La pression sur les demandeurs d’emplois s’accentue encore un peu, avec une décision portée par le maire de la ville de Thonon les Bains. S’en prendre aux enfants serait-il l’arme secrète pour aider à la reprise de l’emploi dans notre pays ?  


Le maire UMP de Thonon les Bains, Jean DENAIS, fait parler de lui et de sa ville ces derniers jours, même si cette médiatisation risque fort de ne pas accroitre la renommée de la cité savoyarde. En avril dernier, le maire faisait adopter une nouvelle méthode de sélection des enfants, pouvant bénéficier de la cantine scolaire. Le critère retenu : l’emploi des parents, ou dit autrement, un chômeur ne pourra pas inscrire son rejeton à la cantine. Il est déjà étonnant, à une époque où on connait le dernier menu de la victime « dépravée » puis « réhabilitée » de D.S.K., qu’il ait fallu à nos limiers de journalistes plus de deux mois pour se rendre compte d’un tel règlement.

Interrogé, Jean DENAIS a affirmé vigoureusement, qu’il ne s’agissait pas de « stigmatiser les chômeurs » mais bien de choisir un critère, reposant sur la plus grande capacité pour ces demandeurs d’emplois de s’occuper de leurs enfants.  Ce langage politiquement correct masque les tentatives (renouvelées) de la part de la majorité de culpabiliser les demandeurs d’emplois . « Ils n’ont pas de travail, ils ont le temps de s’occuper de leurs enfants ». C’est ce que sous-entend a décision, même si personne n’ose le clamer haut et fort, se souvenant du tollé déclenché par l’attaque en règle contre l’assistanat de la part du ministre Laurent Wauquiez.

 

Néanmoins, le maire s’en défend, précisant que les parents, pouvant justifier de la convocation à un entretien d’embauche ou à une formation, pourrait, exceptionnellement, laisser leurs enfants à la cantine scolaire.  Il faudrait donc désormais demander au Ministère du Travail d’établir en urgence une note, interdisant aux employeurs d’appeler un candidat le matin pour un rendez-vous le jour-même, ce qui rendrait impossible la justification d’un tel entretien. On se rend compte de l’absurdité de la situation. On imagine mal un demandeur d’emploi préciser à son éventuel futur employeur, qu’il accepte de le rencontrer la semaine suivante, mais qu’il lui faudrait une confirmation écrite de ce rendez-vous ou à défaut une durée d’entretien ne dépassant pas une certaine durée (« Vous comprenez, je dois récupérer mes enfants… »).

 

Décidément, on a du mal à comprendre les arguments avancés, alors que la mairie fait partie de la chaine de solidarité, censée épauler les foyers, traversant des moments difficiles. Monsieur Jean DENAIS a oublié que sa maison est gravée d’une inscription indélébile : Liberté (de choisir une alimentation régulière et saine à ses enfants), Egalité (entre tous les parents, sans discriminations), Fraternité (Epauler les personnes en difficulté passagère).