L’Arabie-Saoudite, le plus grand des pays de la péninsule arabique, compte 27 millions d’habitants et 5. 5 millions de travailleurs étrangers. Cette monarchie islamique de type absolue contrôlée par la famille Saoud et deuxième producteur de pétrole au monde bénéficie de la bienveillance de certains pays occidentaux et notamment les Etats-Unis.

Le roi Abdhullah, souverain du royaume, s’était donc permis d’envoyer 1 000 soldats pour soutenir son voisin, Hamad bin Issa al-Khalifa, roi du Bahreïn pour mettre fin, le 16 mars, aux manifestations s’inscrivant dans la vague soulevée par le printemps arabe malgré le battement de cils outré des Occidentaux.

 

Les manifestants du Bahreïn, petit pays avec ses 1 235 000 habitants, ont fait montre de courage devant le déploiement militaire du géant saoudien et la répression qui ont déjà fait une vingtaine de morts sans compter les dizaines de blessés ainsi que les disparus. Des opposants politiques on été jetés en prison sans état d’âme. Les manifestations sont désormais interdites et le symbole de la révolution de la révolution Place de la Perle a été détruit.

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Selon le JDD, le roi du Bahreïn a réduit la révolte « à un affrontement interconfessionnel. Au risque d’en attiser les braises. »

Un parlementaire a démissionné devant les violences commises : « La liberté n’est pas seulement une question d’alcool et de night-clubs »

« Ce mouvement vient de toute la jeunesse bahreïnienne. On va avoir du mal à contrôler la situation. Et le silence de l’Occident est dramatique parce ce qu’il va pousser les extrémistes des deux côtés. Le pouvoir l’a bien compris en essayant de transformer cette révolution d’inspiration démocratique en affrontement sectaire entre chiites et sunnites, alors qu’au départ, cela n’a jamais été de cet ordre. »

 

Le journal 20 Minutes indique que « Le Wefaq, première formation de l’opposition chiite à Bahreïn, a accepté l’offre de médiation du Koweït ».

Or, l’Arabie-Saoudite, forte de la présence de la Ve flotte américaine et de son emprise pétrolière sur le monde, joue un double jeu lorsqu’elle condamne, au sien de la Ligue arabe, les violences perpétrées sur le peuple libyen par Kadhafi. Surtout lorsque l’on sait que les Saoudiens n’hésitent pas à traverser la frontière pour les night-clubs du Bahreïn, le vernis craque encore, grâce à de courageux manifestants.

Est-il encore besoin de prouver que d’un côté il n’y aurait pas les bons et de l’autre les méchants ?

Des mondes s’affrontent mais se retrouvent souvent pour sauver leurs intérêts, tout simplement.

Le Bahreïn, que personne ne connaissait, va peut-être manquer son printemps arabe pour cause d’hypocrisie et de mensonges.

Le pouvoir fait perdre la tête, la crainte de contagion aux autres pays va radicaliser leurs dirigeants et ce, souvent dans l’indifférence générale, le pétrole étant plus important que des vies humaines.

L ‘Arabie-Saoudite n’est pas la seule hypocrite concernée, la communauté internationale aussi.