du moins officiellement – depuis l’entrée de Fru Ndi dans l’opposition en 1991. C’est ainsi que de nombreux observateurs ont vu en ce rapprochement un signe de perte de vitalité pour celui en qui de nombreux camerounais avait placé leur espoir. Au lendemain du scrutin présidentiel du début de ce mois, Fru Ndi a comme à son habitude refusé de reconnaitre une quelconque défaite que lui attribuerait le conseil constitutionnel. Avec six autres opposants, ils ont signé ce qu’ils ont baptisé l’appel de Yaoundé, pour appeler le peuple camerounais à ne pas reconnaître une éventuelle victoire de Paul Biya. Seulement, l’homme du « Soffa Dont Finich » a affiché une étonnante  volte – face au lendemain de la proclamation des résultats de la dite  élection, en disant qu’il « a pris acte de la réélection de monsieur Paul Biya ». Aussi, le natif de la région du Nord Ouest est allé plus loin en disant attendre du nouveau pouvoir la réalisation de tout ce qui  a été promis aux Camerounais durant la campagne électorale.

L’on se souvient aussi bien que ce n’est pas la première fois que monsieur Fru Ndi nargue ses militants de la sorte. En effet,  ses différents appels pressants invitant en début de ce processus électoral les camerounais à ne pas s’inscrire sur les listes électorales sont encore présentes dans l’esprit de nombreux camerounais. Toute chose qui aurait expliqué le fort taux d’abstention enregistré pour ce scrutin présidentiel 2011, en dépit des efforts déployés par Elections Cameroon (ELECAM). Face à cette « mort » du leader de l’opposition Camerounaise, de nombreux spécialiste se demandent d’où viendra finalement le changement tant attendu au Cameroun. Car il ne sera pas surprenant pour les camerounais de voir Fru Ndi dans les tous prochains jours ministre dans le gouvernement de monsieur Paul Biya. C’est alors un peuple camerounais en quête d’un leader incarnant les valeurs patriotique et républicaine qui assiste à ce spectacle désolant orchestré par  l’homme qui jusqu’ à tout récemment était appelé « opposant historique à monsieur Biya » !