Voilà dix ans que ce concept existe et n’a pas encore disparu de nos écrans, hélas. Ça ne mérite pas un anniversaire mais on peut s’étonner que ça ait pu durer si longtemps.

Rappelons que la première émission du genre s’appelait « Big Brother » et faisait allusion au formidable livre d’anticipation de George Orwell intitulé « 1984 ». Big Brother, c’est le symbole de la privation des droits fondamentaux et de la vie privée. Les individus sont surveillés en permanence.

Faire du spectateur un voyeur, voilà le principe de l’émission. Combien de pitoyables acteurs découverts durant ces dix ans : de Loana, la bimbo siliconnée à Vincent Macdoom en passant par Mickael Vendetta. Quelques chanteurs ou chanteuses révélés par la Star Academy, c’est maigre comme bilan. Olivia Ruiz, qui est sans doute celle qui a le mieux réussi, a été éliminée en demi-finale.

C’est le degré zéro de la création. Dans un premier temps, les participants étaient des inconnus dont le moteur était : gagner un peu d’argent assez facilement et un peu de notoriété.

Puis on a fait appel à des célébrités en bout de course qui espéraient revenir au-devant de la scène. Ce qui a donné des spectacles pitoyables. Où est la dignité dans tout ça ?

Heureusement le succès de ces émissions a fini pas se démentir et la dernière en date, « Carré Viiip » a mis la clé sous la porte.

Des anciens participants se sont aperçus qu’ils auraient pu gagner un peu plus et leur avocat, maître Jérémie Assous, a réussi à extirper pas mal d’argent aux chaînes indélicates.   

Je me suis toujours demandé pourquoi on appelait ça « téléréalité ». Une dizaine de candidats enfermés dans un loft sous le regard d’une caméra ne se comportent pas de façon normale.

De quoi vous plaignez-vous, me direz-vous, il suffit de ne pas regarder. Certes, je peux me vanter de ne jamais avoir regardé ce genre d’émission mais on peut être désolé que l’argent dépensé pour ces sous-produits n’ait pas servi pour payer des comédiens ou des artistes qui auraient été ravis de travailler.

Je me demande s’il y a un rapport entre les goûts des téléspectateurs et leur façon de voter ?