«  Ensemble pour des actions urgentes en faveur des enfants de la rue » : c’est sous ce thème que se célèbre ce jeudi 16 juin 2011 la journée de l’enfant africain. Un thème qui exprime clairement une  volonté de la communauté africaine : celle de trouver enfin des solutions urgentes et efficaces contre ce phénomène des enfants de la rue.  

Au moment où cette catégorie sociale retient pour une première fois l’attention  des dirigeants africains, une petite balade au cœur de Yaoundé la capitale camerounaise nous a permis de confirmer nous aussi l’ampleur du phénomène.

Selon une étude menée par  la fondation Bernède, les enfants de la rue sont évalués à près de 10 000 rien que dans la seule ville de Yaoundé. Ici, on entend par enfants de la rue, ces jeunes enfants âgés entre 10 et 20 ans qui n’ont ni famille ni domicile. Au quotidien, ils survivent grâce à certaines activités improbables telles que le lavage des véhicules, la mendicité, les agressions et aussi, la récupération des morceaux de ferrailles, pour ensuite les vendre à certaines sociétés métallurgiques de la ville. Tard dans la nuit, après une journée de dur labeur, ces derniers se couchent sur des débris de carton sur les vérandas de certains grands magasins de la ville, ou encore dans les jardins publics. Mais avant ce repos mérité, ces « délinquants » se positionnent dès une certaine heure de la soirée dans certains coins obscurs du centre ville ; malheur pour vous si vous passez par là. Car ils vous dépouilleront de tout. Et pour pire si vous êtes une femme, vous courez un grand risque d’être violée. Afin de garder un moral toujours au top, les enfants de la rue consomment régulièrement de la drogue et beaucoup d’alcool.

Le phénomène des enfants de la rue reste un problème social préoccupant au Cameroun ; une situation qui empire au jour le jour ; car leur nombre ne fait qu’augmenter, avec la misère ambiante que connaissent des milliers de familles camerounaises. Du côté du ministère camerounais des affaires sociales, on semble débordé par le phénomène. Grâce au projet de lutte contre le phénomène « des enfants de la rue » et de la délinquance juvénile au Cameroun  avec l’appui des initiatives de l’allègement de la dette multilatérale du Cameroun, le ministère  des affaires sociales tente depuis quelques années de replacer certains de ces enfants dans leur familles, ou encore dans les quelques rares structures d’accueil du pays. Une opération qui se solde le plus souvent toujours par un échec, faute de suivi minutieux. Car lorsque ces derniers retournent en famille, ils sont très mal accueillis ; et ne se voyant pas accepter par les siens, ils jugent nécessaire de retourner vivre « librement » dans leur « jungle » de la rue.

Mieux vaut tard que jamais ! s’il a fallu attendre 2011 pour que l’union africaine se rende à l’évidence de l’ampleur de la  situation  de ces  enfants qui pullulent les rues africaines, il ne nous reste qu’à souhaiter que cette bonne volonté sortent des colloques, séminaires, conférences et autres,  pour cette fois se manifester par des actions concrète et perceptibles sur le terrain !