La sécheresse, cela n’arrive pas qu’aux autres, résidentes et habitants de zones dont l’habitat traditionnel est adapté à d’extrêmes écarts de température, de pluviosité, &c. Une sécheresse prolongée peut ruiner le propriétaire d’une demeure construite sur des terrains argileux. Avec le changement climatique, ses aléas, même des habitants de Savigny-sur-Orge dans l’Essonne peuvent, d’une année sur l’autre, se retrouver contraints de se réfugier hors de leur domicile ou d’avoir à envisager de très lourds et coûteux travaux.

Le risque naturel de retrait-gonflement est devenu en France la deuxième cause d’indemnisation derrière les inondations. En période de sécheresse prolongée, les habitations récentes (construites depuis l’adoption généralisée des parpaings, du béton…) sont exposées à des risques de fissures lourdes.
Solène Méric, du site Aqui, signale que « près de 8 000 communes françaises, réparties dans 90 départements qui ont été reconnues au moins une fois en état de catastrophe naturelle » de ce fait. La liste pourrait s’allonger au cours des années à venir.

Évidemment, c’est davantage en Gironde, ou en Occitanie, plus qu’en Seine-Saint-Denis, que les risques les plus forts, dus à la conjonction de terrains très argileux exposés à une sécheresse durable, sont constatés. Mais vous l’avez constaté : après un temps sec prolongé, de forts orages sont à prévoir. La sécheresse provoque le retrait, donc des fissures des parois des habitations, le gonflement  amplifie les dommages portant sur l’ossature, les soubassements, et cela peut aller jusqu’au décollement d’un appentis, d’une petite pièce annexe du bâtiment principal.

La charpente peut être affectée, les dallages extérieurs et carrelages intérieurs se fissurent, et la fracture des tuyauteries et canalisations n’est pas à exclure.

La première chose à faire, à défaut de consulter directement le dossier départemental des risques majeurs, est d’évaluer son exposition à ce type de risque. Le site Argiles.fr permet de déterminer si son actuelle ou future habitation se situe sur une zone d’aléas moyens ou forts. Ne croyez pas que l’aléa moyen implique d’envisager des mesures préventives « moyennes », soit moindres. En revanche, les zones faiblement exposées ne devraient impliquer que des dommages limités ou, s’ils sont importants, à des habitations souffrant de défauts de construction (et au bout de dix ans, la garantie décennale peut être caduque dans la plupart des cas). Le risque est aggravé par la présence d’arbres à proximité du construit.

La prévention consiste à étanchéifier (par exemple en créant une ceinture antiracines) et drainer. Pour les nouvelles constructions (maisons neuves, agrandissements), il convient de prévoir soigneusement le type de fondation adaptée à la situation et au terrain (en pente, exposé ou non au ruissellement). Les constructions doivent être rigidifiées en prévoyant des chaînages et des poteaux d’angles formant cadres. Un « trottoir » périphérique, entourant l’habitation, ménageant une légère pente (pour éviter la stagnation des eaux), peut s’imposer. La récupération des eaux pluviales et la dimension d’une fosse septique (si le raccordement au réseau collectif n’est guère envisageable) doivent faire l’objet d’études de capacité.

S’il est envisagé d’adjoindre une annexe, un joint de rupture s’impose entre les murs mitoyens. Toutes les mesures à prendre sont consignées dans un document consultable en PDF sur le site du ministère de l’Écologie. N’attendez pas d’être surpris par l’ampleur d’éventuels dégâts, visitez le site Argiles.fr (lien ci-dessus), et si cela s’impose, téléchargez sans attendre ce PDF comportant des fiches techniques. Mieux vaut prévenir que guérir, surtout si les indemnisations ne permettaient pas de véritablement se prémunir de la perspective, le coup suivant, de se retrouver au milieu d’une ruine devenue vraiment inhabitable…