Les technologies de l’information et de la communication (TIC) ont joué un rôle incontournable dans les révolutions qu’ont connu les pays arabes ces derniers mois.

De la mobilisation des foules au partage des informations, les TIC et les réseaux sociaux particulièrement ont été d’une importance hautement stratégique. C’est ainsi que de nombreux autres pays au statut démocratique douteux ont commencé a afficher une certaine crainte vis – à – vis de ces « choses ». Aussi, au regard de la contagion qu’on a noté dans le monde arabe, certains spécialistes ont redouté l’effet domino que pouvait générer ces événements sur le reste du continent africain.

Seulement, au regard des disparités profondes qui existent entre les comportements au Maghreb et ceux au sud du Sahara, il était difficile d’accorder du crédit à cette inquiétude des spécialistes. Car l’utilisation qui est faite de l’internet dans les pays du Maghreb n’a rien à voir avec celle de ceux d’Afrique  noire.

Bien que vivant eux – aussi dans une relative misère, les maghrébins ont pu dénicher toutes les opportunités qu’offre la toile mondiale.  Au Cameroun par exemple, sur dix clients que vous rencontré dans un cybercafé, sept sont des femmes en quête d’époux blancs ; et les trois autres pouvant être soit des étudiants, enseignant ou journalistes. Ainsi, on constate que la quasi-totalité des camerounais qui consultent régulièrement les blogs et les journaux en ligne camerounais n’est constitué que de ceux de la diaspora et quelques rares intellectuels de la place. Même sur les réseaux sociaux, les jeunes camerounais passent plus leur temps à se chercher des « amis » qu’à lire des articles consacrés à l’actualité de leur pays. Les seuls sites internet recevant le plus de visiteurs locaux sont ceux du ministère de la fonction publique et de l’enseignement supérieur. Parce qu’on y trouve régulièrement les avis de recrutements à la fonction publique pour le premier, et les bourses d’étude pour le deuxième. Même au niveau de la création des blogs, on constate la aussi que la quasi – totalité des blogs camerounais sont détenus par des compatriotes de la diaspora.

En temps normal, en cette veille d’élection présidentielle au Cameroun, on devrait observer un certain engouement des camerounais sur la toile. Mais, tel n’est pas le cas ; difficile de trouver sur internet la page facebook  des leaders politiques ou même encore les activités de ces derniers. Même les rares forums existants ne semblent rien dire aux internautes ;  pourtant l’on sait que l’une des choses que monsieur Paul Biya pourrait se targuer d’avoir donné aux camerounais est la relative liberté d’expression et d’opinion.