Les rituels contraceptifs, ces pratiques d’un autre temps, d’une autre époque, sont mises en place par les mères Africaines, pour tenter de préserver la virginité et l’innocence sexuelle de leurs filles. Des pratiques condamnées par bien des institutions, par bien des associations, mais qui continuent aujourd’hui d’avoir libre cours sur le sol du continent Africain. Des rituels tenant d’avantage de la mutilation corporelle, qui ne cessent jour après jours de tronquer l’apparence morphologique des jeunes femmes Africaines, et qui ne cessent d’être effectuées en toute impunité par les mères de familles pensant agir pour le bien de leurs enfants.
Des rituels connus comme par exemple l’excision, mais des rituels moins connus comme par exemple le « Repassage des Seins ». C’est d’ailleurs sur ce dernier exemple que nous allons nous attarder tout particulièrement ici même.
Le « Repassage des Seins ».
Le « Repassage des Seins », est une technique, une pratique, un rite, effectuée exclusivement sur les individus de sexe féminin, et plus particulièrement sur les jeunes filles commençant leur puberté.
Comme tout un chacun le sait, à la puberté, le corps change. En effet, le développement morphologique important se déroulant généralement entre l’âge de 10 ans et celui de 18 ans, voit les corps changer, se transformer, et devenir plus « adultes ». Des modifications qui au fil du temps font apparaitre de nouveaux désirs chez les adolescents, et notamment le plus redouté des désirs des mères Africaines, à savoir le désir sexuel.
"Groupe Tartine"
Un désir qui sur le continent Africain est tel un fléau pour les mères de familles, tant la sexualité « libre » est développée sur le continent. Malgré cela, le manque de contraception engendre des dérives importantes, car le manque de protections, au delà du fait qu’il suscite un risque non négligeable de transmission des maladies sexuellement transmissibles, engendre aussi des grossesses non désirées chez les jeunes adolescentes au grand dam de leur parents. Alors comment lutter contre ces grossesses précoces sur un continent bien démuni de toutes formes de contraceptions efficaces et durables?
Pour pallier ces craintes tout à fait légitimes et compréhensives des parents et plus particulièrement des mères de familles, des méthodes ancestrales sont appliquées afin de prendre le moins de risques possibles quand à l’intérêt des jeunes hommes pour les jeunes femmes. Des méthodes dont vous serez seul juges de la légitimité et qui aujourd’hui encore sont appliquées à outrance dans certaines régions du continent Africain.
Parmi ces méthodes, il en est « une », appliquée notamment au Cameroun, mais aussi en Guinée, qui consiste à « stopper » toute pousse des glandes mammaires et donc du fait, tout développement de la poitrine chez les jeunes adolescentes. « Oui », une pratique appelée « Le Repassage des Seins » et consistant à « brûler » les glandes mammaires pour éviter que les jeunes femmes ne deviennent trop attirantes pour la gente masculine.
Le « Repassage des Seins », une pratique ancestrale qui consiste donc à brûler les glandes mammaires de jeunes femmes, à l’aide d’objet au préalable chauffée à outrances, comme par exemple des pilons, ou encore des spatules à couscous. Parfois les mère de familles utilisent aussi des pierres plates chauffées durant de longues minutes pour ensuite les appliquer à vif sur les seins naissant de leurs enfants. Une application de l’objet brulant qui se fait durant de longs moments sous les cris des victimes, et qui se réitèrent durant de longs jours pour éviter toutes pousses de seins comme nous l’avons au préalable vu. Parmi les autres objets, les plus récurrents sont notamment les feuilles, les serviettes bouillantes, les feuilles brûlantes, voir le sel, le pétrole, etc.
Une technique par la chaleur démesurée donc, qui consiste avant tout à faire « fondre » le noyau existant du sein, afin de ralentir au maximum le développement de celui ci. Il faut savoir malgré tout qu’il existe aussi, d’autres méthodes pour réaliser cette « castration » mammaire, et notamment celle de l’écrasement de la glande mammaire sous la pression d’objets en tous genres.
Les Chiffres.
Le Cameroun, est un pays qui compte pas moins de 19 Millions d’habitants (chiffre arrêté à Juillet 2010), pour une proportion de 50,6% de femmes approximativement. Ce qui revient donc à dire qu’il y a à peu près 10 millions de femmes dans le pays, et que celle ci sont démographiquement supérieur en nombre aux hommes. En 2007, les spécialistes s’accordaient à dire que l’Afrique composée de environ 1 Milliards d’habitants, était composée de 22 Millions de personnes atteintes du VIH, et que cette épidémie était en constante évolution. Au Cameroun, selon une étude réalisée en Mai 2004, pas moins de 12% des habitants du pays seraient contaminés par le virus du Sida, un taux contesté par beaucoup, mais pourtant bien réel.
Selon le projet « Tantines » mis en place il y a quelques mois au Cameroun, et d’après une étude réalisée sur le terrain par les membres de l’association éponyme, plus d’une adolescente sur cinq au Cameroun est « victime » de grossesses précoces, tout en sachant que suite à cela, pas moins de 37% des jeunes femmes abandonnent le système éducatif, ce qui n’ai pas fait pour développer au final le taux d’alphabétisation du pays, ni même les conditions de vies à terme de ces jeunes mères en manque de repères lorsqu’elles se retrouvent comme c’est parfois le cas, abandonnées par leur proches.
Autre preuve de ce phénomène, cette étude réalisée en 2004 lors de l’étude démographique et de santé du Cameroun, où à Yaoundé par exemple, qui est la capitale du Pays, environ 13.7% des adolescents garçons et filles de 15 à 19 ans ont déjà eu un enfant, tandis que 4.3% des filles étaient à cet époque et pour la même tranche d’âge, enceinte de leur premier enfant. Dans ce pays, l’âge moyen du premier rapport sexuel pour un garçon est de 18 ans, alors qu’il est pour les femmes de 15 ans. Des rapport sexuels qui sont très jeunes pour les femmes, d’autant plus que 60% des jeunes Camerounais ont des rapports sexuels réguliers avant l’âge de 16 ans. Une précocité de l’âge du premier rapport sexuel chez la femme qui n’est pas fait pour arranger les chiffres précités, et qui ne fait que renforcer le risque de dérives en l’absence notamment de contraception efficaces.
Les chiffres déroutants, effarants, qui ne font que renforcer les peurs en tous genres des mères de familles qui désireuses de souhaiter un avenir florissant pour leurs enfants, cherchent à les protéger par tous les moyens, et parfois malgré les jeunes filles elles mêmes. C’est donc à cet effet, et pour pallier à tous ces risques, que les mères de familles ont recours (notamment) au « repassage des seins ». Du fait, selon une étude réalisée par les anthropologues Flavien Ndonko et Germaine Ngo’o en 2005 et réalisée dans 10 provinces du Cameroun sur 5661 filles et femmes âgées de 10 à 82 ans, pas moins de 24% des femmes ont confié avoir subit des « repassages des seins », soit un quart de la population sondée. Une étude qui a aussi permis de déterminer que 7% des personnes sondées avaient avouées s’être elles mêmes pratiquées cette « castration » en raison notamment de moqueries et/ou de complexes.
24% des femmes donc sont victimes de cette technique de « contraception » venue d’un autre temps, sur une population féminine d’environ 10 Millions de personnes, cela signifiant qu’au Cameroun, environ 2.5 Millions de femmes sont ou ont été victimes de ce genres d’actes de « bienveillance » désespérés.
Que faire pour lutter?
Que faire pour lutter contre ce genre de pratiques? A vrai dire, il serait aisé de blâmer les mères de familles pour ce genre d’acte, du fait notamment de la barbarie non dissimulée de ces pratiques, mais ces dernières n’ont la conviction d’agir que dans l’intérêt de leurs enfants, et dans le but de les protéger de la tentation et des fléaux sexuels de leur pays. Une nation touchée de manière importante par le Sida, les MST en tous genres, les grossesses précoces, etc, qui ne cessent d’attiser les peurs des mères de familles aspirant à des vies meilleurs pour leurs enfants et plus particulièrement leurs filles.
Il faut savoir qui plus est, qu’en Afrique, il existe aussi à ce jour encore la tradition du mariage « précoce », aussi appelé mariage « forcé » consistant à marier très jeunes les adolescents, et plus précisément les adolescentes. Or, pour pouvoir « marier » son enfant, il faut que cette dernière fasse preuve d’une vraie maturité physique, et dans ce cadre, certaines mères, n’hésitent pas à « repasser » leurs filles pour ralentir le développement de leur morphologie et ainsi leur éviter le mariage.Un sévices corporel réalisé cette fois ci de la même façon mais pour des raisons complètement différentes mais toujours dans le but de veiller et protéger sur les jeunes filles.
Dans tous les cas, une seule et même question se pose, à savoir que faire pour enrayer ce fléau tout en continuant de protéger ces jeunes femmes? Plusieurs éléments de réponses sont bien sûr avancer mais ceux ci seront-ils réellement efficaces :
Encourager les dialogues familiaux liés à la sexualité.
Discuter afin d’encourager les enfants à se préserver de toutes activités sexuelles le plus longtemps possible (abstinence)
Sensibiliser les enfants sur les risques réels et prouvés qu’ils encourant avec cette sexualité précoce.
Encourager les jeunes à se protéger le plus possible en cas de rapports anticipés
Un fléau qui ne cesse de s’accroître et d’inquiéter au sein de la communauté internationale dans un pays fortement touché par les risques d’une dérive sexuelle mal maîtrisée et mal protégée. Une technique mise en place et appliquée par bienveillance par des mères de familles soucieuses du bonheur futur de leurs enfants et qui « préfèrent » les mutiler plutôt que les voir gâcher leur avenir à long terme. Une prévention par les actes plutôt que par l’information et le dialogue pour des mères démunies et victimes elles mêmes, pour la plupart dans leur enfance, de ces « castrations » mammaires à outrance. Pour enrayer ces pratiques de « repassage » ou tout du moins tenter de ralentir le phénomène, que faudrait-il faire réellement et efficacement? L’abstention serait certes la solution la plus radicale et la plus efficace, mais qui pourrait se vanter d’appliquer une abstention totale lorsque l’on sait qu’un seul rapport suffit à prendre des risques irrémédiables? La seule solution aujourd’hui, est donc la protection, et plus largement l’usage du préservatif afin d’enrayer à la fois le fléau expansif du Sida, et celui des grossesses précoces ce qui aura à terme pour effets de rendre inutile la pratique des « repassages des seins ».
Sources :
A LIRE EGALEMENT : "Viol Correctif : Fléau Sud Africain sur fond d’Homophobie"
Mieux vaux prévenir que guérir!!
comme tu le dis blâmer ces femmes ne sert a rien il faut prendre le problème à la souche, informer ses femmes, les éduquer. Il faudrait également faire l’éducation des jeunes concernant les risques des rapports non protégés. Ses mères font ce qu’elles pensent être le mieux pour leur filles comme toutes les mères du monde.
C’est un sujet dont je ne connaissais pas l’existence, très bien traité sans jugements ni préjugés.
Un article qui fait froid dans le dos et qui laisse à réfléchir ! Malheureusement, les mères reproduisent de génération en génération les rites qu’elles ont elles même subies, et seule l’éducation et la prise de conscience pourront changer les choses. Il faut se rappeler qu’en France il n’y a pas si longtemps que cela, enfanter dans la douleur était normal !
[b]Titemaman,
merci pour ta visite, et pour ce commentaire.
Oui c’est vrai que ce genre de choses est effroyable, mais il est vrai aussi que les sentiments sont partagés du fait que les mères réitèrent ce qu’elles ont vécu plus jeunes, croyant fermement que ainsi elles réussiront à protéger leur filles..Une réaction qui quelque part est humaine, alors que le moyen utilisé pour le faire est digne d’une vraie barbarie..C’est un vrai paradoxe entre protéger ses enfants de souffrances futures en leur infligeant des souffrances au présent..
Amitiés
Gros Bisous
Tom[/b]
[b]Pat31,
merci pour votre passage et pour votre réaction sincère et éclairée.
Oui ce genre de choses est effroyable mais vous avez tout à fait raison lorsque vous dîtes que les mères ne font au final que reproduire le schéma qu’elles mêmes avaient subies plus jeunes.
Je suis pour ma part tout à fait d’accord avec vous sur le fait que seul l’éducation et une vraie prise de conscience en profondeur permettront de stopper ce genres d’agissements, mais n’oublions pas que malgré tout les droits de la femme évoluent petits à petits dans le monde et que de jour en jours de nouvelles prises de consciences et de positions sont faites.
En France par exemple, les femmes n’ont acquis le droit de vote que après la seconde guerre Mondiale ce qui au final n’était que il y a 70 ans, tandis qu’elles n’ont obtenu le droit légitime à l’avortement qu’il y a à peine 50 ans, ce qui est très récent aussi en fin de compte.
L’Afrique rattrape petit à petit son « retard » sur les moeurs des civilisations plus anciennes, mais l’Afrique est morcelée il faut aussi en être conscient, de nation très jeunes qui pour la plupart n’existe pas depuis plus d’un siècle..Ces nations ont réussi en 100 ans à peine, voir beaucoup moins ailleurs, à rattraper un retard considérable, et nul doute que dans quelques années, le retard sera même comblé à tous niveaux..
Pour en revenir à cet histoire, oui c’est vrai et je suis d’accord c’est effroyable, mais quel jugement devons-nous avoir vis à vis de ces mères? Pour ma part je suis partagé.
Amicalement
TOm[/b]
bonjour Tom,
votre article nous apporte des informations terribles sur des pratiques éducatives qui nous sont étrangères.Je les condamne avec vigueur, mais je ne condamne pas les mères qui les utilisent en toute bonne foi, dans l’intérêt de leur enfant.
L’éducation ,seule éradique ces conduites détestables.
[b]RaisinFraise,
merci pour votre gentille visite et pour ce commentaire.
Oui comme vous le dites si bien dans votre commentaire, comment condamner ces mères qui pensent agir (avec leurs moyens) pour le bonheur de leur filles et pour la protection de ces dernières? Pour autant comment ne pas condamner de telles méthodes de lacérations et de mutilations du corps humains? Une situation paradoxale finalement, car la pratique est détestable et scandalisante mais la raison est compréhensible (ou presque)..
[u]Que faire alors?[/u]
Une chose est sûre, l’éducation, tout comme la prévention, et la fin du caractère tabou de la discussion au sein des foyers des pratiques sexuelles permettront très certainement d’enrayer ces phénomènes, mais le chemin est encore (trop) long..
Amitiés
Tom[/b]
Super article ! Et une dure réalité.
SUPER…
Votre article est très intéressant ! Je ne savais rien de cette pratique alarmante
[b]Kris,
merci pour ton passage et pas de soucis pour le mettre ou tu sais..sourires.
Merci en tous cas pour tes compliments qui me touchent vraiment beaucoup.
Amitiés
Tom[/b]
[b]Claire,
Merci d’être venue par ici.
Oui ce genre de choses et fort méconnue mais pourtant fort présent dans certains pays. J’ai jugé nécessaire d’en parler pour attirer ne serait ce que un peu l’attention des gens sur ce genre de pratiques obsolètes et déshumanisantes. Merci en tous cas à vous.
Amicalement
Tom[/b]
Kris,
merci pour ton passage et pas de soucis pour le mettre ou tu sais..sourires.
Merci en tous cas pour tes compliments qui me touchent vraiment beaucoup.
De rien l’Ami, comme tu vois sur les commentaires des Amis C4N, beaucoup ignorent cette pratique, malheureusement comme beaucoup d’autres… 🙁
Je te renouvelle toutes mes félicitations pour ton article, qui vaut tous les beaux discours que nous entendons à la télé sur la prévention.
Pendant longtemps pour faire de la prévention je partais un mois par an en Afrique, et c’est pour cela que j’apprécie ton article (continu l’Ami) Pour beaucoup d’entre nous ton article vos plus que des millions d’Euros donnés à Sidaction !!!
MERCI….
Article très intéressant sur le plan des conditions de vie de la femme dans le monde , ce processus est juste terrible .. les pratiques Africaines , sont terribles maintenant leurs conditions de vie le sont aussi . Mais a ce moment la que dire aussi des asiatiques et leurs pieds ? et si nous nous penchions réellement sur le sujet on pourrait trouver bien d autres pratiques ignobles et barbares , propres à chaque pays , chaque religions ..
Bel article et très instructif.
Mademoiselle
[b]Kris,
Il est vrai que cette pratique est fortement méconnue, et c’est pour cette raison je pense, qu’il est important d’en parler à titre informatif, et qui sait de peut être médiatiser un peu plus ce genre de choses.
Je ne sais pas cependant si cet article vaut tous les meilleurs discours et si il équivaut aux millions du Sidaction mais c’est gentil en tous cas..sourires.
Merci en tous cas à toi Kris
Amitiés
Tom[/b]
[b]Mademoiselle,
Merci pour ton passage demoiselle, et pour tes compliments qui me touchent.
Oui c’est vrai que de nombreuses pratiques au travers du globe mériteraient d’être évoqués, comme notamment le vitriolage en Asie du Sud, ou encore les réductions de pieds, etc. Des thèmes que je risques d’aborder prochainement, mais nous verrons bien.
Aujourd’hui Emilie, tu as tout à fait raison sur le fait que ces pratiques sont terribles pour les femmes et plus particulièrement les jeunes femmes en Afrique, mais que leur conditions de vie ne sont effectivement pas meilleure, en raison notamment d’un manque d’éducation notable, et d’une place dans la société minimisée…Un gros boulot en perspective avant que les mentalités changent.
Merci en tous cas pour ton passage..sourires.
Très Gros Bisous
TOm[/b]