Cela fait trois semaines que la coalition est engagée dans le conflit. Aujourd’hui la situation militaire semble confuse… Après une mise en place rapide de la zone d’exclusion aérienne, la coalition devait poursuivre son plan c’est à dire fournir un appui aérien en couverture de l’avancée des insurgés qui devaient se rendre maître des villes… Certes, ce matin les avions français dont deux rafales supplémentaires étaient à la manœuvre. Mais il faut quand même constater que les insurgés reculent sur le terrain… Ils sont loin de gagner la guerre !
Mais ces insurgés constituent-ils vraiment une armée ? Bien entendu que non ! Ils sont plus proches de ce qu’un journaliste a appelé « des manifestants armés ». Ils ne savent pas très bien se servir des quelques armes qu’ils ont et on assiste à de graves confusions. Des rebelles qui tirent sur les avions qui ripostent sur eux faisant des morts et des blessés ! Chaque jour cela devient de plus en plus complexe et le risque de voir se multiplier ses bavures est grand… On a bien l’impression que les insurgés battent en retraite. Pour le moment une guerre de position a lieu autour de Brega, après huit jours de combats violents. Du côté de la ville de Misrata la situation semble désespérée pour les rebelles qui disposent de peu d’armements. Cette ville de 300 000 habitants ne cesse d’être bombardée par l’armée de Khadafi…
Comme il est facile à imaginer, après avoir reculé les premiers jours, cette armée Khadafiste s’est adaptée rapidement à la situation. N’hésitant pas par exemple à utiliser des véhicules semblables à ceux de leurs ennemis, ce qui rend difficile pour les avions de la coalition de distinguer les uns des autres ! Les blindés sont cachés dans des maisons après avoir défoncés les façades, ils deviennent alors invisibles des avions ! Une autre tactique consiste à arrêter les chars au milieu des maisons habitées, ce qui rend évidemment la tâche des avions impossible… le risque étant important de frapper sur de nombreux civils ! La tactique de l’armée de Khadafi est bien d’utiliser des boucliers humains et de semer la confusion au milieu des rebelles. Ces derniers ont pourtant reçu le renfort de quelques militaires qui ont changé de camp, mais c’est vraiment insuffisant pour constituer quelque chose qui ressemblerait à une vraie armée. Les rebelles essaient de les mélanger avec les jeunes inexpérimentés. Cela rappelle un peu l’armée républicaine constituée en 1792 pour faire face aux armées royales européennes. Mais, en Lybie, ce n’est pas encore une levée en masse, qui serait pourtant nécessaire pour pouvoir résister à l’armée khadafiste…
Cette guerre risque d’être longue, si on considère que le mandat de l’Onu pour la coalition reste très limité. En principe, il ne peut y avoir de sa part d’intervention militaire sur le terrain. D’autre part, la coalition est peut-être un peu affaiblie depuis que les américains ne participent pratiquement plus à l’opération aérienne. Depuis quelques jours, le commandement a été transféré à l’OTAN et les rebelles se plaignentt que les décisions sont plus longues à prendre qu’au début où les Français agissaient rapidement. Ils ont l’impression que l’armée khadafiste en profite pour avancer plus vite !
C’est pour ces raisons que le Ministre, français, des Affaires Etrangères vient de reconnaître « que le risque d’enlisement existe ». On sait qu’il y a aussi des divergences entre les partenaires européens de la coalition sur « la façon d’obtenir le départ de Khadafi. Certains estiment que des sanctions sont suffisantes, le gouvernement français n’est pas d’accord.
Le chef d’état major français, l’amiral Édouard Guillaud décrit la situation sur le terrain ainsi : « La situation reste assez compliquée (…) Toute la partie est aux mains des insurgés basés autour de Benghazi, et dans l’ouest, pas très loin de Tripoli, il y a un certain nombre de villes, dont la ville côtière de Misrata, qui sont encerclées (.) Nous allons continuer à frapper. » Il ajoute aussi : « mais comme toujours la solution est politique ».
Ces donc du côté politique que les diplomates doivent s’activer si on ne veut pas se retrouver dans un enlisement. C’est bien ce que semble aussi dire l’OTAN, qui dans un communiqué vient de réfuter, ce jour, « l’idée d’enlisement », en précisant que "la communauté internationale avance pour trouver une solution politique"
La question de la suite à donner à l’action de la coalition devrait être évoquée dans les prochains jours au cours de la réunion des ministres des affaires étrangères prévue au Luxembourg. Il y aura aussi une réunion du « groupe de pilotage » et une session de l’Alliance Atlantique. Probablement qu’on débattra dans ses réunions « d’un éventuel envoi de troupes au sol, de la formation des rebelles et de l’acheminement de matériel humanitaire »
Mais si on ne recherche pas une issue politique au conflit, c’est à dire l’éviction de Khadafi avant un cessez-le-feu, alors on risque de s’enliser en Libye, comme semblent le penser de nombreux experts !
L’enlisement c’est vrai pour les deux parties. Or qui a le plus à perdre du temps qui passe ?
[b]LIBYE[/b]
[b]Dans l’intérêt du moment, les Américains gagnent à ce que les Libyens s’entretuent un maximum.[/b]
Dans ce contexte, les Américains sont capables de fournir des moyens militaires à Kadhafi. [i](Comme ils le font déjà en Afghanistan.)[/i]
Ensuite, il n’y aura plus qu’à se servir. [i](Quand il y a de l’argent et du pétrole, ce ne sont pas les amis qui manquent.)[/i]
Le bilan du 11 septembre 2001
http://mondehypocrite501.hautetfort.com/archive/2010/05/18/le-bilan-du-11-septembre-2001.html
Le sort de la révolution en Libye est plié.
Libye : Sarkozy n’exige plus le départ immédiat de Kadhafi
Sarkozy se plie aux desiderata de la Turquie. Qu’en pense BHL ?
[url]http://globe.blogs.nouvelobs.c…dhafi.html
J’espère que vous êtes contents avec un S[/url]
La Libye sera sûrement coupée en deux et ce n’est pas plus mal, finalement.
Faisons donc, d’ors et déjà, le deuil du printemps arabe qui aurait pu changer la vie de beaucoup de personnes.
Tout le monde juge l’instant présent et ne se projette pas dans l’avenir.
C’est le mal du siècle : faire des projets à court terme.
Peut-être suis-je trop visionnaire et trop confiante dans l’être humain ?
De toutes façons, l’histoire nous a appris qu’un monde sans projet, sans espoir débouchera immanquablement sur une guerre, une vraie, une mondiale.
Voilà, nous saurons donc qui remercier.