Mon conseiller général s’appelle Gérard. Laissez-moi vous le présenter. En ces temps d’abstentions et de « tous pourris », il me semble indispensable de rectifier le tir en faisant l’éloge de ces obscurs de la politique qui passent leur temps à rendre moins pénible la vie de leurs concitoyens.

Retraité des postes, Gérard est maire d’un  petit village depuis plus de trente ans et conseiller général sortant. Il postulait pour son quatrième mandat. C’est un homme de terrain jovial qui connaît les gens du canton à force de se rendre à tous les vins d’honneur et autres défilés auxquels il ne manque pas d’être convié. Je me demande parfois comment il fait pour être de toutes les manifestations.

Etiqueté divers gauche, il a rendu sa carte du PS depuis bien longtemps. Il est de ceux qui votent selon leurs convictions sans regarder la couleur politique.

C’est peut-être pour cette raison que le PS a présenté un candidat contre lui à ces cantonales. Que croyez-vous qu’il arriva ? Le candidat investi PS a pris une déculottée, prouvant aux gens d’appareil qu’ils n’ont vraiment rien compris. Pourquoi ne pas avoir accordé sa confiance en cet homme populaire qui fait du bon travail depuis longtemps. Il a remporté haut la main le deuxième tour avec plus de 67 % des voix.

J’ai eu plusieurs fois la chance de le voir à l’œuvre, car il est président du syndicat forestier du canton et président d’un pôle scolaire d’une école dont je fus le directeur il y a une dizaine d’années. Ces tâches ne lui rapportent rien, mais il s’investit à fond.

J’ai apprécié son habileté et sa diplomatie, et croyez-moi, il en faut pour discuter avec des chasseurs.

Je me demande si les futurs conseillers territoriaux auront la même connaissance du terrain et la même disponibilité. Poser la question c’est y répondre !

Encore un recul de la démocratie, la vraie, la démocratie de la proximité et des rapports humains.