En 1320, la chevalerie française voit naître son sauveur en Bretagne. Dans 17 ans, la guerre de 100 ans éclatera autour d’obscures raisons de revendication de lignage royal. Les anglais sont en droit de prétendre à la couronne française. Jeanne d’arc s’opposera à eux. Elle finira brûlée vive à Rouen.

 

Mais revenons à l’homme qui nous intéresse. Un futur connétable, l’un des plus grands que la France ait sans doute connu.

 

Outre son physique disgracieux, son existence ressemble à ce que Disney montre de la chevalerie. Des écrits de l’époque l’ont qualifié de l’enfant le plus laid qu’il y eut de Rennes à Dinan. Enfant belliqueux, son père se désintéressa de lui au profit de sa fratrie cadette de 6 enfants. Bien qu’aîné, il n’eut aucun droit de sa part au noble enseignement de la chevalerie.

 

Qu’à cela ne tienne ! Il sera reconnu pour son talent, et ce respect, il l’arrachera à la pointe de l’épée.

 

En 1335, se déroule à Rennes un tournoi de chevalerie, auquel il a –cela s’entend- interdiction formelle de participer. Il se débarrassera, masqué, de la totalité de ses adversaires avant de refuser de livrer combat contre son père. Il est alors âgé de 15 ans. Sa légende commence à s’écrire.

 

En 1357, il est fait chevalier après s’être illustré lors du siège de Rennes. Dès lors s’enchaîne pour lui campagnes et batailles pour la possession du duché de Bretagne entre Anglais et Français. Anglais qui, au cours de ces campagnes,  affubleront Du Guesclin d’un surnom à la hauteur du respect sans borne qu’ils ont pour son génie tactique, son charisme et son habilité dans les armes : Le dogue noir de Brocéliande !

 

Il s’agenouille devant Charles V en 1361, défaisant au passage l’armée du roi de Navarre, et il reçut en récompense le duché de Normandie.

 

Quelques péripéties dont une capture plus tard, on le retrouve en pleine quête d’épuration du mal qui gangrène la France, à savoir les grandes compagnies, des bandes de mercenaires indisciplinées et sans foi ni loi qui se vendent au plus offrant. Il en fera une armée régulière qu’il conduira en Espagne, libérant Castille du joug d’un roi dont le nom laisse deviner les sévices que son peuple subissait sous le règne de Pierre le cruel.

 

Il revient en France en 1370, élevé au rang de connétable –c’est-à-dire seigneur des armées. Il lui est confié la tâche de bouter les armées anglaises hors de France. Il s’y emploiera à merveille, préférant aux campagnes tambour battant avec l’ensemble de l’ost français les campagnes réfléchies et méthodiques.

 

 

En 1380, après une nouvelle campagne contre les grandes compagnies, il les accule dans la ville de Chateauneuf-de-Randon, mais meurt 15 jours avant la reddition du bastion. On suppose qu’il a bu de l’eau glacée alors que la chaleur était trop élevée.

 

Son corps fut alors renvoyé en Bretagne, mais seul le cœur y parvint. Le squelette reposait à saint Denis, et les cendres à Montferrand.

 

La légende de Du Guesclin s’éteint avec lui, puisqu’on ne lui connaît aucun enfant. Il reste aujourd’hui un personnage très controversé historiquement, considéré comme un traître par les Bretons déjà très nationalistes, et il fut soupçonné par le roi lui-même à son époque. On l’a également suspecté de s’être offert la particule devant son nom qui lui aurait permis de s’inventer un noble lignage.