L’on se souvient encore que les difficultés qu’a connu la Côte d’ivoire cette année venaient du fait d’un désaccord profond entre la commission électorale et le conseil constitutionnel. L’un, ayant désavoué l’autre dans le processus de publication des résultats. Toute chose qui a fait basculer le pays presque dans l’anarchie totale avec deux présidents, deux gouvernements, tous en quête de légitimité.

C’est sans aucun doute pour ces raison que le Cameroun qui connaitra les présidentielles cette année 2011 a voulu toiletter la loi sur Elecam (Elections Cameroon), pour éviter ce genre de chose. Juste après la session ordinaire du parlement camerounais au mois de mars dernier, une autre session – extraordinaire – a été convoquée, pour étudier trois projets lois dont les deux premières concernaient les élections présidentielles et l’autre les questions d’énergie.

La première était un projet de loi complétant et modifiant certaines dispositions de la loi n° 2006/011du 19 décembre 2006 portant création, organisation et fonctionnement d’Elecam ;  le deuxième projet visait  la modification de la loi du 17 septembre 1992 et fixant les conditions d’élection et de suppléance à la Présidence de la République ; le troisième projet de loi quant à lui était relatif au secteur électrique. En substance, Concernant la loi sur Elecam, le Président de la République proposait deux modifications importantes :

Premièrement, Il veut enlever à Elecam le droit de publier les tendances. Aussi,  la publication des résultats devrait désormais être dévolue au seul Conseil constitutionnel. Deuxièmement, Paul Biya souhaitait toujours dans ce projet de loi avoir un  conseil électoral de18 membres. Ainsi, au sein du conseil électoral, le nombre de personnes devrait passer de 12 à 18, à la grande satisfaction d’une bonne partie de l’opposition Camerounaise qui aura ainsi l’honneur d’y être aussi représentée. Il faut aussi noter qu’avant cette modification, les tendances devraient être publiées par Elecam, et les résultats définitifs par le conseil constitutionnel.

Ces modifications apportées à l’organe chargé d’organiser les présidentielles d’octobre prochain témoigne à suffisance de la volonté du régime de Yaoundé à éviter qu’on ne se retrouve dans le syndrome ivoirien. Cependant, il reste à déplorer qu’aucune attention significative n’ait  été accordée aux préoccupations de l’opposition qui souhaitait pour sa part une élection présidentielle à deux tours et surtout l’instauration d’un bulletin unique. /.