La justice des vainqueurs est en marche en cote d’ivoire, et elle s’efforce de satisfaire aux caprices des nouveaux dirigeants dans leur volonté délibérée d’anéantir l’opposition politique, afin de s’éterniser au pouvoir.

Au 21e siècle, il serait utopique pour quiconque possédant toutes ses facultés mentales de se borner à croire à la possibilité de retourner au parti unique plus de 20 ans après son abolition. Mais pour les méthodes de violence qu’on leur connaît, et qu’ils ne tardent pas à utiliser pour parvenir à leur fin, les tenants actuels du pouvoir ivoiriens, vieux pour la plupart peuvent caresser, sans risquer de se cogner la face, ce rêve à jamais révolu. Un rêve si cher à leur cœur qu’il faut « tuer » la jeunesse, l’avenir politique de la cote d’ivoire. «Le général » Charles Blé Goudé, tout le monde le connaît pour son charisme et son franc parler. Et s’il y a une chose qu’on peut lui reprocher, c’est sa capacité hors norme à mobiliser les foules là où son ancien camarade du syndicat radical des élèves et étudiants de cote d’ivoire, Soro guillaume mobilise les armes.  A la force bestiale des armes, Blé goudé a toujours opposé la force des arguments. A la répression dans le sang et la violence, il a préféré maintes fois la force de la mobilisation populaire. Est-ce là un crime ?  En tout cas ça en a tout l’air en cote d’ivoire où le non droit règne en maître absolu. Le paradoxe de l’absurde qui veut que les gens honnêtes soient poursuivis par des criminels. Blé goudé est donc recherché mort ou vif ; c’est ce qu’on ne peut que comprendre à travers  ce mandat d’arrêt international émis contre lui par le nouveau procureur de la république, Simplice Koffi qui estime que l’ancien leader des jeunes patriotes est passible de poursuite judiciaire pour s’entre rendu coupable entre autre de vol aggravé, détournement de deniers publics, pillage, concussion et atteinte à l’économie publique. S’il faut accorder du crédit à l’impartialité de la justice ivoirienne en reconnaissants que  ces faits  pourraient être vérifiés, le premier ministre actuel Soro guillaume est tout aussi coupable des mêmes crimes, et encore pire. Le dira t-on assez, il a été chef rebelle pendant plus de 8 ans. Sa rébellion a divisé le pays en deux et pillé littéralement les ressources du cacao, forestières et minières de la partie nord qu’elle a occupée. Des morts, il y en a eu par milliers et de nombreuses personnes ont été spoliées de leurs biens. En s’arrêtant seulement à ses crimes, Guillaume Soro devrait être aujourd’hui à la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan et nom au sommet d’un gouvernement. Mais que non, la parodie de justice continue, et pendant que les chefs de guerre gambadent librement, rançonnant les pauvres populations dans une impunité totale, on veut assassiner la démocratie en décapitant l’opposition. Charles Blé Goudé, c’est plus de 70% de la jeunesse qui se reconnaît dans un homme qui doit cet acharnement contre sa personne à ses idéaux d’une Afrique plus maîtresse de son destin. Idéaux d’autant plus dérangeantes que l’ONU et la France lui en veulent également.

Depuis 2005, le jeune leader est sous sanction onusienne, frappé d’interdiction de voyage doublé du gel de ses avoirs à l’étranger pour dit-on incitation à la haine. Mais l’homme a l’habitude de la clandestinité comme il aime à le dire lui-même et sa carrière politique n’a jamais été de tout repos à l’instar de son mentor Laurent Gbagbo et de tous ceux dont les idées s’opposent à la conception occidentale de l’Afrique. En 1998, alors qu’il n’était qu’un syndicaliste, il a été enchaîné sur son lit d’hôpital, un épisode de sa vie qui l’a fortifié depuis.

 En attendant, une forte récompense est sans doute proposée à celui qui ramènera mort ou vif « Le général de la rue » au bord de la lagune Ebrié pour le livrer à ceux qui s’apparentent plus à des hommes forts qu’à des dirigeants.