Vendredi avait lieu la réunion de l’UA sur la Libye en Ethiopie à Addis Abeba ; les médias reprennent à l’envi un communiqué des représentants de Kadhafi que l’on peut trouver sur le site de 20 Minutes :

«Nous sommes prêts à mettre en oeuvre la feuille de route» envisagée par l’UA, y compris «la mise en oeuvre d’une politique qui réponde aux aspirations du peuple libyen de façon pacifique et démocratique», ont affirmé les membres d’une forte délégation gouvernementale à une importante réunion de l’UA à Addis Abeba, où aucun représentant de la rébellion n’était présent.»

Les médias français ne font aucun effort pour se débarrasser de cette vieille habitude qui est de citer « les forces ou délégation gouvernementales » ou font état de « rebelles ou insurgés » ; les mots « opposants » ou « opposition » n’arrivent pas à entrer dans le jargon médiatique…

Selon les informations françaises consacrées à la Libye, il paraissait difficile, voire impossible que les opposants puissent reprendre la ville d’Ajdabiya. Or, les évènements se sont précipités dans la nuit démontrant le contraire.

Quant aux journalistes « invités » à « vérifier » les informations données par le régime de Tripoli, leur présence n’est plus indispensable. Au contraire, leur rôle se cantonnant à relayer la propagande du régime, ils se mettent en danger inutilement au regard de la capacité de manipulation d’un clan devenu fébrile.

Le manque d’informations ou l’approximation de celles qui sont transmises pourrait avoir vocation à induire en erreur les forces de Kadhafi mais les habitudes de langage indiquent le contraire.

Selon l’AFP, le président de la Commission de l’UA, le diplomate gabonais Jean Ping, ne précise pas les détails de la « feuille de route » (expression soigneusement choisie), seuls les représentants du clan Kadhafi ayant communiqué sur le sujet.

Quels sont les tenants et aboutissants de cette « feuille de route » mystérieuse ? Quels accords ont été passés dans cette réunion à huis-clos et pourquoi à huis-clos ?

Des questions légitimes lorsque l’on sait que le dictateur est l’initiateur et le « sponsor » de cette Union Africaine ne trouvant pas le temps d’agir concrètement sur la Côte d’Ivoire qui ne compte plus le nombre de ses victimes.

Pour rappel, l’Union Africaine comporte 53 états membres dont certains dirigeants s’accrochent au pouvoir s’enrichissant au détriment de leurs peuples.

La liste non exhaustive des principaux régimes « durs » :

 

Pays

Chef d’état

Au pouvoir depuis

Algérie

Abdelaziz Bouteflika

1999

Angola

José Eduardo dos Santos

1979

Burkina Faso

Blaise Compaoré

1987

Cameroun

Paul Biya

1982

République du Congo

Denis Sassou Nguesso

1997

Gambie

Yahya Jammeh

1994

Guinée équatoriale

Teodoro Obiang Nguema

1979

RASD

Mohamed Abdelaziz

1982

République centrafricaine

François Bozizé

2003 Coup d’état/ancien général de Bokassa

Soudan

Omar el-Bechir

1993

Tchad

Idriss Déby Itno

1991

Ouganda

Yoweri Kaguta Museveni

1986

Zimbabwé

Robert Mugabe

1987

 

Ci-dessous, la liste des 53 membres de l’Union africaine dont certains non cités dans la liste sont en proie à des affrontements, coup d’états ou corruption :

 

 

  • Afrique du Sud

  • Algérie

  • Angola

  • Bénin

  • Botswana

  • Burkina Faso

  • Burundi

  • Cameroun

  • Cap-Vert

  • Comores

  • République du Congo

  • Djibouti

  • Égypte

  • Éthiopie

  • Gabon

  • Gambie

  • Ghana

  • Guinée

  • Guinée-Bissau

  • Guinée équatoriale

  • Kenya

  • Lesotho

  • Liberia

  • Libye

  • Malawi

  • Mali

  • Maurice

  • Mauritanie

  • Mozambique

  • Namibie

  • Niger

  • Nigeria

  • République arabe sahraouie démocratique

  • République centrafricaine

  • Congo-Kinshasa

  • Rwanda

  • Sao Tomé-et-Principe

  • Sénégal

  • Seychelles

  • Sierra Leone

  • Somalie

  • Soudan

  • Swaziland

  • Tanzanie

  • Tchad

  • Togo

  • Tunisie

  • Ouganda

  • Zambie

  • Zimbabwe

 

 

Des représentants de Union Européenne participaient à la réunion de vendredi mais le portail de son site n’affiche pas le compte-rendu.

Les 35 heures s’appliquent-elles aussi aux webmestres du site ?

Les négociations ont-elles vraiment satisfait la majorité des participants au huis clos ?

La « feuille de route » n’est-elle, au fond, qu’un simple accord de circonstance ?

Les représentants du régime de Kadhafi ont précisé :

«ce qui se passe aujourd’hui en Libye est un problème strictement africain qui ne peut être réglé que par la seule Union africaine». 

Pas sûr que cette déclaration fasse l’adhésion de l’ONU… 

 

Sur le sujet :

L’Union Européenne, l’autre « machin » 

Résolution 1973 de l’ONU-La France en Libye: « Va, je ne te hais point »

Libye: La communauté internationale achetée ou vendue ?