Un Etat protectionniste est un Etat qui, par une politique économique intervient dans l’économie du pays. Celle-ci consiste à protéger ses producteurs face aux producteurs d’autres pays pour les favoriser et entrer dans un mécanisme.

 Dans le but d’y parvenir, l’Etat va donc instaurer plusieurs mesures, comme par exemple le tarif douanier. Ce dernier est considéré comme un protectionnisme par les prix, en instaurant une taxe sur les importations, celle-ci sont donc plus chères sur le territoire et le consommateur a des chances de se pencher vers le produit qui sera le moins cher donc de production nationale. Le tarif douanier en plus de cet effet sur la consommation, a aussi un effet sur la production nationale, qui va augmenter, les importations, elles, vont décroître étant donné que la consommation des produits importés diminue et que la production locale augmente. D’autres protections consistent à des restrictions quantitatives, c’est le cas par exemple du quota, le pays qui importe se fixe un plafond en termes de volume ou de valeur d’importations sans jamais le dépasser, ce afin de protéger la production du pays. Par exemple, le Japon et la Corée ne peuvent exporter vers la France que respectivement 84000 et 50000 téléviseurs. Parfois, ce sont les pays exportateurs eux-mêmes qui s’"auto restreignent", ce système est utilisé par les pays exportateurs afin de préserver leur monopole. Les subventions sont des aides données par l’Etat aux producteurs nationaux, c’est en quelque sorte un tarif douanier inversé, on va donner de l’argent aux producteurs nationaux au lieu de taxer les producteurs étrangers.  

 


Bien entendu, le protectionnisme, comporte certains avantages comme des inconvénients, nous allons donc les analyser afin de déterminer une position par rapport à la question pour ou contre le protectionnisme.

 

A court terme, le protectionnisme :

– protège l’emploi, dans certains secteurs où la concurrence est rude en aidant à la reconversion, c’est en quelque sorte une exportation du chômage. Et cette protection de l’emploi va permettre par la suite à une augmentation du pouvoir d’achat.

A long terme, le protectionnisme : 

– C’est un facteur d’indépendance nationale, le pays ne dépend plus des exportations des autres puisqu’il y a ce qu’il désire sur le territoire national.
– Aide les industries naissantes qui débarquent sur le marché, en effet le protectionnisme peut servir de "base de lancement" dans le commerce internationale pour un pays ou une zone régionale qui veut s’insérer dans des procédures de libre-échange. 
– Les revenus de la protection tarifaire, par exemple droit de douane, permettent de financer la croissance.

 

Concernant les inconvénients il est légitime de citer : 

– la stagnation de l’innovation par la pérennité des appareils produits, ce qui va tendre vers une baisse de la consommation des produits nationaux et donc à long terme une baisse de l’emploi. Cela est donc dû à la non satisfaction du consommateur (qualité, prix, facteur mode). Il faudrait donc que le pays, tout en produisant avec ses propres industries reste à la page des innovations mondiales.
– De plus, le protectionnisme par la fermeture du marché et le ralentissement des exportations, va ralentir la croissance des Pays En Développement et donc accroître leur endettement. 

Ces inconvénients ont donc amenés la plupart des pays a adopté une autre politique économique, le libre-échange.
Le libre échange est donc un système permettant la libre circulation des biens et des services. Il a été explicitement mis en œuvre au sortir de la Seconde Guerre Mondiale avec les accords de Bretton Woods en 1944 et les accords du GATT en 1947, ce dernier prônait le libre-échange par des règles écrites et certaines interdictions comme le dumping, c’est à dire vendre un produit moins cher à l’étranger que sur son propre territoire, ce qui détruit les industries étrangères.
Le but était que le monde soit un grand marché de biens et services. Par la suite, de nombreuses zones de libre-échange ce sont créés pour que les membres de ces zones puissent bénéficier entre eux de tarifs préférentiels.

Ainsi s’est créé la Communauté Economique Européenne (CEE, future UE) en 1957 à la suite du Traité de Rome, l’Accord de Libre Echange Nord-Américain (ALENA, 1994) et le Mercosur sont aussi des zones de libre échange.
Le libre-échange permet une baisse des prix des biens et services car le consommateur a plus de choix et les producteurs doivent baisser leur prix, par cette baisse de prix, la demande est stimulée et on assiste à une croissance économique forte.
Cependant cette incitation à toujours gagner plus amène à un déclin dans certaines activités surtout quand il s’agit de petites entreprises nationales mais aussi pour les salariés, à la renonciation à certains avantages sociaux.

 Le protectionnisme, comme le libre échange est un système comportant ses avantages et inconvénients, le risque du protectionnisme est qu’à l’excès on risque de tomber dans la fermeture totale et l’autarcie, qui rappellerait un peu l’ex-URSS. Tout comme l’excès du système de libre échange conduirait à la création d’une élite fermée dominant les marchés économiques mondiaux. Il est donc plus pertinent de privilégier le libre-échange mais avec certains éléments du protectionnisme qui garantirait la pérennité des économies de chaque pays.             Mais c’est ce que toute économie fait de nos jours. Faut-il être plus égoïste pour sauver son économie ? Il est certain qu’il faudra faire des sacrifices pour en sortir. Et comme certains le disent si bien "Rien de tel qu’une bonne guerre pour relancer le pays". C’est certes radical et inimaginable, mais cela fait 38 ans, depuis le choc pétrolier de 73, que nous sommes sur la face B ou sur phase ascendante de la croissance. La seconde guerre mondiale avait permis de sortir de cette phase et même de connaître "l’anomalie" des 30 glorieuses et sa croissance hors norme. Doit-on en arriver à ces extrémités ?