C’est une "tradition", un "rituel", qui au fil des ans est devenue un passage quasi obligatoire lors de toutes les cérémonies protocolaires de remises de récompenses du milieu automobile. Qui n’a jamais pu "admirer" sans comprendre pourquoi, les pilotes automobiles victorieux en train d’arroser copieusement le public au champagne après une remise de récompenses? Beaucoup d’entre vous j’en suis certain se sont déjà indignés devant un tel "gâchis" du précieux liquide, mais savez-vous pourquoi les vainqueurs se voient précisément offrir du champagne, et pourquoi ces derniers le "partagent" généreusement avec le public? Savez-vous d’où vient cette "tradition" faite de bulles? 

 

 

"Oui", à chaque triomphe le rituel est le même. Une pratique faisant partie de la cérémonie de clôture des courses automobiles (notamment) consistant à doucher les supporters venus en masse au pied du podium pour acclamer leurs héros du jour.

 

Le choix du champagne.

 

 

 

 

Tout remonte à l’année 1950 lors de la création du championnat du monde de Formule 1. A la suite d’une course organisée à Reims sur le Circuit de Gueux en guise de Grand prix de France,  et pour la toute première fois, le vainqueur de la course (Fangio pour ne pas le citer), se voit offrir par les organisateurs de l’époque ( Paul Chandon Moët et son cousin, le comte Frédéric Chandon de Brailles), un jéroboam de Champagne.

Un "cadeau" à la fois luxueux et logique, le champagne étant le produit phare de la région éponyme. Une bonne promotion culturelle et commerciale en réalité pour la région, la course étant couverte déjà à l’époque par de très nombreux médias.

Un cadeau considéré à l’époque comme sympathique, qui ne manquera pas de satisfaire à la fois les organisateurs, les pilotes et surtout les médias qui par leurs écrits marqueront les esprits sur cette "donation" française.

 

Pour les personnes n’étant pas adeptes et connaisseuses des diverses contenances de nos bouteilles, il faut savoir que le Jéroboam (qui doit son nom à Jéroboam, un roi d’Israël ayant vécu au premier millénaire avant Jésus Christ ) est une bouteille pouvant contenir jusqu’à 3 litres de liquide, étant aussi appelé "Double magnum" dans le bordelais.

Vous l’aurez compris, après un tel succès, le champagne continuera d’être offert aux gagnants suivants, et continuera à travers les époques d’être offert aux gagnants des futures courses automobiles avant de gagner petit à petit les autres sports de la planète.

Pourquoi "doucher" le public?

Comme nous l’avons vu, "offrir" le champagne lors de la remise des récompenses trouve son origine en Champagne, et donc du fait en France. Cocorico.

La seconde partie du rituel consistant à copieusement arroser la foule de la douceur piquante des bulles de champagne trouve elle aussi son origine en France. Et oui, arroser la foule provient aussi d’un évènement français qui avouons le pour le coup, viens surtout d’un malheureux hasard.

 

 

 

 

En 1966, la plus célèbre des courses d’endurance du monde, les mythiques "24 Heures du Mans", vont être bien malgré elles le commencement d’une tradition dont raffolent encore aujourd’hui les spectateurs de courses automobiles.

Alors que Joseph Siffert vient de remporter la course dans sa catégorie  au volant d’une Porsche 906 (une course qui restera mythique étant remportée ex-aequo  dans la catégorie reine par deux Ford de la même écurie), ce dernier se voit offrir par les organisateurs et comme le veut dorénavant la coutume un jéroboam de champagne. Malheureusement pour lui, le champagne servit par les organisateurs était "chaud" et le bouchon "sauta" seul, arrosant d’un jet alcoolisé le public présent sous le podium. Une mésaventure qui allait rester un moment culte du sport automobile, et qui pourtant était un fait du hasard plus que inattendu.

 

 

 

 

L’année suivante, un américain, Dan Gurney, remporte à la surprise générale l’épreuve reine d’endurance (les 24 Heures du Mans)avec une Ford privée faisant la nique aux mastodontes de l’époque de la discipline, à savoir les Ford GT40 d’équipes et Ferrari.

Admirateur du malheureux geste de Joseph Siffert l’année précédente, Dan Gurney a voulu à son tour fêter cette victoire "surprise" en "douchant" le public au champagne. 

Une douche pour le coup complètement "volontaire" qui deviendra comme les années qui ont suivi l’ont prouvé, un vrai "rite" de la course automobile.

Voilà pourquoi donc, les vainqueurs de courses automobiles se voient offrir du champagne à chaque remises de récompenses, et voilà donc pourquoi ceux-ci "offrent" leurs bulles au public venu les acclamer. C’est donc la France qui est à l’origine de ces "baptêmes alcoolisés",  et qui année après année ont su s’implanter dans l’ensemble des sports de haut niveau international.

Finalement, lorsque l’on y pense, chaque remise de récompenses à travers le monde contient sa petite touche "Made in France" et cela, personne ne pourra jamais nous l’enlever, Cocorico !!