Quel rapport peut-il exister entre les destinées d’une firme multinationale et un monument historique du Beaujolais ? La mondialisation lie l’essentiel à l’instantané…

Lorsque le Groupe Von ESSEN achète, en 2007, le château de BAGNOLS, dans le Rhône, c’est pour y réaliser un investissement lucratif. Le groupe gère ainsi 26 châteaux consacrés à l’hôtellerie de luxe.

Le groupe a-t-il fait des mauvais choix, ou la politique du groupe se révèle-t-elle être défaillante ? Toujours est-il, qu’avec une quarantaine d’employés, et un chiffre d’affaires estimé entre 3 et 4 millions d’euros, le château de Bagnols revient donc à la vente, avec une exigence de …10 millions d’euros. 

Non pas que l’hôtellerie de luxe connaisse un tassement de son activité, mais la rentabilité de l’hôtel – le groupe ne communique pas ses résultats, il est donc difficile d’en connaître la réalité – a du subir le choix de conserver l’hôtel ouvert toute l’année (contre 9 mois sur 12 auparavant). A moins, que la désaffection de ce gite de luxe ne s’explique par le déclassement de son restaurant gastronomique, La salle des gardes. Ce dernier a en effet perdu la seule étoile, que le célèbre guide Michelin lui accordait. Toujours est-il, que même si le château continue à demeurer la seule étoile, brillant hors du territoire britannique, du groupe Von Essen , il n’en demeure pas moins réservé à une clientèle fortunée avec des chambres, facturées de 480 à 1600 € la nuit.

Edifié par Guichard d’Oingt au XIIIème siècle, le château est donc à nouveau proposé à la vente. Détail insolite de l’aventure, c’est la Couronne britannique, que le Beaujolais a combattu au cours du Moyen Age, qui dirige les opérations.

En effet, le groupe Von Essen, dirigé par la magnat de la finance, Andrew Davis, est criblé de dettes pour environ 280 millions d’euros. Ce surendettement (intenable pour la survie de l’activité) a amené le gouvernement britannique à en prendre la tutelle. Aussi, se retrouve-ton aujourd’hui avec un chateau du patrimoine français, sous tutelle du gouvernemnt britanique.

Classé Monument Historique en 1926, le château de Bagnols suscite déjà l’intérêt de plusieurs grands groupes, spécialisés dans l’hôtellerie de luxe. Les dernières rumeurs, qui devraient être officialisées avant la rentrée, laissent entendre que le château français restera…étranger.  Lorsque l’on sait, que la région du Beaujolais a vu des investisseurs étrangers acquérir des vignes entières, on se réjouit à l’idée que cette mondialisation (tant décriée par ailleurs) ait pu faire revivre un monument de l’histoire de cette région des Pierres Dorées.